La sociologie étudie les phénomènes sociaux et tente de comprendre et d'expliquer leurs régularités mais aussi leurs ruptures; le sens qu’on leur accorde et les rapports de pouvoir qui s’installent. L'anthropologie, quant à elle, étudie l'être humain sous tous ses aspects sociaux et culturels. Chaque discipline envisage donc à partir de ses propres pratiques scientifiques et pédagogiques des sujets fondamentaux tels que l’environnement, la santé, l’alimentation, la technologie, la politique et l’éthique, l’ethnicité, le racisme, les droits de la personne, le religieux, les réseaux sociaux, les parcours de vie…
L'École compte plus de trente professeurs réguliers et un réseau d’une quarantaine de chargés d’enseignement. Des hommes et des femmes qualifiés et engagés dans leur métier. Les professeur.e.s à temps partiel, professeur.e.s invité.e.s ou remplaçant.e.s, et les chercheurs postdoctoraux ajoutent à l’expertise des professeurs réguliers. Plusieurs de nous entretenons des réseaux ou réalisons des recherches sur tous les continents. Grâce à la qualité et à la grande diversité de leur formation, les membres du personnel enseignant permettent à l'École d'offrir un curriculum reflétant les grandes traditions sociologiques et anthropologiques occidentales tant nord-américaines qu'européennes, tout en ouvrant de plus en plus sur des courants de pensée ancrés dans l’histoire et les réalités d’autres continents. L'École désire offrir aux étudiants et aux étudiantes une formation théorique et méthodologique solide à la fine pointe des connaissances et des savoir-faire, et un regard critique et informé sur les enjeux actuels.
L'ÉÉSA constitue un milieu particulièrement dynamique et diversifié représentant un très large éventail d'expertises et de points de vue traversant nos disciplines et permettant d’aborder les nombreux défis sociaux de notre époque. Grâce à l’expérience de nos nombreux professeurs notre École ouvre également sur des aires géographiques telles que l'Afrique, l'Asie, l'Océanie, et l'Amérique Latine, ainsi que sur l'étude des Francophonies canadiennes et mondiales. De façon transversale, notre École s’inscrit dans le mouvement général de décolonisation et d’autochtonisation des programmes, et nous souhaitons qu’elle constitue un espace de dialogue et d’écoute aux échanges intellectuels à la fois respectueux et rigoureux entre étudiants et professeurs afin de contribuer ensemble à une société plus égalitaire et juste.
Enfin, je tiens à souligner le travail de tous les instants des membres du personnel administratif de l’ÉÉSA. Leur dévouement, leurs compétences et leur capacité de naviguer dans les méandres de l’administration universitaire nous sont précieux.
Il va sans dire que la pandémie a été un immense laboratoire social. Pendant les années à venir, nos disciplines seront sollicitées pour leur compréhension des sociétés comme des individus. La mort, l’âge, les inégalités, le genre, le travail, les liens sociaux, la corporalité, les rites funéraires, la ville, on ne saurait dresser la liste des enjeux soulevés et des pratiques ébranlées par deux ans de mesures sanitaires. Ce sont autant de pistes qu’on peut creuser avec les professeurs de notre École sous plusieurs angles théoriques et méthodologiques.
Nous sommes aujourd’hui confrontés avec un retour en classe inégal, incertain. Dans nos programmes à tout le moins, les cours seront soit en ligne ou à distance soit en format bimodal, ce qui veut dire que certaines personnes inscrites au même cours seront en classe et d’autres en ligne. Cette situation n’est pas idéale pour les membres du personnel enseignant, mais elle permet aux étudiants et aux étudiantes qui privilégient l’expérience de la vie universitaire et à ceux et celles qui préfèrent rester à la maison, pour une raison ou une autre, de suivre leurs cours. On ne peut qu’espérer que la vaccination obligatoire pour tous ceux et celles qui viendront sur le campus nous offre la possibilité d’un plus grand retour en présentiel au trimestre d’hiver 2022. Le reste ne dépend pas de nous.
Les étudiants et les étudiantes savent que c’est un défi pour nous que d’apprendre encore un autre mode d’enseignement. Déjà que l’enseignement à distance date d’hier pour la plupart des membres de l’École, au mieux. C’est la même chose pour eux aussi. Les nouveaux arrivés, ces garçons et ces filles viennent de vivre presque deux ans dans le processus d’apprentissage des régimes scolaires ontariens et québécois lors de leur passage en ligne. Plusieurs des plus anciens peinent à terminer leurs études et leurs projets de thèse sont en danger d’abandon.
Le défi de ne faire qu’un dans la poursuite d’un même objectif est un enjeu atteignable. Tous les membres de l’ÉÉSA partagent un souci pour la réussite de l’aventure. Il s’agit bien sûr d’une expérience que nous tentons tous ensemble de traverser de manière transparente et créatrice.
André Tremblay
Directeur, École d'études sociologiques et anthropologiques