Chercheur à 19 ans!
Par Cindy Demontigny
Penché au-dessus d’un microscope, Jamie Ghossein récolte délicatement des cellules provenant du rein d’une souris. L’examen de ces cellules servira à tracer la progression d’un récepteur nommé EP3 (prostaglandine E2/récepteur 3) et qui pourrait contribuer à soigner certaines maladies rénales (ou encore des maladies comme le diabète, qui peuvent affecter les reins).
Ce travail de précision, Jamie l’exécute d’une main de maître, comme s’il avait plusieurs années de métier derrière lui. Pourtant, Jamie n’a que 19 ans et il est membre depuis déjà deux ans de l’équipe du Centre de recherche sur les maladies du rein. Pour lui, trouver un traitement pour améliorer la qualité de vie des gens souffrant de problèmes rénaux est un objectif personnel. Trois membres de sa famille doivent être traités quotidiennement par dialyse.
« J’ai toujours été passionné par les sciences et j’ai travaillé très fort pour obtenir de bonnes notes. À la fin de mes études secondaires à l’école Franco-Cité, j’ai obtenu une bourse de recherche de premier cycle de la Faculté des sciences. Cette bourse m’a permis d’intégrer une équipe de recherche dans les semaines qui ont suivi la fin de mon secondaire. J’ai travaillé durant tout l’été avec cette équipe, puis j’ai entamé mon baccalauréat en biochimie. J’ai acquis beaucoup d’expérience en laboratoire, ce qui a lancé ma carrière de chercheur ».
Jamie a déjà une publication à son actif. Il est l’un des auteurs d’un article qui paraîtra sous peu dans la revue scientifique Diabetologia1.
En plus de son travail en laboratoire – qu’il a pu poursuivre en même temps que ses études – Jamie participe à des concours provinciaux, comme le Undergraduate Science Case Competition (USCC), où son équipe a obtenu la seconde place en 2015 parmi plus de 700 étudiants. Leur présentation portait sur une nouvelle façon d’utiliser de l’estrogène pour diminuer la fréquence des crises épileptiques.
« Mon expérience en laboratoire m’a permis de développer rapidement mon esprit critique et à faire des liens entre la théorie et l’expérimentation. J’ai appris à maîtriser de nouvelles techniques que je souhaite aujourd’hui communiquer à mes collègues de classe ».
Un talent de pédagogue
En plus d’être chercheur, Jamie s’est découvert un talent de pédagogue. Avec d’autres collègues boursiers, il a créé un club scientifique (Undergraduate Research Initiative) qui offre à tous les étudiants de la Faculté la possibilité de développer leurs compétences en recherche. Le club a lancé en début d’année un concours similaire au USCC, et près de 200 étudiants se sont inscrits. Une vingtaine d’entre eux se sont rendus en finale et représenteront l’Université d’Ottawa à la prochaine édition provinciale de l’USCC.
« Sans cette bourse et l’appui des membres de la Faculté, je n’aurais jamais pu mettre en place ces initiatives. La bourse n’a pas seulement été avantageuse pour moi, mais aussi pour tous ceux qui ont participé aux activités du club », explique le jeune chercheur.
« Les étudiants de la Faculté sont les scientifiques de demain. Certains feront des découvertes importantes qui vont améliorer nos vies. Mais pour cela, il faut leur permettre de vivre une expérience similaire à la mienne et offrir davantage de bourses qui encouragent la recherche », conclut Jamie Ghossein.
Les bourses de recherche de premier cycle de la Faculté des sciences sont décernées chaque année à 16 étudiants du secondaire ou cégep qui s’inscrivent à l’un des programmes de la Faculté des sciences.
1 Ramzi Hassouneh, Rania Nasrallah, Joe Zimpelmann, Alex Gutsol, Jamie Ghossein, David Eckert, Richard M. Breyer, Kevin D. Burns et Richard L. Hébert : « PGE2/EP3 receptor inhibits water reabsorption and contributes to polyuria and kidney injury in streptozotocin diabetic mice ». Diabetologia, 2016.
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À 19 ans, Jamie Ghossein est le plus jeune chercheur de l’équipe du Centre de recherche sur les maladies du rein. Photo : Robert Lacombe