Des cours en STIM mènent à la Bourse de Londres
Par Bryan Demchinsky
Originaire d’un petit village de la région de Charlevoix, Diane Côté est parvenue à se hisser à un poste de grande influence à Londres, capitale financière de l’Europe. Un exploit qui a nécessité beaucoup de courage et d’efforts de celle qui, aujourd'hui, remplit les fonctions de dirigeante principale de la gestion des risques au London Stock Exchange Group.
Les apprentissages réalisés à l’Université d’Ottawa ont également été très importants pour elle, et c’est pourquoi, malgré son quotidien extrêmement occupé, elle témoigne sa gratitude envers son alma mater en lui servant d’ambassadrice. À titre de présidente du Conseil régional de Londres de l’Université d’Ottawa, elle encourage les diplômés à rester en contact les uns avec les autres et à participer aux activités de l’Université.
Diane Côté a grandi à Petite-Rivière-Saint-François, un village situé sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent qu’elle décrit comme l’une des plus belles bourgades du Québec. Tentée de trouver une carrière dans les environs, la mélomane a d’abord fréquenté le Conservatoire de musique à Québec, avant de se raviser pour cheminer plutôt vers une « profession libérale » dans une université bilingue. C’est ainsi qu’elle a obtenu son baccalauréat en commerce (comptabilité) de l’Université d’Ottawa en 1989.
Ses études en comptabilité, en finances et en informatique à l’École de gestion Telfer de l’Université d’Ottawa l’ont menée à des emplois en vérification et en gestion des risques. Elle a travaillé pour la société d’assurance canadienne Standard Life, notamment à son siège social en Écosse, avant de se retrouver chez Aviva plc à Londres. Ce poste l’a menée à celui qu’elle occupe actuellement au London Stock Exchange Group (LSEG). Elle siège également au conseil d’administration de la Société Générale, l’une des plus grandes banques européennes, dont le siège social est situé à Paris.
Un rôle stimulant
On peut affirmer sans aucune exagération que le LSEG œuvre près du sommet de l’industrie financière mondiale. Comptant 4 700 employés dans le monde entier, elle possède – outre la Bourse de Londres – la Borsa Italiana, FTSE Russell et une foule d’autres entreprises de services financiers.
À titre de dirigeante principale de la gestion des risques, Diane Côté siège au comité de direction et relève directement du président-directeur général et du conseil d’administration de l’entreprise. Son rôle consiste à déterminer, au moyen d’analyses de données, l’exposition au risque de l’entreprise. Il s’agit donc d’un travail à la fois déterminant et stimulant, complexifié davantage par le Brexit, soit la sortie imminente de la Grande-Bretagne de l’Union européenne.
La diplômée considère toutefois que son expérience à l’Université d’Ottawa l’a préparée pour ce rôle exigeant. Elle garde en mémoire l’excellence de l’enseignement et des professeurs, la disponibilité de ces derniers et leur désir de l’aider dans son cheminement.
Sur le campus, elle avait aussi aimé pouvoir se mêler à des étudiants de partout, toutes cultures et facultés confondues, car elle s’y est ouverte sur le monde.
Une expérience concrète
Diane Côté salue tout particulièrement le travail de deux de ses professeurs, Fodil Adjaoud (finances) et Daniel Zeghal (comptabilité appliquée). Le professeur Adjaoud souligne quant à lui l’incroyable parcours de la diplômée, qui représente selon lui un brillant exemple de ce que les étudiantes et étudiants de l’Université d’Ottawa peuvent accomplir.
L’apprentissage pratique proposé dans le cadre du régime coopératif a été un élément crucial de l’expérience de Mme Côté à l’École de gestion Telfer. Son stage chez Marcil Lavallée, un cabinet comptable, l’a exposée à une culture qui s’est révélée un réel avantage pour elle.
« On n’a pas tardé à me confier des mandats complexes et on m’a offert des occasions bien au-delà de mes attentes, indique-t-elle. Ça m’a permis d’assumer un rôle plus avancé dès que j’ai eu mon diplôme en main. »
Des études en STIM
Sa décision d’intégrer l’informatique à ses études a également été déterminante. L’analyse des données était une discipline émergente à l’époque, et ses études dans ce domaine ont donné à Diane Côté un net avantage. Elle recommande fortement aux étudiants en finances – et en particulier aux femmes – de suivre des cours en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM).
« Nous savons qu’il y a une pénurie de femmes dans ces secteurs, affirme-t-elle. En tant que femme, je crois que c’est rater une occasion que de ne pas s’orienter davantage vers des diplômes en STIM. »
Dans ce domaine hautement concurrentiel dominé par les hommes (et qui l’était plus encore lorsqu’elle a commencé), elle s’est heurtée à de nombreux obstacles alors qu’elle gravissait les échelons, notamment à celui d’être mère et de vouloir faire carrière. « Certaines personnes ont été très enclines à me critiquer parce que je voulais avoir les deux. J’ai dû me forger une grande résilience pour aller de l’avant. »

Diane Côté (deuxième à gauche) lors d’un panel de discussion sur la sous-représentation des femmes dans le milieu des finances en Europe (Londres, 2016). Photo : Amritpal Vridi/Financial News
Inspirer les femmes
L’intimidante expérience d’être souvent la seule femme dans la salle a fait de Diane Côté une ardente défenseure de la diversité des sexes en milieu de travail. Elle est l’une des fondatrices de Women Inspired Network, initiative pour laquelle le LSEG a remporté le prix « Women of the Future » de 2016.
Cette année, le Financial News de Londres a nommé la diplômée l’une des 100 femmes les plus influentes en finances (article en anglais seulement).
Lorsqu’on s’est parlé, Mme Côté était en vacances avec sa famille à Petite-Rivière-Saint-François. Bien qu’elle ressente une certaine nostalgie pour ses racines, ce sont les défis motivants de son travail qui l’incitent à rester en Europe, du moins pour l’instant.
Et pourquoi pas? Entre le tourbillon de Londres et l’attrait rustique de Charlevoix, elle peut véritablement profiter du meilleur des deux mondes.