Pépinière d’agents de changement

Lidia Kayembe et six autres personnes debout à l’extérieur, dans un milieu rural.

« Je savais que je serais appelée à voyager dans des endroits difficiles, et ce à quoi je m’engageais. Nous prenons des risques en allant là-bas, mais ça vaut la peine, compte tenu de l’impact de notre travail ».

– Lidia Kayembe

Par Johanne Albert-Cardinal et Kelly Haggart

Une bonne éducation, c’est avant tout celle qui mène à une carrière et à une vie enrichissantes, croit Vicky Barham, nouvelle vice-doyenne aux études de premier cycle de la Faculté des sciences sociales de l’Université d’Ottawa.

« Une des forces de notre faculté, c’est de préparer les étudiants à mener des vies bien remplies », dit-elle. Mme Barham, qui enseigne l’économie depuis plusieurs années, siège aussi au Bureau des gouverneurs de l’Université.

« L’éducation que nous offrons n’est pas qu’un tremplin vers un premier emploi, dit-elle. Même 10 ou 25 ans plus tard, nos diplômés continuent d’accumuler les postes intéressants. Leur parcours n’est pas toujours linéaire, mais le lien entre ce qu’ils ont appris ici et ce qu’ils font après leurs études est évident. »

La vice-doyenne conseille aux étudiants actuels de profiter à fond des nombreux clubs et activités du campus, comme le programme uO2.0. Offert en partenariat avec le Centre de développement de carrière, les facultés et les services, ce programme organise plusieurs activités de développement professionnel aux étudiants et jeunes diplômés.

« Ces expériences peuvent enflammer leur imagination et leur permettre d’acquérir des compétences qui seront la clé de leur réussite professionnelle, dit-elle. C’est une façon de faire le lien entre ce qu’ils vivent et ce qu’on leur enseigne en classe. Et c’est là que l’éducation commence. »

Voici quatre jeunes diplômés qui illustrent l’impressionnante capacité de nos étudiants de trouver leur voie et d’aller au bout de leur passion. Chacun à leur façon, Lidia Kayembe, Amneet Singh, Soukaina Boutiyeb et Liam Martin sont en train de laisser leur marque ici comme ailleurs.


Lidia Kayembe : Travailler pour la santé du monde

: Une femme tenant un cahier de notes est accroupie près d’un garçonnet à qui elle serre la main.

Lidia Kayembe, dans une région isolée de Madagascar, félicite un jeune garçon qui vient de se faire vacciner.

Ancienne étudiante de Victoria Barham, Lidia Kayembe (Ph.D. 2014) travaille aujourd’hui au service du monde dans le domaine de l’économie de la santé. Née en Pologne d’une mère polonaise et d’un père congolais, elle avait 10 ans lorsqu’elle a déménagé à Montréal avec sa famille.

Après avoir obtenu un doctorat en science économique de l’Université d’Ottawa, la jeune femme a reçu une bourse de deux ans des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) à Atlanta (Géorgie), où elle travaille maintenant comme épidémiologiste.

À la fin de 2015, elle a plongé dans le feu de l’action en se rendant en Guinée, épicentre de la crise de l’Ebola. Elle devait entre autres préparer des rapports quotidiens qui ont aidé à suivre l’évolution de l’épidémie à l’échelle du pays et, ultimement, à y mettre un terme.

« Je savais que je serais appelée à voyager dans des endroits difficiles, et ce à quoi je m’engageais », dit-elle. Intégrée à l’équipe des CDC pour l’élimination de la rougeole, elle se rend fréquemment dans des régions dangereuses, comme le nord-est du Nigeria. « Nous prenons des risques en allant là-bas, mais ça vaut la peine, compte tenu de l’impact de notre travail », dit-elle.

Lors d’un récent voyage en République démocratique du Congo, Lidia a donné une formation sur le financement durable des programmes de vaccination à des dirigeants du milieu de la santé. Pour ce faire, elle a pris appui sur des concepts économiques qu’elle avait approfondis pendant son doctorat.

Les personnes qui font une maîtrise ou un doctorat en économie doivent s’attendre à des hauts et des bas, croit-elle, mais il ne faut pas lâcher.

« Les compétences qu’on acquiert au doctorat sont tout à fait transférables, dit-elle, et la persévérance paie. L’Université d’Ottawa a un excellent programme de doctorat, qui m’a d’ailleurs ouvert beaucoup de portes. »


Amneet Singh : Promouvoir la justice et l’inclusion

On dit parfois que la politique est un sport de contact. Si c’est le cas, la maîtrise d’Amneet Singh (M.A. 2011) en études des conflits lui a beaucoup servi en campagne électorale. Amneet était le directeur des communications de Jagmeet Singh, qui est passé à l’histoire en tant que premier représentant d’une minorité visible à diriger un parti politique national au Canada.

« Mes études à Ottawa m’ont donné la piqûre de la politique fédérale, explique-t-il. J’ai aussi eu accès à des ressources et à un réseau qu’on ne trouve nulle part ailleurs au Canada. »

Le mémoire qu’Amneet Singh a rédigé dans le cadre de sa maîtrise à l’Université d’Ottawa et à l’Université Saint-Paul porte sur la violence subie par les sikhs en Inde et l’impact du traumatisme que ressentent à ce jour les communautés de la diaspora. Son travail lui a valu une place (tout comme Jagmeet Singh) dans une exposition au Musée canadien pour les droits de la personne ainsi que dans la collection permanente d’histoire orale.

Il a aussi développé une véritable passion pour la justice, la guérison et l’inclusion politique des groupes marginalisés. Le zèle d’Anmeet Singh était manifeste pendant la campagne de Jagmeet Singh, laquelle s’efforçait entre autres de mobiliser les immigrants, les Autochtones et les jeunes : « Nous tentons de créer un mouvement intégrateur : c’est exaltant et on s’amuse bien », dit Anmeet.

Il recommande aux étudiants de choisir un sujet de recherche qui les passionne vraiment : « Adoptez aussi une approche pragmatique qui vous permettra d’utiliser votre travail pour changer les choses. »


Soukaina Boutiyeb : Défendre les droits des femmes

Soukaina Boutiyeb (B.Sc.Soc. 2011; M.A. 2013) est une jeune leader qui tient à cœur la promotion des droits des francophones et des femmes en situation minoritaire. En mai 2017, à l’âge de 27 ans, elle a été nommée directrice générale de l’Alliance des femmes de la francophonie canadienne.

Originaire du Maroc, c'est son vécu personnel qui l’a naturellement dirigée vers des études en développement international et études des femmes, qu’elle a fait suivre d’une maîtrise en études des conflits.

« La réalité d’être issue d’une famille monoparentale ainsi que d’avoir été témoin de la pauvreté et des injustices sociales dans mon pays natal a eu une grande influence dans ma vie », dit-elle.

Elle note que ses études lui ont fait prendre conscience des enjeux dans sa communauté. « Je me suis vite rendu compte des problèmes socioéconomiques ici même à Ottawa, particulièrement dans la communauté francophone. Je voulais faire partie d’une solution », dit-elle.

Soukaina Boutiyeb s’est alors engagée à titre de bénévole auprès de plusieurs organismes francophones locaux. Durant ses études, elle a créé une émission portant sur la condition féminine à CHUO, la radio communautaire du campus. Elle est membre du conseil d’administration de l’ACFO Ottawa (Association canadienne-française de l’Ontario), présidente de la Maison d’amitié d’Ottawa (refuge pour femmes) et a dirigé le groupe Réseau du patrimoine franco-ontarien pendant deux ans.

Elle conseille aux étudiants et aux diplômés de s’impliquer dans une cause qui leur tient à cœur. « Nous avons tous quelque chose à donner à notre communauté. Souvent, ce sont plusieurs petits projets qui mènent à de grands impacts », conclut-elle.


Liam Martin : Innover dans le monde du travail

Enfant, Liam Martin (B.Sc.Soc. 2007) n’avait qu’une chose en tête : devenir champion olympique en patin artistique en couple. En 2002, il était un danseur sur glace de calibre international, jusqu’à ce qu’une blessure au genou vienne mettre fin à son rêve.

« Le patin m’a quand même appris la discipline et m’a donné une éthique de travail qui m’a beaucoup servi depuis », dit-il.

L’année suivante, Liam s’était relevé de sa déception et entamait des études en sociologie à l’Université d’Ottawa. « J’ai toujours été fasciné par la façon dont les gens se comportent et interagissent », dit-il. À l’époque, sa nouvelle ambition était de devenir professeur.

Pendant sa maîtrise à l’Université McGill, sa carrière a toutefois pris un autre virage lorsqu’il a lancé sa propre entreprise de tutorat en ligne. Après l’avoir vendue en 2013, il a cofondé Staff.com et Time Doctor, deux entreprises florissantes de portée mondiale qui offrent des solutions informatiques pour gérer la productivité et les tâches en milieu de travail.

« Nous voulons permettre aux gens de travailler où ils veulent, quand ils le veulent », dit Liam Martin, qui attribue son succès en affaires à sa compréhension du comportement humain, acquise durant ses études en sociologie. Il prêche d’ailleurs par l’exemple : à la tête d’une équipe de 80 personnes qui travaillent de leur domicile ou d’un bureau un peu partout dans le monde, il travaille lui-même — avec son portable — dans un nouveau pays chaque mois.

Ses conseils aux entrepreneurs en herbe? Réseautez, trouvez des mentors et tenez-vous au courant des avancées technologiques. « Soyez prêts à commencer au bas de l’échelle, ajoute-t-il, et ne faites pas comme si vous saviez tout. Soyez ambitieux, restez humbles et travaillez très fort. »


Vous êtes diplômé ou diplômée et vous aimeriez aider à inspirer les étudiants actuels en leur donnant des conseils et un aperçu de ce que l’avenir pourrait leur réserver? Pour en savoir plus sur nos activités de mentorat et les occasions de vous impliquer sur le campus, communiquez avec [email protected]

Photo principale :
Lidia Kayembe, sa carte d’identité autour du cou, à un centre de vaccination ambulant à Madagascar.

Deux hommes se tiennent côte à côte, entourés d’autres personnes. Un des deux hommes parle dans un microphone.

Amneet Singh (au centre) en compagnie de Jagmeet Singh, qui a marqué l’histoire politique canadienne lorsqu’il a été élu chef du NPD fédéral en octobre 2017.

 

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