Le Congrès annuel de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO)
Le samedi 28 octobre 2017, 12 h à 15 h
La Cité, 801 promenade de l'Aviation

Veuillez noter que les discours sont publiés dans la langue dans laquelle ils ont été présentés.
Seule la version prononcée fait foi.

Mesdames et Messieurs,
Bonjour,

Permettez-moi tout d'abord de vous remercier vivement de l'occasion qui m'est donnée de vous adresser quelques mots à l'occasion de votre assemblée annuelle. Croyez-moi, c'est pour moi un honneur de m'adresser à tant de délégués en provenance de toutes les régions de l'Ontario.

Au cours des derniers mois, nous avons tous beaucoup entendu parler — et ça ne fait que commencer, croyez-moi — des universités bilingues et de l'Université francophone. Le dossier d'une université de langue française progresse à grande vitesse et il faut s'en réjouir. La valeur hautement symbolique de la mise sur pied de cet établissement ne saurait être sous-estimée, pas davantage d'ailleurs que son importance pour fournir à la région du Centre Sud-Ouest une main d'œuvre francophone qualifiée dont elle a grandement besoin.

L'Université d'Ottawa est disposée à fournir un soutien de tous les instants pour appuyer l'émergence d'une université « par et pour » les francophones à Toronto. Elle l'a dit par le passé et je le réitère aujourd'hui. Nous serons présents au rendez-vous pour agir comme mentors de la jeune université et pour dispenser rapidement des programmes en français menant notamment à la formation de professionnels dans des domaines névralgiques pour le soutien des communautés francophones de l’Ontario. Qu'on songe par exemple aux secteurs de l'éducation, du droit ou des professions de la santé où les besoins sont cruciaux pour l'avenir de la francophonie ontarienne.

On a dit ces dernières années que l'Université d'Ottawa est une université bilingue - et oui, elle l'est véritablement. Être bilingue dans le cas de l'Université d'Ottawa, cela signifie dispenser des cours et des programmes en anglais et en français. Mais cela signifie aussi offrir près de 300 programmes entièrement en français avec des cours en français et des étudiants francophones vivant dans un milieu de vie francophone.

Si une partie de la francophonie ontarienne a accès aujourd'hui à des médecins pratiquant en français, à du personnel francophone à l'Hôpital Montfort et ailleurs, à des avocates et des avocats francophones, à des professionnels de la santé ou à des enseignants francophones au primaire et au secondaire, c'est grâce à l'action de l'Université d'Ottawa qui, depuis presque 170 ans, soutient haut et fort le flambeau de la communauté franco-ontarienne et lui permet non seulement de survivre, mais aussi de se développer avec le dynamisme qu’on lui connaît. Au moment où on se parle, l’Université d’Ottawa compte plus de 1000 étudiantes et étudiants franco-ontariens inscrits dans les disciplines liées aux sciences de la santé, à la médecine et au nursing, 550 dans les programmes de formation à l’enseignement et plus de 200 en droit; ces chiffres sont stables depuis de nombreuses années. Ce sont des professionnels qui seront au service de la communauté dès l’obtention de leur diplôme.

Mais ce n’est pas tout. Il faut regarder vers l’avenir et chercher à toujours s’améliorer. Malgré les centaines de programmes dispensés entièrement en français, on ne retrouve pas, ni à l'Université d'Ottawa, ni ailleurs à l'extérieur du Québec, de programmes en sciences ou en génie (que l'on désigne par l'expression à la mode STEM) offerts entièrement en français. Il est plus que jamais temps que les jeunes de la communauté franco-ontarienne puissent eux aussi participer à l'essor remarquable que connaissent actuellement ces domaines. C'est pourquoi l'Université d'Ottawa a proposé au gouvernement ontarien il y a quelque temps d'étendre son offre de programme en français dans ces secteurs de la connaissance. En Ontario, on a aussi besoin d'ingénieurs, de mathématiciens et de chimistes francophones. Ces nouveaux programmes pourront être développés rapidement et offerts dès septembre 2019 si l'appui du gouvernement ontarien se concrétise, et je vous rassure, on ne parle pas de sommes faramineuses. Pour nous, il ne s'agit pas de développer des programmes dans des domaines où l'Université francophone se voit à court, à moyen ou à long terme. Nous avons déjà les laboratoires et les infrastructures d'enseignement, ainsi qu’un nouveau pavillon qui sera inauguré en 2018, qui nous permettent d'offrir des programmes de la plus haute qualité en français à nos étudiants. Pour nous, c’est aussi une occasion de renforcer encore plus notre engagement envers la formation en français qui a été officialisée par notre désignation en vertu de la Loi sur les services en français.

Je vous remercie de votre appui. Le chantier de l'enseignement supérieur est multidimensionnel en Ontario. La francophonie ontarienne mérite une université francophone du plus haut calibre à Toronto. Il ne faut pas bricoler une université marginale et purement symbolique. La population francophone du Sud-Ouest de l’Ontario mérite mieux que cela.

La francophonie ontarienne mérite aussi d’avoir accès à des programmes en français dans tous les domaines de la connaissance et à des réseaux scientifiques francophones de classe mondiale. Elle mérite de participer au positionnement d'une université qui se situe parmi les premières sur l'échiquier mondial. C'est ce que l'Université d'Ottawa compte continuer de lui offrir — dans tous les domaines de la connaissance, y compris ceux du génie et des sciences. Construisons ensemble le chantier de l'enseignement supérieur en français en Ontario!

Merci beaucoup.