Emily Laidlaw
Emily Laidlaw
Au trimestre d’automne 2025, la Section de common law accueillera fièrement Emily Laidlaw en tant que professeure invitée Rovinescu pour la lutte contre les discours haineux. La professeure Laidlaw veillera à ce titre à favoriser la recherche, l’enseignement et le dialogue public sur les enjeux juridiques et sociétaux pressants liés à l’antisémitisme, à l’islamophobie et aux propos haineux à l’égard des personnes racisées.

Au fil de sa carrière universitaire, la professeure invitée s’est intéressée au technologies numériques, le droit des médias,  ainsi qu’aux entreprises et aux droits de la personne. Elle est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en droit de la cybersécurité et professeure agrégée à la Faculté de droit de l’Université de Calgary, où elle enseigne le droit de l’Internet, la protection de la vie privée et la cybersécurité. Elle est aussi conseillère en matière d’éthique auprès de la ville de Calgary.

De passage à l’Université d’Ottawa, la professeure Laidlaw donnera un nouveau cours à crédits sur les discours haineux intitulé CML3112 B00 – Social Justice Law: Freedom of Expression and Online Hate. Dans le cadre de ce cours, les étudiantes et étudiants en droit pourront, en mettant l’accent sur les compétences, entreprendre une exploration rigoureuse et nuancée des liens entre l’expression préjudiciable et la liberté d’expression dans la législation canadienne.

« Nous nous réjouissons d’accueillir la professeure Laidlaw dans notre communauté et nous exprimons notre profonde gratitude à la famille Rovinescu pour son appui généreux à cette initiative judicieuse, affirme Kristen Boon, doyenne Susan-et-Perry-Dellelce de la Section de common law. Vu ses connaissances pointues sur les moyens d’aborder les enjeux complexes des propos haineux publiés en ligne tout en préservant les libertés fondamentales, la professeure pourra offrir à nos étudiantes et étudiants une perspective et des compétences précieuses. »

« Je voulais surtout offrir ce cours parce qu’il est désormais clair pour moi qu’il faut développer une meilleure compréhension de ce que signifie la liberté d’expression dans le contexte canadien, soutient la professeure invitée. J’espère qu’avec un cours comme celui-ci, on pourra développer chez les jeunes juristes une compréhension approfondie de la doctrine, mais aussi les former à être des leaders. »

Engager des conversations cruciales

Les travaux de recherche de la professeure Laidlaw portent sur les responsabilités juridiques des plateformes en ligne, la responsabilité des intermédiaires et l’amplification des discours due aux algorithmes. Mais sa salle de classe n’est pas seulement consacrée à l’enseignement technique : l’idée est aussi d’encourager le développement d’un leadership civique dans un contexte de forte polarisation et de transformation numérique.

« Les universités sont censées être des lieux où l’on aborde des sujets difficiles, explique-t-elle. La liberté d’expression a toujours été l’un de mes sujets de prédilection. Je veux comprendre comment aborder de grandes questions comme l’importance de s’exprimer et notre rôle dans la démocratie. Le problème, de nos jours, c’est que la technologie interfère avec notre capacité à développer une pensée indépendante, et qu’on se sert de l’expression comme d’une arme pour causer de graves préjudices. »

Dans le cadre du cours, les étudiantes et étudiants examineront le cadre juridique actuel en se demandant comment l’améliorer. Si la législation canadienne en matière de discours haineux est relativement stricte, la professeure fait remarquer qu’il existe une zone grise importante.

« Il y a pas mal de choses qui, légalement, ne sont pas considérées comme des propos haineux. On sait qu’elles sont préjudiciables, mais elles ne sont pas interdites par la loi. Comment pourrait-on s’y attaquer? C’est une question à laquelle je consacre beaucoup de temps. »

Combiner doctrine juridique et changement de politique publique

La professeure Laidlaw croit fermement qu’il faut responsabiliser les plateformes de médias sociaux.

« Les plateformes en ligne devraient notamment avoir la responsabilité d’assurer la sécurité des utilisateurs et utilisatrices et de protéger leur liberté d’expression. Cela suppose d’avoir en place des mécanismes régis par des lois qui exigent de la transparence et des comptes de la part des entreprises. On ne peut pas simplement les laisser faire ce qu’elles veulent. »

C’est cette difficulté stratégique de réglementer sans tomber dans l’excès qui rend la contribution d’Emily Laidlaw particulièrement cruciale dans la situation actuelle.

La professeure invitée rejoint une équipe profondément impliquée dans les débats menés à l’échelle nationale sur la technologie, les droits et la sphère publique numérique.

« La Section de common law joue un rôle de premier plan dans le monde pour ce qui est d’aborder les enjeux complexes associés aux environnements numériques. Sommité mondiale dans son domaine, la professeure Laidlaw offrira aux étudiantes et étudiants une occasion unique d’œuvrer à réconcilier la liberté d’expression et les mesures de protection contre les discours haineux », se réjouit Michael Geist, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en droit de l’Internet et du commerce électronique.

Former la prochaine génération de leaders

En définitive, la professeure Laidlaw considère que son nouveau rôle lui offre à la fois l’occasion de transmettre ses connaissances et d’assumer ses responsabilités civiques.

« Les juristes aident à élaborer les politiques, à rédiger les lois et à plaider les affaires qui définissent nos droits, fait-elle remarquer. Ce sont des voix de raison qui nourrissent le débat. J’ai été attirée par la possibilité de contribuer à former les étudiantes et étudiants à agir comme des leaders dans ce domaine. »

Dans un contexte marqué par la prévalence accrue des discours haineux, tant en ligne que hors ligne, la présence de la professeure Laidlaw à l’Université d’Ottawa témoigne d’une volonté manifeste de former des leaders en droit, d’engager un débat éclairé et de bâtir un avenir numérique plus juste.

Un événement public, du mentorat étudiant et un dialogue avec la communauté sont  prévus dans le cadre de son affectation.