Lorsqu’elles se réunissent, les sœurs Patel (Prerana, Alaka et Unnati) parlent souvent de leurs parents. Elles se remémorent leur jeunesse, et partagent leurs souvenirs. Et elles n’y échappent pas aujourd’hui en se retrouvant ensemble, peu de temps après avoir décidé de mettre en place un fonds pour soutenir les membres de la communauté étudiante autochtone en médecine, pour discuter de leur contribution. Cette fois-ci, ce sont les souvenirs de leurs années à l’école et des attentes de leurs parents qui refont surface.
« Nos parents ont toujours accordé beaucoup d’importance à l’éducation; pour eux, c’était le meilleur moyen de s’intégrer avec succès au Canada, » explique Unnati. « Ils nous ont inculqué une solide éthique de travail, et nous leurs sommes reconnaissants tous les jours. »
Dans les années 1970, les parents Patel (Kanti et Indu) avaient conscience de la valeur d’une bonne éducation, mais ils savaient également que tout le monde n’y avait pas accès. Pour les Patel, ce fut l’un des éléments déclencheurs dans leur décision de réunir la famille (les deux filles aînées vivaient avec leurs grands-parents en Inde) et d’émigrer d’Ouganda, d’abord en Angleterre et puis au Canada.
« Notre fille aînée, Prerana, était âgée de 16 ans et ne pouvait pas terminer ses études intermédiaires et secondaires en Angleterre en raison des disparités dans les niveaux d’éducation entre l’Angleterre et l’Inde et de son âge avancé, » mentionne Indu, la mère. « Nous avons donc décidé d’immigrer au Canada afin qu’elle puisse poursuivre des études supérieures. » En s’installant à Toronto, leurs filles ont pu poursuivre leurs études et prendre en charge leur avenir. S’adapter à la culture canadienne n’a pas toujours été aussi facile qu’on pourrait le croire. La famille Patel a parfois été confrontée au rejet, mais est restée déterminée. Aujourd’hui, la famille affirme que le travail acharné a porté ses fruits : Prerana, Alaka et Unnati s’épanouissent et ont des carrières enrichissantes. Parmi leurs réalisations remarquables, Unnati a contribué aux progrès technologiques du Canada dans le domaine aérospatial, notamment en robotique pour la Station spatiale internationale, Alaka est assistante juridique au bureau du procureur général de l’Ontario, et Prerana est analyste en contrôle de la qualité dans l’industrie pharmaceutique.
C’est pourquoi la famille, plus unie que jamais, a décidé que le temps était venu de redonner. Reconnaissante d’avoir bâti une meilleure vie au Canada, la famille Patel croit qu’elle doit beaucoup à l’endroit qu’elle considère désormais comme son « chez-soi », et plus particulièrement, aux peuples autochtones.
« Nous sommes sensibles à la cause des peuples autochtones. Le déracinement, l’isolement, et l’indifférence auxquels ils ont été confrontés nous touchent, » indique Unnati. « Nous savions que nous voulions aider les membres de la communauté autochtone, et nous savions aussi que notre don devait être destiné à l’éducation, avec pour objectif ultime que l’éducation reçue ait un impact direct et durable sur la communauté. »
Après avoir décidé de faire une différence, la famille a cherché un moyen de concrétiser son souhait. Cherchant à maximiser les fonds à sa disposition, elle a décidé de s’adresser à son institution financière pour mettre en place une fondation familiale. Avec un investissement de 30 000 $, la Fondation Kanti et Indu Patel génère chaque année un revenu qui peut être attribué à un(e) étudiant(e) dans le besoin.
Après la création de la fondation, la Bourse d’études de la famille Kanti-et-Indu Patel a été mise en place en 2023, quelques années seulement après le décès de Kanti, le père. La bourse d’études offre un soutien de 1 000 $ par année à un·e étudiant·e autochtone inscrit·e au programme d’études médicales de premier cycle à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa.
« Notre père croyait fermement en l’importance de l’éducation et estimait que quiconque travaillait sans relâche méritait notre soutien, » indique Perrana. « Il était le premier à venir en aide aux gens démunis financièrement qui travaillaient d’arrache-pied. Cette bourse d’études exauce son vœu. »
« Elle permet d’offrir un soutien financier, mais aussi de transmettre un message », ajoute Unnati. « Nous voulons que les étudiants autochtones sachent qu’ils comptent! Nous voulons qu’ils s’épanouissent et contribuent à la communauté. »
La générosité de la famille Patel ne s'est pas arrêtée à une seule bourse d'études. La fondation offre aussi une bourse d'études similaire a un(e) étudiant(e) dans les STIM à l'Université Lakehead, et la famille Patel est ravie des contributions de leur fondation, et souhaite en faire encore plus. Elle continue d'explorer de nouvelles façons d'aider la communauté.
À en croire Alaka, peu importe ce que la famille choisit de faire, une chose est certaine, son engagement à faire le bien ne changera pas. « Nous sommes animés par la même motivation depuis le début : aider les gens ayant peu de moyens financiers, mais qui sont passionnés par la médecine et l’entraide. »
« Kanti et moi souhaitions laisser un héritage qui puisse témoigner de l’importance de l’éducation, et encourager les peuples autochtones, leurs familles et leurs communautés. »
Indu Patel
« Je suis reconnaissante que nous puissions aider les moins fortunés à recevoir une éducation et à faire connaître leurs communautés » ajoute Indu. « Nous souhaitons que ces appuis soient offerts de manière permanente, c’est le but même de la fondation familiale, qui survivra à notre génération. Nous voulons qu’ils durent de génération en génération. »
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