Pleins feux sur des diplômés exceptionnels
Par Sophie Coupal
Des murs lambrissés de la Cour suprême à l’ambiance feutrée d’un studio de piano, en passant par le bourdonnement d’un hôpital ou du bureau d’un chef d’entreprise, les six lauréats des Prix d’excellence 2015 de l’Association des diplômés évoluent dans des univers très différents.
Toutefois, ils ont tous en commun des réalisations remarquables, des liens forts avec l'Université d'Ottawa ainsi que la détermination, l'audace, le goût du dépassement et l'envie d'aider à améliorer les choses inscrits dans l'ADN — et la nouvelle image de marque! — de leur alma mater.
Le 9 mai prochain, vous serez nombreux à les applaudir et à converser avec eux lorsqu’ils recevront leur prix au gala Défier les conventions, point culminant de la Semaine des diplômés 2015. D’ici là, nous vous invitons à découvrir (ou mieux connaître) ces six passionnés qui nous inspirent.
De l’audace et de la détermination, Gaye Moffett (B.Sc.Inf. 1972; M.Éd. 1991), lauréate du prix Service communautaire, en a à revendre. En janvier 1994, encore secouée d’avoir perdu son emploi dans une entreprise de soins infirmiers à la suite d’une réorganisation, Mme Moffett a eu une révélation : « J'étais dans la voiture, en route vers chez moi, et j'ai versé quelques larmes. Puis soudain, je me suis dit : “Un instant! Tu sais comment t’en sortir!” »
Mère monoparentale de deux adolescents, dans la mi-quarantaine, elle a tout misé sur son courage et est repartie de zéro. Son emploi a pris fin le 25 janvier; six semaines plus tard, le 7 mars, elle ouvrait Services de santé GEM.
GEM est aujourd'hui un des plus grands organismes de soins de santé indépendants du Canada, et Mme Moffett, une figure si présente dans la communauté, partageant son temps entre une dizaine d'organismes à but non lucratif, qu'on se demande si elle n'a pas le don d'ubiquité!
Mais pour bon nombre de ses employés, dont 85 % sont des immigrants, Mme Moffett est plus qu’une âme généreuse : elle est aussi celle qui leur a tendu la main en premier. « Je croise des gens dans la rue ou à la banque, qui me disent : “Vous m'avez donné mon premier emploi au Canada, c’était merveilleux! Merci!” », raconte-t-elle.
Ken Guarisco (B.A. 1977; Cert. 1983), lauréat du prix Fidélité à l’Université, est on ne peut plus conscient de l’importance de ce genre de première chance. « Parfois, dans la vie, la réussite ne tient qu'à ça, à un coup de chance », affirme-t-il.
Un des amis les plus fidèles du programme de football de l’Université, M. Guarisco croit que ce sport a été sa chance à lui. Il sera même intronisé en mai prochain au Temple de la renommée du football des Gee-Gees, avec le reste de la légendaire équipe des Gee-Gees de 1975, gagnante de la Coupe Vanier.
M. Guarisco apprécie la discipline, la résilience et la ténacité qui lui ont été inculquées sur le terrain, valeurs qu’il continue d'appliquer en tant que planificateur financier et cofondateur du cabinet Carleton Financial Services à Ottawa. « Si je n'avais pas joué au football à l’Université, je ne crois pas que j'aurais eu autant de succès dans la vie, assure-t-il. Pour moi, c'est très gratifiant d'aider d'autres personnes à avoir la même chance que j'ai eue, le même tremplin qui m'a été offert. »
L’idée que la réussite se paye de retour revient constamment dans le discours des lauréats, qui manifestement y trouvent beaucoup de plaisir.
« Ça me procure une immense satisfaction quand je rencontre des étudiants », dit Bernie Ashe (B.Adm. 1978), lauréat du prix Diplômé de l’année et PDG de l’Ottawa Sports and Entertainment Group (OSEG).
Si vous étiez parmi les 24 000 personnes qui ont applaudi le retour du football de la CFL à Ottawa lors de l’ouverture de la Place TD le 18 juillet dernier, c’est M. Ashe et son équipe que vous devez remercier. Le stade en question est la pièce maîtresse d’un projet colossal de 500 millions de dollars piloté par l’OSEG en partenariat avec la Ville d’Ottawa, pour le réaménagement du parc Lansdowne.
Lui-même un gestionnaire accompli, M. Ashe se dit renversé par le calibre des étudiants qu’il rencontre dans le cadre de sa participation au programme de mentorat et de PDG-en-résidence de l’École de gestion Telfer.
« Je les regarde et je suis impressionné par la vaste expérience qu’ils ont accumulée à l’Université et tous les voyages qu’ils ont faits. Ils appartiennent à des sociétés ou à des associations, ils font du bénévolat. Quand j’étais à l’université, les choses étaient différentes. Pour nous, un grand voyage, c’était prendre l’auto pour aller au Carnaval de Québec. Mais on s’amusait bien! », dit-il en riant.
Outre des années de plaisir, l’Université a signifié pour lui le début d’une nouvelle étape. « Mon diplôme universitaire à l’école de gestion m’a permis de faire la transition entre l’insouciance et la responsabilité, dit-il. Sans mes études, je ne serais pas là où j’en suis. »
Comme pour M. Ashe, le temps passé à l’Université d’Ottawa a été un moment charnière pour la Dre Mélanie Lacasse (B.Sc. 1999 ; B.A. 2001; M.D. 2006), lauréate du prix Jeune diplômée.
Moins de dix ans après la fin de ses études en médecine, la Dre Lacasse a déjà accumulé des réalisations impressionnantes. Entre autres, les cliniques de dépannage qu'elle a créées ont aidé plus de 15 000 personnes de la région de la Basse-Lièvre à se trouver un médecin de famille.
Et pourtant, ce n’est pas cet exploit qui vient à l’esprit de la Dre Lacasse lorsqu’on lui demande la réalisation dont elle est le plus fière. « Juste le fait d'avoir terminé ma médecine, pour moi, ça a été un gros accomplissement », dit la jeune femme, qui était en troisième année de médecine lorsqu’un cancer du côlon a emporté sa mère. Trois mois plus tard, un grave accident de voiture laissait son conjoint quadriplégique.
La Dre Lacasse raconte avec émotion comment l’Université d’Ottawa l’a soutenue à travers ces épreuves, la Faculté de médecine allant même jusqu’à organiser le transfert de son conjoint hospitalisé de Montréal à Ottawa. « Est-ce qu’une autre université aurait fait ce que l’Université d’Ottawa a fait pour moi? Je ne sais pas, je ne l’ai pas vécu, mais je sais que la vision de l’Université, c’est une vision humanitaire, et je veux transmettre le même message », dit-elle.
Aline Chrétien, lauréate du prix Membre honoraire de l’Association des diplômés, savait elle aussi depuis toujours qu’elle voulait aider les gens. C’est d’ailleurs une des choses qui l’avaient séduite chez son futur époux, longtemps avant qu’il ne devienne premier ministre du Canada : « Jean m’avait dit : “On va aider le monde. Tu vas m’aider et on va aller loin.” J’avais aimé ça », se rappelle-t-elle, assise devant le magnifique piano à queue du Laboratoire de recherche en pédagogie du piano de l’Université d’Ottawa, dont elle est la coprésidente d’honneur depuis 2006.
Mme Chrétien n’est pas diplômée de l’Université d’Ottawa ni d’aucune autre université, ayant dû quitter l’école très jeune pour aller travailler. Ce qui n’a jamais freiné cette autodidacte qui, en plus d’être une pianiste accomplie, parle quatre langues. Sans compter qu’après plus de 40 ans en politique active auprès de son mari, elle peut raconter des anecdotes qui commencent par : « Quand j’ai dit ça à Hillary Clinton... »
La relation entre Mme Chrétien et l’Université d’Ottawa est d’autant plus étroite que sa fille et plusieurs de ses petits-enfants y ont fait leurs études. Il semble d’ailleurs que l’Université soit aussi une affaire de famille pour plusieurs lauréats, dont le juge Richard Wagner (B.Sc.Soc. 1978; LL.L. 1979), qui recevra le prix Meritas-Tabaret pour diplômé exemplaire.
M. Wagner continue de s’impliquer dans cette université que son père et sa sœur ont fréquentée avant lui. C’est d’ailleurs à l’Université d’Ottawa qu’il a livré sa première « bataille » juridique, remportant le droit de s’inscrire simultanément dans deux facultés (droit civil et sciences sociales) et, par la bande, celui de travailler deux fois plus fort!
Or, chez Richard Wagner, travailler fort est une seconde nature. Cet homme à l’éthique de travail formidable a passé 25 ans de sa vie à plaider dans toutes les régions du Québec avant de faire son entrée dans la magistrature, quelques années avant sa nomination à la Cour suprême en 2012.
Au faîte de sa carrière, il n’oublie pas le monde de possibilités que l’Université a mis devant lui : « On avait accès à de l’information qui provenait du monde entier, soit par des visiteurs, soit par des professeurs invités, soit par des occasions qui nous étaient données et qu’on n’avait pas ailleurs », dit-il.
Aujourd’hui encore, il retrouve dans ses activités à l’Université, parmi lesquelles sa participation aux concours de plaidoirie, le même esprit d’ouverture qui lui a servi de tremplin dans son parcours.
« Il y a cette espèce de curiosité vers l’extérieur à l’Université d’Ottawa, dit-il. Moi, ça m’a servi énormément dans ma carrière, parce que j’ai toujours été curieux. L’Université m’a appris à ne rien tenir pour acquis, à être toujours prêt à regarder de l’autre côté des choses. Je pense que c’est très clairement dans la philosophie de l’établissement : ne pas se contenter de l’acquis, mais voir d’autres options, d’autres perspectives. »
Le 9 mai prochain, le gala Défier les conventions sera l’occasion de célébrer non seulement les réalisations de nos six lauréats, mais aussi cet esprit d’ouverture et de créativité qui définit déjà l’Université d’Ottawa depuis de nombreuses années. Vous voulez être de la fête? Inscrivez-vous en ligne dès maintenant!