L’Association des diplômés lutte contre l’insécurité alimentaire chez les étudiantes et étudiants

Diplômés
Communauté diplômée
Students practise their chopping skills at a cooking workshop.
Des étudiantes s’exercent à couper des aliments lors d’un atelier de cuisine.
Si l’éducation est vue comme la voie des possibilités, il est navrant de voir que tant d’étudiantes et étudiants ont de la difficulté, en chemin, à se nourrir convenablement.

L’Association des diplômés de l’Université d’Ottawa a décidé d’agir et a financé des initiatives visant à lutter contre l’insécurité alimentaire sur le campus.
Rana Daoud
Rana Daoud (B.Sc.Soc. 2009), diététiste agréée et directrice de DRRD Nutrition, explique comment lire l’étiquetage nutritionnel lors d’un atelier organisé pour la population étudiante en mars dernier, le Mois national de la nutrition.

Selon le rapport national 2021 de Meal Exchange sur l’insécurité alimentaire dans la population étudiante, plus de 56 % des étudiantes et étudiants de niveau postsecondaire au Canada sont en situation d’insécurité alimentaire. Par manque d’argent, nombre de ces personnes ont du mal à s’offrir des repas équilibrés ou nutritifs et finissent alors par sauter des repas. Cette crise touche de façon disproportionnée les groupes marginalisés, y compris les étudiantes et étudiants internationaux et racisés, les membres de la communauté LGBTQ2E+, ainsi que celles et ceux qui vivent loin de la maison. 
 

C’est le révérant Michael Garner, un membre de l’aumônerie interconfessionnelle sur le campus, qui a soulevé cette question lors de la dernière assemblée générale annuelle de l’Association des diplômés. Lui qui voit tant d’étudiantes et étudiants vivre en situation d’insécurité alimentaire et avoir faim disait qu’il était difficile d’offrir un accompagnement spirituel quand les besoins de base ne sont pas comblés. Reconnaissant l’urgence de la situation, l’Association des diplômés contribue maintenant au financement d’une approche multidimensionnelle visant à aider la population étudiante en collaboration avec différents partenaires, comme l’aumônerie interconfessionnelle, le Syndicat étudiant, l’Association des étudiant.e.s diplômé.e.s, les Services alimentaires et le Bureau du développement durable. 

Dans le cadre de cette approche, on veut : financer des ateliers où les étudiantes et étudiants pourront apprendre les bases de la cuisine et à faire des choix alimentaires nutritifs; organiser des repas communautaires à la résidence Friel comme moyen de subsistance et pour engendrer un sentiment d’appartenance à la communauté; et financer les services de banque alimentaire déjà en place dans le but d’offrir des collations pendant la période des examens et de garnir les réfrigérateurs communautaires. 
 

L’Association des diplômés veut à la fois répondre aux besoins immédiats en matière d’alimentation et animer le campus d’un esprit de bienveillance et d’inclusivité.

Food on table
Des légumes frais et d’autres produits pour réaliser des recettes simples, mais nutritives.

La présidente de l’Association des diplômés, Josephine Palumbo (B.Sc.Soc. 1988, J.D. 1991), explique que ces initiatives ont aussi pour but de faire connaître les services d’aide alimentaire et de déstigmatiser le recours à ces derniers. 

« En mettant en lumière la présence répandue de l’insécurité alimentaire et en normalisant le fait de demander de l’aide, l’Association des diplômés espère instaurer sur le campus une culture où les étudiantes et étudiants se sentent soutenus et à l’aise d’aller chercher des ressources, au besoin, souligne-t-elle. Nous voulons les aider et faire en sorte que leur principale préoccupation soit leurs études et non leur prochain repas. » 

Les actions de l’Association n’échappent pas aux étudiantes et étudiants. Dernièrement, lors d’un repas communautaire – une soirée burritos! –, Sarah, une étudiante de première année en sciences de la santé, a mentionné qu’elle appréciait le geste, plus même que la possibilité de profiter d’un repas gratuit.
 

« Honnêtement, dans le contexte économique actuel, un repas gratuit est un véritable cadeau du ciel! s’exclame-t-elle. Mais c’est aussi tellement merveilleux d’avoir un peu plus de temps pour étudier. Je sais que quelqu’un d’autre s’occupe du souper. C’est un souci de moins pendant les examens de mi-trimestre. »
 

« C’est aussi très agréable de manger avec d’autres personnes, indique Jacob, un étudiant de deuxième année. Je me sens un peu comme si j’étais chez moi, même si je suis en résidence. »
 

En les dotant de compétences dans le cadre d’ateliers, on espère encourager les étudiantes et les étudiants à cuisiner, à planifier leurs repas et à acheter des aliments abordables. Certaines ou certains se développeront peut-être une passion pour la cuisine! 
 

En appuyant ces initiatives, l’Association des diplômés de l’Université d’Ottawa montre sa volonté de prendre soin du bien-être étudiant et d’insuffler à la communauté universitaire un esprit positif et inclusif.