Réévaluer et réformer la sécurité nationale canadienne pour s’adapter au nouvel ordre mondial : les recommandations d’un nouveau groupe de travail de l’Université d’Ottawa

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Avion de combat canadienne
L’invasion russe en Ukraine a encore une fois prouvé que le Canada est mal outillé face au nouveau paysage mondial en matière de sécurité, affirme un nouveau groupe de travail de l’Université d’Ottawa, qui exhorte l’administration publique à repenser sa stratégie de sécurité nationale.

Hébergé à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales (ESAPI) de la Faculté des sciences sociales, le Groupe de travail sur la sécurité nationale vient tout juste de publier le rapport Une stratégie de sécurité nationale pour les années 2020 : Comment le Canada peut s'adapter à un environnement de sécurité qui se détériore.

Le groupe à l’origine de ce rapport se compose de membres du corps professoral de l’Université d’Ottawa ainsi que de professionnelles et professionnelles en résidence à l’ESAPI; toutes et tous possèdent une vaste expérience de la sécurité nationale, du renseignement, de la défense et des affaires étrangères. Il est codirigé par le professeur Thomas Juneau et Vincent Rigby, l’un des quatre cosignataires du rapport ayant déjà conseillé le premier ministre du Canada sur des questions de sécurité nationale.

Selon ce groupe, le Canada s’est trop souvent réfugié dans l’ombre des politiques américaines, ce qui l’a mal préparé à affronter une situation aujourd’hui caractérisée par une menace de plus en plus forte à l’endroit des démocraties libérales. La Russie figure d’ailleurs parmi les nombreux risques guettant notre sécurité nationale, tout comme les guerres informatiques, la montée de l’extrémisme idéologique au pays et à l’étranger, ainsi que les dangers qui ne connaissent aucune frontière, comme les changements climatiques et les pandémies.

Couvert du rapport

« Le Canada est mal préparé à cette nouvelle réalité ... Le Canada n’est plus à l’abri, et l’heure n’est plus à la complaisance . »

Groupe de travail sur la sécurité nationale, ESAPI

« On ne peut plus compter sur certains des piliers traditionnels qui, pendant des décennies, ont assuré la sécurité et la prospérité du Canada, » précise le rapport, qui analyse par ailleurs l’influence grandissante des États-Unis et de la Chine sur nos questions de sécurité nationale.

« La dernière révision de la politique de sécurité nationale du Canada remonte à 2004. Depuis, le monde a été secoué par la pire pandémie en cent ans et le ralentissement économique le plus marqué depuis la Crise de 1929. La Loi sur le Service canadien du renseignement de sécurité n’a pas été revue en profondeur depuis la création de l’agence du même nom en 1984. Comparativement à nos alliés, nous accusons aussi du retard dans l’adoption de mesures concrètes pour lutter contre les menaces à notre sécurité. »

« Le Canada est mal préparé à cette nouvelle réalité », constate le groupe de travail, qui a notamment consulté de hauts responsables de la sécurité nationale et de la communauté du renseignement pour rédiger son rapport.

Après avoir dressé un bilan exhaustif de la situation actuelle, le groupe appelle les responsables de l’État à adopter une série de mesures indispensables, y compris :

  • examiner publiquement les questions de sécurité nationale pour renseigner la population, mettre les priorités en lumière et faire émerger les mécanismes nécessaires pour s’y attaquer, ce qui suppose d’évaluer la pertinence de nos politiques étrangères, de défense et de développement;
  • créer un organe responsable de la sécurité nationale à même le Cabinet, sous la direction du premier ministre;
  • lutter contre l’érosion de la confiance envers l’État en montrant plus de transparence et en facilitant les échanges entre le public et le Parlement;
  • renforcer nos outils de sécurité nationale et en créer de nouveaux.

« Le Canada n’est plus à l’abri, et l’heure n’est plus à la complaisance », conclut le rapport.

Consulter la liste complète des membres du groupe de travail sur la sécurité nationale de l’ESAPI. Le rapport sera présenté lors d'un événement virtuel le mardi 24 mai, à 16h.

Dirigé par le professeur Roland Paris, l’ESAPI concentre ses recherches et sa mission d’enseignement sur les questions émergentes dans la sphère des affaires internationales et des politiques publiques.
 

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