Coop : l’avenir mis à l’essai

Esther Kim sourit, debout devant une fenêtre.

« Le stage nous donne l’occasion d’essayer des choses qu’on n’aurait pas imaginées. C’est l’un des avantages du régime coop, le plaisir de découvrir différentes façons d’appliquer ses connaissances. »

— Esther Kim

Par Bryan Demchinsky

Dans un monde qui gagne toujours en complexité, nous aimerions tous recevoir une petite poussée dans la bonne direction. C’est d’autant plus vrai pour les jeunes qui commencent leur carrière, d’où l’intérêt du régime d’enseignement coopératif de l’Université d’Ottawa.

Le régime coop permet aux étudiants de faire des stages en entreprise pendant leurs études et d’avoir un avant-goût de ce que leur réserve leur carrière. Fort de ses 2 583 stages en 2015, le régime, qui en est à sa 36e année, est le deuxième en importance en Ontario et l’un des cinq plus importants au Canada. C’est aujourd’hui l’un des principaux attraits de l’Université d’Ottawa.

En écoutant les participants, aussi bien du côté des étudiants que de celui des employeurs, on comprend vite les avantages du régime coop.

Née en Corée du Sud, Esther (Min Ji) Kim avait huit ans lorsqu’elle a déménagé à Vancouver avec ses parents. Quand est venu le moment de choisir son université, elle a évalué toutes les universités canadiennes en ligne, avant de jeter son dévolu sur l’Université d’Ottawa. Quels ont été les facteurs qui ont influencé son choix? Le bilinguisme et l’attrait de la capitale nationale, certes, mais surtout le régime coop.

Esther Kim est un bon exemple du genre de personnes très motivées qu’attire le régime coop. Elle parle cinq langues – coréen, anglais, français, espagnol et allemand – et travaille sur sa sixième, le mandarin. Étudiante en développement international à la Faculté des sciences sociales avec mineure en études asiatiques, elle ne vise rien de moins que de devenir un jour ambassadrice du Canada.

La chance de découvrir

Après deux années d’études, Esther Kim a fait son premier stage à Affaires mondiales Canada. Difficile de trouver un emploi convenant mieux à ses ambitions!

Elle travaille dans le bureau du dirigeant principal de la vérification, qui évalue les programmes gouvernementaux pour s’assurer de leur bon fonctionnement. Même si elle ne possède pas de formation en comptabilité, ce poste la met en contact avec diverses facettes de son milieu de prédilection.

« Le stage nous donne l’occasion d’essayer des choses qu’on n’aurait pas imaginées, soutient Esther Kim. C’est l’un des avantages du régime coop, le plaisir de découvrir différentes façons d’appliquer ses connaissances. »

Si le régime bénéficie aux étudiants, les employeurs ne sont pas en reste, affirme David Coulombe (B.Sc.Soc. 1991), responsable des relations avec les médias pour les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Son service aux IRSC embauche des étudiants coop depuis 10 ans. D’un seul étudiant la première année, le total s’élève maintenant à six étudiants, à raison de deux pour chacune des trois sessions de l’année. C’est considérable, quand on songe que le service ne compte que sept personnes.

Néanmoins, les avantages sont évidents. Qualité importante dans le contexte de l’administration fédérale, la plupart des stagiaires coop sont bilingues. En plus, ajoute David Coulombe, « ils sont tellement avancés technologiquement. Leur enthousiasme, leur ouverture, leur bonne volonté, leur soif d’apprendre, la nouvelle énergie qu’ils apportent… tous ces atouts insufflent de la vie dans une organisation. Certes, nous leur offrons un bon milieu d’apprentissage, mais ils nous apportent beaucoup en retour. »

Accompagner les recrues

Responsable de l’embauche dans un bureau de 600 employés (MD Financial Management, une société de l’Association médicale canadienne qui fournit des services de gestion financière aux médecins), Cynthia Allan renchérit sur le constat de David Coulombe en mentionnant un autre avantage pour les employeurs.

Elle explique que dans son bureau, qui accueille de 50 à 60 étudiants par année (aussi bien des stagiaires coop que des travailleurs temporaires), les étudiants donnent aux employés à plein temps l’occasion de développer leurs talents de gestionnaires en formant et en mentorant les recrues.

Les étudiants sont embauchés pour quatre mois, mais les stages coop sont loin d’être l’équivalent d’un travail d’été ou d’un stage traditionnel. Le directeur des programmes d’enseignement coopératif de l’Université d’Ottawa, Gaby St-Pierre (B.Sc.Soc. 1992, B.Com. 1995, MBA 2000), rappelle qu’il s’agit d’un régime d’études à visée pédagogique.

Tous les cours offerts dans le cadre du régime coop sont crédités par l’Association canadienne de l’enseignement coopératif. Ils suivent une formule alternant les sessions d’études et de travail, offrant aux étudiants un total de 16 mois de travail rémunéré lié à leur domaine d’études. Six facultés participent au programme : Sciences sociales, Génie, Gestion, Sciences, Arts et Droit (Section de droit civil).

Chaque programme, qui comprend quatre sessions de stage, comporte des frais de 3 500 $. Par contre, le travail est assez bien rémunéré : les étudiants peuvent gagner de 32 000 $ à 48 000 $ sur quatre sessions.

Ici ou ailleurs

En tant que capitale nationale, Ottawa est l’endroit idéal pour un régime coop. En effet, la fonction publique accueille 58 % des stagiaires coop, les autres étant majoritairement embauchés par divers employeurs de la région de la capitale nationale : autres paliers de gouvernement, entreprises et ONG.

À ce sujet, Gaby St-Pierre voudrait voir davantage d’étudiants tenter leur chance au niveau national ou international. À ses yeux, les stages coop sont plus qu’un simple travail, ils offrent aux jeunes la chance de partir à l’aventure.

« Nous disons aux étudiants : "N’acceptez pas n’importe quel travail. Essayez de choisir. Voulez-vous travailler au niveau local, national ou international? Dans une PME ou une grande société? Dans le secteur privé, public ou parapublic?" Il est rare qu’on ait la possibilité d’essayer différentes organisations avant d’obtenir son diplôme, mais si vous avez la chance de le faire, vous aurez une bien meilleure idée du type de milieu de travail qui vous convient. »

Esther Kim est d’accord avec cette affirmation. Elle espère que son prochain stage coop l’entraînera à l’étranger, et qu’un jour nous entendrons parler de l’ambassadrice Kim.

Photo principale :
C’est surtout en raison du régime coop qu’Esther Kim, étudiante à la Faculté des sciences sociales, a choisi l’Université d’Ottawa. Photo : James Park Photography

 

Gaby St-Pierre speaking at a podium.

Selon Gaby St-Pierre, directeur de Coop et carrières à l’Université d’Ottawa, les stages de travail donnent aux étudiants la chance de vivre une aventure. Photo : Robert Patterson

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