Le fonds de fonctionnement comprend les activités d’enseignement et d’administration et représente environ 70 % des revenus et dépenses totales de l’Université. Les 30 % restants sont répartis entre différents fonds qui comprennent des fonds réservés à des fins spécifiques et désignées, notamment les services auxiliaires, les fonds restreints – recherche, les fonds restreints – autres, ainsi que le fonds d’immobilisations et le fonds d’amortissement.
Le budget 2023-2024de l’Université prévoit un déficit du fonds de fonctionnement de l’ordre de 10,5 M$. Le calcul de ce déficit inclut un montant de 28,9 M$ en revenus de placement; c’est donc dire à quel point nos activités courantes d’enseignement et d’administration dépendent de circonstances hors de notre contrôle.
À la lumière de nouvelles informations depuis le dépôt du budget initial, le déficit projeté sur les trois prochaines années pour le fonds de fonctionnement continue de s’accroître. Les déficits annuels récurrents épuisent les réserves accumulées à un rythme qui n’est plus soutenable. Cette situation n’est pas unique à l’Université d’Ottawa; toutefois, nous avons la responsabilité de chercher et d’élaborer des solutions nous permettant de revenir à l’équilibre budgétaire.
La figure 3 démontre la détérioration du ratio de viabilité financière de l’Université au cours des dix dernières années.
Le ratio de viabilité est un indicateur de la santé financière d’un établissement : il fournit une indication des fonds disponibles qui peuvent être utilisés si l’établissement est tenu de régler ses obligations à long terme. Au 30 avril 2023, les fonds disponibles de l’Université correspondaient à 74,24 % de ses obligations à long terme.
Le ministère des Collèges et Universités a établi à 60 % et 30 %, respectivement, les seuils de risque moyen et élevé pour ce ratio.
L’Université se situe actuellement au-dessus des seuils de risque. Toutefois, les projections de déficit des prochaines années auront un effet négatif sur ce ratio.
Les pressions sur le budget de fonctionnement se sont intensifiées au cours des dernières années. D’abord, en 2019-2020, le gouvernement de l’Ontario a décrété une baisse de 10 % et un gel des droits de scolarité des étudiantes et étudiants canadiens. L’impact cumulé de ce nouveau cadre réglementaire régissant les droits de scolarité est estimé à environ 203 M$ en 2023 par rapport au cadre réglementaire précédent. La figure 4 démontre bien la détérioration de la situation financière de l’Université depuis l’implantation de ce nouveau cadre réglementaire.
Peu de temps après, nous avons dû faire face à la pandémie de COVID-19, qui a entraîné une diminution des activités sur le campus et une perte de revenus importante y étant associée, surtout du côté des résidences et des services alimentaires. Au 30 avril 2022, le total de ces coûts était évalué à plus de 62,2 M$, alors que la subvention obtenue du gouvernement de l’Ontario s’établissait à 391,2 k$.
Les bouleversements géopolitiques ont aussi eu un impact négatif sur l’Université d’Ottawa en 2022-2023, lorsque nos étudiantes et étudiants internationaux n’ont pu se présenter à leurs cours en raison de retards dans la délivrance des permis d’études. Plus récemment, nous avons dû faire face à un niveau d’inflation sans précédent.
Durant toute cette période, les subventions de fonctionnement du gouvernement de l’Ontario sont demeurées stables, et le sous-financement de la mission de promotion de la francophonie évalué à 50 M$ annuellement perdure. La méthodologie utilisée pour le calcul du manque à gagner en lien avec cette mission a été approuvée en 1989.
La figure 5 démontre la détérioration de la situation financière de l’Université depuis l’implantation du nouveau cadre réglementaire régissant les droits de scolarité.
Les subventions et les droits de scolarité ont augmenté de 168 M$ au cours des cinq dernières années, alors que les dépenses ont augmenté de 335 M$ durant la même période. Les salaires et avantages sociaux représentent à eux seuls 55 % de cette augmentation.
Il va sans dire que la situation actuelle est inquiétante et qu’elle ne peut être soutenue à long terme. L’Université cherche activement des solutions afin de revenir à un équilibre budgétaire.