Exporter un modèle d’accueil comme nul autre

Carrefour des réfugiés
Fonds pour le Carrefour des réfugiés à l'Université d'Ottawa
Donner
Jennifer Bond discute avec quatre autres personnes assises à une grande table.
L’approche du Canada en réponse à la crise des réfugiés syriens a mis en lumière le caractère unique de son programme de parrainage privé et inspiré d’autres pays à lui emboîter le pas.

Jennifer Bond, professeure de droit à l'Université d'Ottawa, est l'un des brillants esprits derrière un mouvement humanitaire en pleine expansion. Forte de son expérience en tant que conseillère spéciale auprès du gouvernement fédéral pour le programme d'accueil des réfugiés syriens, Jennifer Bond a contribué l'an dernier à mettre sur pied l'Initiative mondiale de parrainage de réfugiés (IMPR) pour aider d'autres pays à instaurer un programme semblable à celui en vigueur au Canada.

Depuis la fin des années 1970, le Canada autorise de petits groupes de citoyens à parrainer des familles et à leur fournir une aide concrète et du soutien émotionnel tandis que celles-ci s'acclimatent à leur nouvelle vie. En l'espace de quatre décennies, ce programme a permis d'accueillir plus de 288 000 nouveaux arrivants.

Kids playing at a refugee camp.

Le monde se trouve aujourd'hui aux prises avec un problème colossal. Selon les dernières statistiques du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCNUR), les conflits et les persécutions ont poussé plus de 65 millions personnes à l'exil. L'agence estime qu'une réinstallation d'urgence dans un pays tiers sûr s'impose pour près de 1,2 million de réfugiés relevant de son mandat.

« La communauté internationale manifeste un vif intérêt pour le modèle unique adopté par le Canada, et nous avons beaucoup d'information à lui transmettre, explique Jennifer Bond. Partout dans le monde, des gens sont prêts à aider, sans toutefois disposer de la structure nécessaire pour le faire. »

La professeure a tendu la main au gouvernement du Canada, au HCNUR et au réseau Open Society Foundations, lesquels voient la situation du même œil. Réunis au Sommet des Nations Unies pour les réfugiés et les migrants en septembre 2016, les partenaires se sont empressés de former l'IMPR; la Fondation Radcliffe, qui lui fournit aujourd'hui un généreux appui financier, s'est rapidement ralliée au projet. En décembre, la première conférence de l'IMPR à Ottawa a attiré plus de 70 délégués internationaux, y compris des représentants du gouvernement et de la société civile d'Allemagne, d'Argentine, d'Australie, de Belgique, du Brésil, du Chili, des États-Unis, de Nouvelle-Zélande et du Royaume-Uni, de même que des experts du système de parrainage privé au Canada.

Depuis, l'IMPR reçoit une abondance de demandes d'assistance provenant des quatre coins du monde, une ouverture qui tranche nettement avec les manœuvres récentes destinées à fermer les frontières et à faire porter aux immigrants les maux de la société.

« La mobilisation des populations à l'échelle locale est l'un des outils les plus puissants pour contrer le message négatif qui circule sur la question des réfugiés », poursuit Jennifer Bond, présidente de l'IMPR.

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La première conférence de l’Initiative mondiale de parrainage de réfugiés, le 14 décembre 2016. De gauche à droite : Gregory Maniatis, Jennifer Bond, l’honorable John McCallum, Frank Giustra, Johannes van der Klaauw et Gloria Galloway.

Des modules de formation sont actuellement mis au point pour consigner les pratiques exemplaires et les leçons tirées de l'expérience de parrainage privé des réfugiés au Canada. L'IMPR s'emploie aussi à conseiller d'autres États qui souhaitent se préparer à accueillir des réfugiés. Par exemple, Jennifer Bond et d'autres membres directeurs de l'Initiative ont rencontré des dirigeants issus des milieux politique et communautaire du Royaume-Uni, où deux familles parrainées par le secteur privé sont récemment arrivées dans le cadre d'un projet-pilote.

En 2008 et 2009, elle s'était entretenue avec des réfugiés iraquiens en Syrie tandis qu'elle collaborait avec le HCNUR – une expérience qui alimente encore son travail à ce jour. « Ces gens tout à fait ordinaires tentaient de survivre à des horreurs sans nom. Ce rapport humain continue de m'éclairer aujourd'hui. »

Sa vision s'est concrétisée à l'Université d'Ottawa, où Jennifer Bond est devenue cofondatrice et directrice facultaire du Carrefour des réfugiés qui, outre l'IMPR, réunit trois projets phares :

  • le Programme d'appui au parrainage des réfugiés, qui a recruté 1 300 avocats et étudiants en droit à l'échelle du pays pour fournir gratuitement des services aux groupes qui souhaitent parrainer des réfugiés;
  • le Projet d'assistance pour les réfugiés, qui atténue les obstacles à l'accès à la justice au sein du système canadien d'aide aux réfugiés;
  • l'Équipe de recherche en droit des réfugiés (en anglais seulement), qui se penche sur les litiges complexes d'intérêt public.

Faites partie de la solution : optez pour la compassion en appuyant le Carrefour des réfugiés.

Fonds Du Carrefour Des Réfugiés À L'Université D'Ottawa