Une initiative musicale pour les personnes atteintes de démence financée par l’Agence de la santé publique du Canada

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Par Université d'Ottawa

Cabinet du vice-recteur à la recherche et à l'innovation, CVRRI

Gilles Comeau dans le Laboratoire de recherche en pédagogie du piano.
Professeur Gilles Comeau dans le Laboratoire de recherche en pédagogie du piano.
Le professeur Gilles Comeau de l’Université d’Ottawa et ses partenaires, dont les travaux portent sur les personnes atteintes de démence et celles à risque d’en souffrir, voient leurs recherches subventionnées à hauteur d’un million de dollars par l’Agence de la santé publique du Canada.

Dans le cadre d’une initiative ancrée dans la musique, l’équipe travaille de concert à améliorer la qualité de vie des personnes aux prises avec des problèmes associés au vieillissement. Son étude portera sur les retombées des programmes sur mesure, de divers types de partenariats et des interventions en milieu communautaire.

« C’est l’un des projets les plus gratifiants sur lesquels il m’a été donné de travailler dans ma carrière, parce qu’à l’élément de recherche vient se greffer une dimension humaine d’une grande importance pour les personnes concernées », indique le professeur Comeau, directeur de l’Institut de recherche en musique et santé.

Maladie chronique qui tend à s’aggraver au fil du temps, la démence se manifeste principalement par un déclin des capacités cognitives telles que la mémoire, la planification et le jugement. D’après les données du gouvernement fédéral, environ trois quarts des Canadiennes et Canadiens disent connaître, ou avoir connu, une personne qui en est atteinte. 

Synchroniser le mouvement à la mélodie pour promouvoir le bien-être

Le projet du professeur Comeau se fonde sur un vaste éventail de données, y compris un examen de la portée de la recherche réalisé par l’Organisation mondiale de la santé, pour mettre à l’épreuve les bienfaits que l’on prête à la participation aux activités musicales chez les personnes atteintes de démence. Pour ce faire, son équipe met en place des interventions auprès de cette population dans le milieu communautaire.

Suivant une méthode nommée Dalcroze, la recherche est fondée sur l’apprentissage de la musique par superposition de mouvements corporels dans un environnement de groupe. Ainsi, le projet cible les facteurs de risque liés tant à l’inactivité physique qu’aux interactions sociales insuffisantes.

La méthode Dalcroze s’est révélée utile et sécuritaire pour les personnes âgées souffrant d’un léger trouble cognitif ou de démence légère.

« En alliant mouvements corporels et musique, on retire les bienfaits cognitifs, physiques et sociaux, contribuant ainsi à améliorer la santé mentale, affirme le chercheur. On aurait donc tort de sous-estimer son potentiel. »

Le projet rejaillit aussi positivement sur les familles et les proches aidantes et aidants, tout comme sur les personnes à risque.  

D’après l’Institut canadien d’information sur la santé, les proches aidantes et aidants sont deux fois plus susceptibles d’éprouver des symptômes de détresse – comme la colère, l’abattement ou le sentiment de ne pas pouvoir continuer – si les personnes âgées dont ils s’occupent sont atteintes de démence.

L’équipe de recherche met actuellement au point des lignes directrices fondées sur des données probantes pour aider les enseignantes et enseignants en musique à mettre en œuvre des programmes de musique et de mouvement dans le cadre de prescriptions sociales – c'est-à-dire de recommandations médicales formulées par des professionnels de la santé pour traiter les problèmes sociaux, émotionnels ou de santé mentale. De plus, elle déploiera un programme de formation en apprentissage pour les partenaires de soins de santé intéressés à travailler avec des personnes âgées. 

Orchestrer les efforts pour la santé des communautés

Plusieurs partenaires du milieu communautaire se sont joints à cette initiative unique en son genre; c’est notamment le cas de l’Institut de recherche sur le cerveau de l’Université d’Ottawa, l’hôpital Bruyère, le Royal, le Centre des services communautaires Vanier, la Société de la démence d’Ottawa et du comté de Renfrew, et Radical Connections.

« La première phase du projet a été très bien reçue par nos partenaires à l’échelle locale, et nous continuons de parfaire nos programmes pour vraiment répondre aux besoins particuliers de chacun des groupes », explique le professeur Comeau.

Dans l’espoir de créer un vaste réseau de bien-être, l’équipe cherche désormais à étendre la collaboration à d’autres organismes de proximité dans le nord de l’Ontario, à Halifax, à Montréal et à Toronto.

« Notre objectif est d’améliorer la qualité de vie des personnes souffrant de déclin cognitif, en leur apportant de la joie grâce à l’apprentissage de la musique. Malgré la perte de mémoire due à la démence, les participantes et participants sont toujours capables d’acquérir de nouvelles compétences et des progrès significatifs sont constatés chaque semaine », conclut-il.