«Elle a transformé la Faculté. Sans Marie-Eve Sylvestre, on aurait maintenu la Faculté à flot, mais on ne serait pas à la même place aujourd’hui », lance Pierre Thibault, doyen adjoint de la Section de droit civil.
Marie-Eve Sylvestre est doyenne depuis 2019. Depuis, la Section a connu une croissance importante : elle a accueilli une quinzaine de nouveaux membres du corps professoral et enregistré un record d’inscriptions étudiantes pour la deuxième année consécutive. La croissance en intensité de la recherche est tout aussi remarquable.
Des projets innovateurs comme la plateforme Jurivision.ca, qui vise à démocratiser le savoir juridique par l’audiovisuel, et le Certificat en droit autochtone, premier programme en droit autochtone en français au Canada, ont vu le jour sous son mandat. Elle a aussi approfondi les liens entre la Faculté et la communauté qu’elle dessert : en 2022, elle a créé un Conseil consultatif des diplômé·es et l’année suivante, elle a contribué à la création d’une Clinique interdisciplinaire en droit social en Outaouais.
Marie-Eve Sylvestre a été en mesure de rassembler les bonnes personnes autour d’elle et de les outiller pour mener ses projets à terme, observe Pierre Thibault. La principale intéressée abonde dans le même sens : « C’est la clé de mon succès. Je vais retrouver à l'administration centrale des équipes aussi fortes que celles que j’avais à la Section. »
Aucune initiative ne sort trop des sentiers battus pour la doyenne. « J'ai toujours encouragé mes collègues à croire que tout était possible », souligne-t-elle. « Le droit est une discipline ouverte, et comme Faculté, on peut toujours se réimaginer et se réinventer. »
La diplômée de l’Université de Montréal et de Harvard succèdera au recteur Jacques Frémont pour un mandat de cinq ans. Elle veut transposer cette « culture de possibilités » et cette volonté de repousser les frontières dans l’administration centrale de l’Université.

Construire des partenariats durables
La première femme rectrice dans l’histoire de l’Université d’Ottawa souhaite prioriser deux dossiers dans ses nouvelles fonctions qui sont également au cœur de la mission de la Section de droit civil : le développement des savoirs autochtones et le rayonnement de la francophonie, tant dans l’enseignement que dans la recherche.
Elle compte aussi œuvrer au renforcement des relations gouvernementales et communautaires. « L’Université est un acteur social, économique et culturel, incontournable », affirme-t-elle avec détermination. « Il est essentiel que nos partenaires gouvernementaux et du secteur privé comprennent que la recherche change le monde, qu’on forme la relève de demain et qu’on répond aux besoins de la société. »
Il est encore plus important pour l’Université d’être à l’écoute de ces besoins et d’être ancrée dans la communauté alors que les institutions de savoirs naviguent dans un contexte difficile, autant d’un point de vue financier qu’en matière d’autonomie institutionnelle, estime Marie-Eve Sylvestre.
« Lorsqu’on a des alliances durables avec l'industrie, avec le gouvernement, avec les organismes communautaires, il y a tout un écosystème qui peut venir nous appuyer quand l'Université est attaquée. Leur voix a parfois une plus grande portée que la nôtre », remarque la rectrice désignée.
Malgré son départ pour l’administration centrale, Marie-Eve Sylvestre n’a pas le sentiment de quitter réellement la Section de droit civil. Elle continuera de travailler étroitement avec la Faculté, assure-t-elle.
« La Section m’a profondément transformée et je suis extrêmement reconnaissante envers tous les membres de notre communauté. C’est un milieu exceptionnel, où il y a une convivialité, un soutien et une capacité d’agir tout à fait unique », conclut-elle.
Pour en apprendre plus sur les priorités stratégiques et la vision pour l’avenir de l’Université de Marie-Eve Sylvestre, lisez son entrevue dans la Gazette.