En conférence, la professeure Jennifer Chandler traite de la confidentialité de nos données cérébrales et du risque qui les guette

Faculté de droit – Section de common law
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Droit

Par Common Law

Communication, Faculté de droit

Professor Jennifer Chandler Brain data and privacy
De nouvelles technologies permettant d’enregistrer l’activité cérébrale d’une personne ont vu le jour, et celles-ci ne sont pas sans rejaillir sur le monde du droit. Et s’il était possible, par exemple dans le cas d’un accident de voiture, d’évaluer ce qui se passait dans la tête de la personne au volant pour déterminer si elle était distraite au moment des faits?

La professeure Jennifer Chandler a récemment donné une conférence sur ce sujet à l’occasion du 5e colloque international sur la stimulation cérébrale à Lisbonne, au Portugal. Elle y a abordé la façon dont ces données sont déjà utilisées dans les procès en matière pénale, ainsi que les questions de nature juridique et éthique qui se poseront devant l’émergence de ces technologies. Organisé par l’éditeur du journal scientifique Brain Stimulation, ce colloque réunit des neuroscientifiques, neurochirurgiennes et neurochirurgiens, psychiatres et spécialistes de l’éthique pour traiter des technologies qui jouent sur le fonctionnement du cerveau.  

Les propos de la professeure sur l’utilisation potentielle de ces données dans des affaires pénales ont été rapportés dernièrement dans The Checkup, l’infolettre hebdomadaire de la MIT Technology Review sur la biotechnologie, dans un article intitulé How your brain data could be used against you. La professeure Chandler note que les traitements de stimulation cérébrale qui collectent et stockent des données cérébrales peuvent potentiellement révéler l’état du cerveau d’une personne à un moment donné. Cela peut poser certains problèmes éthiques en fonction de la façon dont les données sont utilisées. Dans un procès criminel, par exemple, les données cérébrales pourraient fournir un alibi à une personne accusée d’un crime, mais pourraient également être utilisées comme preuve contre cette personne. 

Renommée mondialement pour ses connaissances à la jonction du droit et des sciences et technologies biomédicales, la professeure Chandler s’intéresse tout particulièrement au droit et à l’éthique de la neuroscience et de la neurotechnologie.  Elle pilote actuellement un projet intitulé « Hybrid Minds: Experiential, ethical and legal investigation of intelligent neuroprostheses », où elle étudie l’utilisation de neuroprothèses à base d’intelligence artificielle et les questions qui en découlent d’un point de vue éthique et juridique. Le projet mobilise, sous sa direction, une équipe de recherche internationale composée de spécialistes du Canada, de l’Allemagne et de la Suisse.  Pour en savoir plus sur le projet de la professeure Chandler