1957 - 1972
Cette période est celle de la fondation du Département de français et de la mise en place de sa structure administrative.
Structure et organisation
« Désormais vous n’êtes plus la section, mais le Département de français ». Prononcée le 27 mai 1957, cette phrase du Père René Lavigne, doyen de la Faculté des arts, marque la création du Département de français, dont la direction et l’organisation sont confiées au père Bernard Julien. Ce dernier est entouré de six professeurs, parmi lesquels on peut citer Jan Spekkens, René de Chantal et Jean Ménard. Durant le mandat du père Julien, le département fonctionne encore comme une petite famille, avec une structure administrative minimale.
C’est Eugène Roberto, deuxième directeur du département, dont le mandat va de 1967 à 1975, qui met en place la structure administrative départementale : sept comités formés de professeurs. Il s’agit des Comités du baccalauréat, des études supérieures, de l’extension, des thèses, de littérature canadienne française, de l’organisation interne et de la bibliothèque, dont les présidents formaient le Comité supérieur, présidé par le directeur du département.
Ce mode de fonctionnement a rapidement connu un allégement du nombre de comités, auxquels ont été intégrés des étudiants constitués en association.
Enseignement
Depuis sa création, le Département offrait principalement des cours de langue et de littérature françaises au niveau du baccalauréat et des études supérieures. Mais assez rapidement, grâce entre autres au Centre de recherche en littérature canadienne-française, créé en 1958, l’enseignement et la recherche en littérature canadienne-française se sont imposés.
Cette orientation se poursuivra sous le mandat d’Eugène Roberto, même si ce dernier tenait à mettre l’accent sur la vocation littéraire du Département, devenu, à son initiative, Département des lettres françaises.
En 1967-1968, la Faculté des arts a procédé à une réorganisation des programmes en instaurant le système de spécialisation, de concentration et de baccalauréat général. Dans ce contexte, le Département offrira deux programmes au niveau du baccalauréat : un programme de concentration et un programme de spécialisation en langue et littérature françaises.
L’année suivante (1968-1969), le Comité des études supérieures a réaménagé le programme de doctorat pour faire place à une spécialisation en littérature canadienne-française des XIXe et XXe siècles, programme qui attirera beaucoup d’étudiants venus de tous les coins du pays.
Sous l’impulsion d’Eugène Roberto, le Département a adopté de nouvelles orientations pédagogiques qui sacrifiaient moins à la perspective historique et privilégiaient l’étude d’œuvres complètes plutôt que de recueils de morceaux choisis. En outre, une plus grande place a été accordée à la littérature contemporaine.
Ces mesures ont permis d’attirer de nombreux étudiants. D’où la croissance du corps professoral, passé de six professeurs en 1956-1957 à vingt-cinq en 1971-1972.
Réalisation
La réalisation départementale la plus significative de cette période est à coup sûr la fondation, en 1958, par les professeurs Paul Wyczynski et Réjean Robidoux, du Centre de recherche en littérature canadienne-française, connu aujourd’hui sous le nom de Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF).
1972 - 1985
Durant cette période, le Département a connu trois directeurs : Eugène Roberto, dont le mandat prit fin en 1975, René Dionne (1976-1978) et Réjean Robidoux (1978-1985).
Structure et organisation
Sous le mandat de René Dionne, la structure départementale est repensée : le directeur est désormais assisté de quatre comités (comité du baccalauréat, comité des études supérieures, comité de l’organisation interne et des relations extérieures et comité du personnel enseignant) et de deux assemblées : la première constituée des professeurs réguliers, de deux professeurs à temps partiel et de deux étudiants; la seconde des professeurs réguliers, des professeurs à temps partiel et de six étudiants. En 1982-1983, il est procédé à leur redéfinition pour les remplacer par l’Assemblée départementale, qui est l’organe suprême du Département regroupant, outre les professeurs réguliers, des représentants des étudiants et des professeurs à temps partiel, et par l’Assemblée des professeurs réguliers.
Enseignement
Un équilibre s’instaure désormais entre la littérature canadienne-française et la littérature française. Plusieurs demi-cours de littérature québécoise sont créés : « Le théâtre québécois », « L’essai au Canada français au XIXe siècle », « Le roman canadien français de 1895 à 1935 », « La poésie canadienne française de 1895 à 1938 », « L’essai au Québec au XXe siècle ».
Des cours sont créés pour répondre aux besoins d’une clientèle majoritairement franco-ontarienne : au niveau des études supérieures, un demi-cours sur « La littérature orale franco ontarienne » et, au niveau du baccalauréat général, « La littérature outaouaise et franco-ontarienne ».
Par ailleurs, l’approche féministe des textes littéraires fait son entrée au Département au cours de l’année 1977-1978 : le Comité du baccalauréat propose la création de cours intitulés « La femme et la littérature française » et « La femme et la littérature canadienne-française ».
Enfin, après avoir noté chez les étudiants une certaine dégradation des compétences linguistiques, le Département a soumis le programme du baccalauréat à une réorganisation afin d’y établir une plus grande cohérence et de renforcer l’enseignement de la langue. Des ateliers de langue ont permis d’accorder une aide plus ciblée aux étudiants en difficulté.
Réalisation
La grande réalisation de cette période est le « Corpus d’éditions critiques » qui reçut, en 1981, une forte subvention du Conseil de recherches en sciences humaines et fit paraître ses premiers volumes cinq ans plus tard aux Presses de l’Université de Montréal dans une nouvelle collection nommée « Bibliothèque du Nouveau Monde ». Premier du genre dans les universités canadiennes, ce projet a fortement contribué à assurer la réputation du Département à l’extérieur de l’Université d’Ottawa.
1985 - 2007
Structure et organisation
Au cours de cette période, le Département a connu sept directeurs : Robert Vigneault (directeur intérimaire de 1985 à 1986), Yvan Lepage (1986-1989), Robert Major (1989-1995), Nicole Bourbonnais (1995-2002), Marie-Laure Girou Swiderski (directrice intérimaire en 1998-1999), Nicole Bourbonnais (1999-2002), Pierre Kunstmann (2003- 2005) et Dominique Lafon (depuis 2005).
Enseignement
Par une révision en profondeur des programmes. Le Département a cherché à répondre aux besoins d’une nouvelle clientèle et à relever le défi de la baisse des inscriptions.
En 1988-1989, au parcours structuré par siècle est substituée une série de cours généraux de littérature québécoise et française qui, tout en maintenant une perspective historique et sociale, tient compte de thématiques spécifiques et des nouvelles approches critiques au sein du champ littéraire.
La même année, un programme de concentration « Langue, littérature et culture » est spécialement élaboré pour accueillir des étudiants anglophones. Il sera prolongé, en 1995-1996, par une spécialisation, deux programmes aujourd’hui connus sous le nom de Concentration et Spécialisation en French.
La baisse des inscriptions au baccalauréat, qui n’avaient cessé de croître entre 1985 et 1992, a incité le Comité du baccalauréat à proposer en 2001-2002 la création de programmes conjoints : un baccalauréat intégré avec Éducation et un baccalauréat bidisciplinaire Communication-Lettres françaises.
Entreprise en 2002, la restructuration complète des cours de première année FRA1710 et FRA1720, est finalisée en 2005. Il s’agit de permettre aux étudiants des Facultés des arts et des sciences sociales qui suivent ces deux cours obligatoires, non seulement de se doter d’outils efficaces de compréhension et de rédaction de textes, mais d’accroître leur goût de la lecture et de la littérature.
En 2004-2005, pour répondre à la décision du Sénat d’implanter en 2006 une nouvelle structure des programmes dans la quasi-totalité des facultés, le Département a fusionné ses 24 programmes en quatre : lettres françaises, communication et lettres françaises, lettres françaises et éducation, French. Le cursus a été ainsi simplifié tandis que la création de majeures et de mineures a permis une plus grande interdisciplinarité.
Durant la même période, les programmes de maîtrise et doctorat ont été redéfinis afin de les ajuster à ceux en vigueur dans d’autres institutions. Ainsi, entre autres mesures, en 1998-1999, l’exigence d’un examen oral à la fin de la scolarité du doctorat a été instaurée.
En 2000-2001, le Comité des études supérieures a également mis sur pied un programme de maîtrise en création littéraire et proposé la création d’une thèse de doctorat en création littéraire.
Ce travail visant à améliorer en permanence notre offre de cours a porté ses fruits. L’évaluation externe de nos programmes de 1er cycle réalisée en décembre 2004 et, en décembre 2005, celle de notre programme d’études supérieures ont abouti à deux rapports qui ont mis l’accent sur la grande qualité de l’enseignement dispensé.
Enfin, l’adaptation de nos cours aux besoins et aux intérêts des étudiants et le souci constant d’en attirer le plus grand nombre possible expliquent également les relations que le Département entretient avec les écoles secondaires de la région et de la province : il organise, depuis 1982, le Concours provincial de français, destiné aux finissants des écoles secondaires franco ontariennes et, depuis 2000, une journée pédagogique qui réunit tous les deux ans les enseignants de français des écoles secondaires de l’Est de l’Ontario et les professeurs réguliers.
Réalisation
C’est au cours de cette période qu’a été ouvert le Centre d’écriture, dans lequel a été offert, pour la première fois en 1995-1996, un cours par ordinateur.
L’informatique a inspiré deux grands projets de recherche départementaux : « Recherche littéraire et informatique » et « Ancien et moyen français sur le Web : programme de recherche et analyse du discours ». Enfin, en 2006, l’intégration de l’informatique a conduit à la création d’@nalyses, une revue de critique et de théorie littéraire entièrement numérique.