De l’Université au Tricolore
Par Charles Rousseau
Les Canadiens de Montréal provoquent des sentiments passionnés chez leurs partisans, dans les médias, et chez les admirateurs de hockey partout dans le monde.
« Les partisans ont un attachement très émotionnel avec leur équipe, la plus prestigieuse et la plus titrée de l’histoire du hockey », affirme Donald Beauchamp, vice-président principal des communications depuis 2002, qui entreprend sa 22e année avec l’organisation.
Le 24 février 2015, il s’est adressé à des étudiants et des diplômés dans le cadre de la Série des anciennes et des anciens au Département de communication de la Faculté des arts. Ce sont les principes de discrétion, d’humilité, de crédibilité et d’honnêteté qui l’ont guidé pendant toute sa carrière. Il a joué au hockey en 1979-1980 avec les Draveurs de Trois Rivières, dans la Ligue de hockey junior majeure du Québec (LHJMQ).
« J’ai été repêché le dernier, à la toute fin de la 33e ronde. Le monde en parle peu, mais je détiens encore deux records : le joueur le plus léger de l’histoire, je pesais 119 livres à l’époque, et le plus de matchs consécutifs sur le banc sans jouer – 25 matchs de suite ».
Après cette première carrière, il est venu étudier en communication à l’Université d’Ottawa, de 1982 à 1985.
« C’est la meilleure chose qui m’est arrivée dans la vie! » Selon lui, ces années exceptionnelles lui ont permis de découvrir le bilinguisme et de vivre dans deux langues et deux cultures.
« J’étais étudiant, mais je travaillais aussi presque à temps plein comme responsable de l’information au Service des sports. […] Mes études à l’Université d’Ottawa ont été un tremplin franchement extraordinaire. C’est une université bilingue, située au cœur du pays, dans la capitale nationale. J’étudiais en français, mais j’ai été exposé aux programmes dans les deux langues et à toute la diversité qu’Ottawa peut offrir. C’est ainsi que j’ai pu obtenir un bon premier emploi. L’Université et son département de communication, situés au cœur d’Ottawa, ont un véritable prestige. Ce qui ressort le plus est le prestige de l’Université d’Ottawa, du Département de communication, et de la ville. Pour moi, d’être exposé à une autre langue et une autre culture, ça influence toute une vie. »
Après l’Université d’Ottawa, M. Beauchamp a travaillé à Calgary pour Hockey Canada, comme directeur des relations publiques et du marketing. Cette expérience lui a aussi permis de « jouer un rôle de premier plan lors de trois Jeux olympiques, soit Calgary (1988), Albertville (1992) et Lillehammer (1994), ainsi que lors de quatre championnats du monde de hockey : Suisse (1990), Finlande (1991), Tchécoslovaquie (1992) et Allemagne (1993) ».
M. Beauchamp s’est joint aux Canadiens de Montréal en 1993, où il a constaté que le travail de communication a beaucoup évolué. Selon lui, on ne contrôle pas la nouvelle, on la gère du mieux possible. L’information voyage instantanément, et il faut constamment suivre ce qui se passe. Son défi est de gérer l’immense intérêt et l’immense couverture médiatique pour le Tricolore.
« La couverture des Canadiens, c’est un culte. C’est une façon de vivre. La couverture médiatique est si grande qu’une majorité des Québécois agissent et pensent comme si le club leur appartenait. »
Pour lui, ce sont les relations qui comptent, et tous ceux qui travaillent avec les Canadiens sont au sommet de leur profession, qu’ils soient joueurs, entraîneurs, journalistes ou dirigeants. Ces forces agissent entre elles : les joueurs qui veulent bien jouer et gagner; les entraîneurs qui veulent bien diriger et gagner; et les journalistes qui ont comme objectifs d’avoir le meilleur accès possible aux joueurs et aux entraîneurs. En plus, il y a la Ligue nationale de hockey qui a des règlements d’accès pour la presse. Le rôle de M. Beauchamp est celui de « chef d’orchestre ».
« Pour avoir un impact sur un joueur ou un dirigeant, on doit maintenir un lien de confiance avec eux. Le service des communications n’est pas en place pour leur dire quoi faire tout le temps, mais pour les guider et pour mettre les choses en perspective. »
M. Beauchamp insiste sur le fait qu’une carrière comme la sienne commence par une passion, combinée à une bonne discipline de travail. « Je suggère aux jeunes de venir étudier ici à l’Université d’Ottawa en raison de sa diversité, son bilinguisme et son multiculturalisme. Ça donne un profil de compétences beaucoup plus riche pour quelqu’un qui se présente ensuite sur le marché du travail. »
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Donald Beauchamp s’est adressé à des étudiants et des diplômés dans le cadre de la Série des anciennes et des anciens au Département de communication. Photo : Alexandre Chaput