Lutter pour Dita

Dans les années 2010, l'usine de détergents "Dita", située dans la ville de Tuzla, au nord-est de la Bosnie-Herzégovine, est devenue le théâtre d'une mobilisation sans précédent des travailleurs. Située dans l'une des plus grandes zones industrielles de ce pays postsocialiste et d'après-guerre, Dita était une ancienne usine prospère, gérée par les travailleurs, qui a été presque décimée par les processus de privatisation d'après-guerre. Face à la faillite et à la liquidation apparemment inévitable des actifs de l'entreprise, le syndicat de Dita a mené une lutte de plusieurs années pour protéger l'usine et sauvegarder les droits des travailleurs. Après le soulèvement bosniaque de 2014, les travailleurs ont pu relancer la production de l'usine, ouvrant ainsi la voie à sa réouverture. La nature remarquable de cette lutte menée par le syndicat a attiré l'attention des anthropologues politiques Larisa Kurtović et Andrew Gilbert, qui se sont intéressés aux raisons pour lesquelles les travailleurs de Dita ont réussi là où d'autres avaient échoué. Après avoir joint leurs forces à celles d'activistes locaux, d'universitaires, de travailleurs et d'un artiste graphique, ils se sont lancés dans une exploration ethnographique de la politique syndicale locale, dans le but ultime de produire une ethnographie graphique. Nous vous invitons à une conférence avec Larisa Kurtović et Andrew Gilbert où vous pourrez en savoir plus sur leurs recherches et leurs efforts de remettre en question les formes conventionnelles de la recherche anthropologique par le biais d'un travail de terrain collaboratif et d'une représentation graphique ethnographique.