Contre vents et séismes

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Coiffé d’un casque de sécurité jaune, Murat Saatcioglu examine une vitre réduite en éclats.
De son bureau situé au 6e étage, Murat Saatcioglu, professeur de génie civil, survole des yeux le paysage urbain d’Ottawa – une mosaïque de maisons centenaires en briques, d’immeubles de bureaux datant des années 1960, de tours modernes faites de verre et d’acier et, au loin, les incontournables édifices néogothiques du Parlement.

Il s’imagine parfois ce qu’il adviendrait de ce paysage si un puissant séisme frappait la région.

« Une large part des infrastructures canadiennes ont été construites avant 1970, alors que le code du bâtiment ne tenait pas compte des principes modernes de conception parasismique, explique Murat Saatcioglu, professeur éminent et titulaire d’une chaire de recherche à l’Université d’Ottawa. Si un séisme devait survenir, ces immeubles pourraient subir des dommages importants. »

C’est pour parer l’éventualité de secousses sismiques dévastatrices dans des villes canadiennes vulnérables comme Ottawa, Montréal et Vancouver que le professeur Saatcioglu et ses étudiants, dont fait partie le candidat au doctorat Zaid Al-Sadoon, mènent des recherches. Codirigé par les professeurs Saatcioglu et Dan Palermo, l’étudiant a récemment mis au point une barre de contreventement capable de s’insérer dans la charpente de bâtiments plus anciens pour offrir à ceux-ci une meilleure stabilité en cas de tremblement de terre.

« Bon nombre de constructions déficientes sur le plan de la protection parasismique posent un réel danger à la sécurité publique et au bien-être économique des sociétés, affirme l’aspirant au doctorat. Cette invention est pour nous une façon de préserver de précieuses vies sur tous les continents. »

Murat Saatcioglu et candidat au doctorat Zaid Al-Sadoon.

Contrairement au béton, l’acier peut se déformer sous la pression, absorber l’énergie et reprendre sa forme initiale une fois la pression levée. Par conséquent, une barre de contreventement en acier peut préserver la stabilité structurelle d’un immeuble en cas de secousses sismiques – sans un tel support, le béton se fissurerait et s’effriterait. L’Université négocie actuellement avec un fabricant de premier plan aux États-Unis pour commercialiser l’invention de l’étudiant, laquelle pourrait ensuite être exportée vers des régions à risque aux quatre coins du globe. Ne nécessitant que quelques pièces fabriquées sur mesure, la barre se compose avant tout de matériaux standards, ce qui en fait une option bon marché pour les pays en développement.

Pour mettre son invention à l’épreuve, Zaid Al-Sadoon a construit un mur de béton grandeur nature dans le Laboratoire de structures de l’Université d’Ottawa, structure qu’il a ensuite exposée à des simulations sismiques. Ce même laboratoire abrite le seul simulateur d’explosion au Canada, où les chercheurs utilisent de l’air comprimé plutôt que des explosifs pour reproduire l’effet d’une déflagration sur des composants de construction tels que des murs, colonnes, poutres, dalles, portes et fenêtres. Ce type d’expérience peut aider le professeur Saatcioglu et son équipe à innover de façon à mieux protéger les infrastructures essentielles, comme les ambassades et les immeubles gouvernementaux, contre d’éventuelles attaques terroristes.

Les dons versés à l’Université d’Ottawa, contribuent à aider des ingénieurs tels que Murat Saatcioglu et Zaid Al-Sadoon à mettre au point des inventions qui sauvent des vies.

« Le génie est une science appliquée, souligne le professeur. C’est pour nous un plaisir sans pareil de voir le fruit de nos efforts trouver une application concrète. »

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