Odera Abajue, Science politique et administration publique, 3ème année
Pays de stage: Brazil
ONG canadienne: ASMOBAN et Floresta Viva
ONG locale: STERNA Africa
Avant de commencer mon stage, je ne m'étais jamais vraiment considéré comme quelqu'un qui avait un lien avec la nature. Je comprenais, d'un point de vue logique, l'importance de la conservation des forêts et de la protection de l'environnement. Cependant, je ne voyais pas cela comme quelque chose qui me concernait directement, à part le recyclage et le compostage. Mais alors que j'arrive à la fin de ma sixième semaine ici à Serra Grande, je me suis beaucoup attachée à la forêt et, pour la première fois de ma vie, je ne me contente pas de comprendre, mais je ressens vraiment l'importance de la conservation des forêts et le lien direct qui existe entre celles-ci et nos choix de vie.
Lors de ma première visite dans la forêt avec mon groupe de stagiaires, j'ai été submergée par mes émotions. Je ne pensais qu'aux prédateurs qui, je le savais, vivaient dans la forêt : des serpents effrayants, des araignées venimeuses et des fourmis rouges. Même si le paysage était magnifique, je me sentais complètement déconnectée du monde naturel, qui me semblait menaçant. Cependant, au fil du temps et à mesure que j'ai eu l'occasion d'en apprendre davantage sur la faune et la flore, j'ai commencé à voir la forêt sous un tout autre jour. Je comprends désormais l'importance de tous les éléments qui la composent, même les créatures dangereuses pour l'homme, et je sais maintenant à quel point la forêt est essentielle à l'humanité. Je suis inspirée par ceux qui connaissent la forêt sur le bout des doigts et qui se consacrent corps et âme à sa préservation.
L'une des techniques de conservation de la forêt que j'ai trouvées les plus intéressantes est l'agroécologie. Au cours de mon séjour ici, j'ai rencontré des personnes qui ont appliqué les principes de l'agroécologie à des jardins et à des projets de reboisement en plantant des arbres et des plantes qui fonctionnent en harmonie avec la forêt et l'écosystème, tout en fournissant de la nourriture. Le manioc en est un exemple. Ici, à Bahia, le manioc est extrêmement populaire et constitue un aliment de base dans la région depuis avant la colonisation portugaise. Comme le manioc pousse bien dans ce climat et peut être cultivé dans une zone forestière, c'est une culture beaucoup plus durable pour l'environnement que d'autres féculents. Pour les habitants de Bahia, choisir de manger du manioc plutôt que d'autres aliments comme le riz ou le blé est une décision qui s'inscrit dans l'harmonie de la forêt.
Pour moi, même si la forêt en elle-même est magnifique, ce qui m'impressionne le plus, c'est la façon dont les gens sont connectés à l'environnement et comment cette connexion les rassemble. Je suis impatiente de continuer à me connecter à la forêt, à manger des aliments locaux et à en apprendre davantage sur la manière dont nous pouvons, en tant qu'individus, choisir de vivre en harmonie avec la nature. Je suis inspirée par l'idée de mettre en pratique chez moi les connaissances acquises ici et de participer activement à la préservation de l'environnement au Canada, au-delà du simple recyclage et du compostage.