Pour des STIM aux couleurs de l’arc-en-ciel : célébrer les scientifiques queers

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Personnes traversant le trottoir arc-en-ciel de l'Université d'Ottawa
Les STIM ayant longtemps été l’apanage des hommes blancs, on a tendance à se représenter les scientifiques de ces domaines comme des personnes blanches et de sexe masculin.

La couverture médiatique et la sous-représentation des femmes, des personnes de couleur et des autres groupes minoritaires dans les STIM ne font que conforter les gens dans cette impression. Il n’est donc pas surprenant que les membres des groupes en quête d’équité – personnes handicapées, Autochtones, femmes, communauté 2SLGBTQIA+, minorités visibles, etc. – voient leur cheminement de carrière en science parsemé de nombreux obstacles. La professeure Stacey Smith? œuvre à déconstruire ces stéréotypes pour faire des STIM un lieu plus diversifié et inclusif.

Connue pour son utilisation de modèles mathématiques pour étudier les maladies infectieuses et sa modélisation d’une apocalypse zombie, elle est aussi une fervente défenseure de l’équité, de la diversité et de l’inclusion dans les STIM. Membre active de la Société de biologie mathématique, elle a reçu le prix de l’équité, de la diversité et de l’inclusion (EDI) du Centre interdisciplinaire de modélisation quantitative en biologie de l’Université de Californie à Riverside pour souligner ses contributions à l’EDI et à la justice ainsi que sa conférence sur l’enseignement en tant que personne trans.

Stacey Smith
Stacey Smith

À la rencontre de la Société de biologie mathématique, la professeure a souligné la grande ouverture de la communauté étudiante à l’égard de sa transition. Sa transidentité n’a pas eu d’influence négative sur l’atmosphère de la classe. C’est plutôt l’inverse : les étudiantes et étudiants lui ont donné de meilleures évaluations. Elle attribue cette amélioration à l’effet libérateur de pouvoir enfin exprimer sa véritable identité. Les difficultés de la transidentité professorale résident plutôt du côté de la bureaucratie. Première personne à l’emploi de l’Université d’Ottawa à transitionner, elle a fait œuvre de pionnière. Nom, adresse courriel, sites Web et bases de données : tout a dû être modifié pour refléter son identité actuelle. Un processus non sans embûches, si l’on tient compte du fait que chaque changement devait être apporté dans les deux langues officielles. La professeure Smith? a également confié sa crainte d’avoir à rebâtir sa réputation après son changement de nom.

De manière générale, nous avons fait des bonds prodigieux en matière d’inclusion et d’ouverture en très peu de temps. La professeure Smith? croit que l’avenir s’annonce encore plus radieux. Toutefois, elle remarque que les choses changent moins rapidement dans les STIM. Le fardeau de la lutte contre les stéréotypes et les obstacles revient souvent aux personnes désavantagées, ce qui peut nuire à leur carrière. Si les mouvements citoyens contribuent à changer la donne, la professeure Smith? croit que le corps professoral et la haute direction devraient en faire davantage; tout commence par des mesures simples comme l’utilisation d’un langage inclusif en classe ou la création d’espaces sécuritaires. La visibilité, lorsqu’elle est sans danger, est également cruciale.

« Il y a beaucoup plus de personnes queers dans les STIM qu’il n’y paraît, car on les encourage à taire leur identité. » Elle croit qu’en créant des réseaux de soutien à un haut niveau pour les moins jeunes, davantage de personnes auront envie de se montrer sous leur vrai jour, et que l’on renforcera l’idée que les STIM sont pour tout le monde.

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