Un nouveau rapport sur l'utilisation de l'IA dans la politique canadienne

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Bannière d'illustration du rapport sur l'IA en politique
La Chaire de recherche de l’Université d’Ottawa en politique, communication et technologie et l'Initiative IA + Société publient Les utilisations politiques de l‘IA au Canada, un nouveau rapport rédigé par Michelle Bartleman et la professeure Elizabeth Dubois.
Affiche promotionnelle de The Political Uses of AI in Canada

La Chaire de recherche de l’Université d’Ottawa en politique, communication et technologie et l'Initiative IA + Société publient Les utilisations politiques de l‘IA au Canada, un nouveau rapport rédigé par Michelle Bartleman et la professeure Elizabeth Dubois

Avec le progrès incessant et l’accessibilité croissante de l’apprentissage automatique et de l’intelligence artificielle, nous devrions nous attendre à ce que d’autres acteurs politiques commencent à expérimenter avec ces outils. De la création de contenu synthétique à la détection de la désinformation, en passant par la traque du harcèlement et la prédiction des résultats des votes, les technologies basées sur l'IA jouent un rôle de plus en plus important dans les processus électoraux démocratiques.

Dans un nouveau rapport intitulé Les utilisations politiques de l‘IA au Canada, Michelle Bartleman, candidate au doctorat, et la professeure Elizabeth Dubois, chercheure régulière au CDTS, examinent des cas clés mettant en évidence des utilisations spécifiques de l'IA dans le contexte politique canadien.

Lorsque le candidat à la mairie de Toronto, Anthony Furey, a publié son programme en juin 2023 avant les élections municipales, il a fait parler de lui. Malheureusement, il ne s'agissait pas de ses politiques, mais de la photo d'une femme à trois bras. Il s'avère que la campagne de M. Furey a utilisé une IA générative pour créer des images synthétiques pour les communications de sa plateforme. Outre la femme à trois bras, d'autres personnes ont signalé un badge avec une écriture illisible, une rue du centre-ville sans circulation que l'on ne peut pas vraiment identifier, et un village de tentes étrangement ordonnées au milieu d'un parc populaire de la ville.

Le rapport aborde également l'utilisation d'agents conversationnels, de portes-paroles vidéo générés par l'IA, d'un robot X/Twitter qui détecte les tweets toxiques pendant les élections canadiennes, et bien d'autres choses encore. La liste n'est pas exhaustive et, en effet, de nombreuses applications de l'IA ont lieu derrière les portes closes des entreprises, dans les « salles de crises » stratégiques des campagnes électorales, ou sont intentionnellement occultées, ce qui les rend plus difficiles à identifier.

Le rapport vise à susciter un débat sur les manières dont l'IA a été et pourrait être intégrée dans les différentes phases du cycle électoral. Le rapport ne s’intéresse pas à la manière dont le gouvernement canadien utilise l'IA pour réglementer et gouverner, qui est déjà étudiée dans un certain nombre de contextes, mais tente de mieux comprendre comment l'IA est utilisée dans les processus politiques, comment la vie politique des Canadiennes et Canadiens est marquée par les outils basés sur l'IA et comment ceux-ci influencent la manière dont les Canadiennes et Canadiens prennent des décisions politiques.

Lire le rapport complet ici

Le rapport est également disponible en anglais.

Ce nouveau rapport s'appuie également sur les conclusions d'une table ronde qui s'est tenue en avril 2023 et à laquelle ont participé cinq chercheur(e)s : Samantha Bradshaw, Wendy Hui Kyong Chun, Suzie Dunn, Fenwick McKelvey et Wendy H. Wong. Wong, qui ont également souligné les défis critiques et indiqué les prochaines étapes, dans le but de trouver des moyens éthiques d'intégrer les nouvelles technologies dans les pratiques politiques.

Michelle Bartleman est doctorante au Département de communication de la Faculté des arts, membre du Labo Pol Comm Tech et affiliée au Centre de recherche en droit, technologie et société de l'Université d'Ottawa.

La professeure Elizabeth Dubois est titulaire de la Chaire de recherche de l’Université en politique, communication et technologie et professeure agrégée au Département de communication de l'Université d'Ottawa, où elle dirige le Labo Pol Comm Tech et chercheuse régulière au Centre de recherche en droit, technologie et société. Ses travaux portent sur les utilisations politiques des médias numériques, notamment la manipulation des médias, l'engagement des citoyens et l'intelligence artificielle.

Ce rapport a été rendu possible grâce au soutien du Fonds Banque Scotia pour l’Initiative IA + Société et de la Chaire de recherche de l’Université d’Ottawa en politique, communication et technologie.