Un nouvel institut de recherche de l’Université d’Ottawa appelé à devenir un chef de file mondial en littératie des données

Recherche
Institut de recherche en littératie des données
Centres et instituts de recherche
Faculté des arts
Faculté des sciences sociales
Faculté de médecine
Bibliothèque
Faculté d’éducation
Communications
Gestion des données
Éducation
Innovation
Recherche et innovation
Mobilisation des connaissances
Recherche et liaison en matière de politiques publiques

Par Karine Fossou

Spécialiste des communications, recherche, Université d'Ottawa

Grattes-ciel et contours de données graphiques
Alors que les sociétés modernes baignent de plus en plus dans une culture axée sur les données, il est plus que jamais essentiel d’enseigner les compétences en littératie des données (soit la capacité de recueillir, d’interpréter, d’évaluer et de transmettre des données en tant qu’information) aux membres des communautés étudiante et professionnelle ainsi qu’aux citoyennes et citoyens, pour leur permettre d'appréhender au mieux ce monde de l’information.

La flambée de désinformation survenue durant la pandémie de COVID-19 en dit long sur l’importance de s’attaquer aux défis complexes qui découlent d’un manque de compétences en littératie des données, susceptible d’engendrer des répercussions généralisées sur les plans sanitaire et social, voire miner nos processus démocratiques. 

La création de l’Institut de recherche en littératie des données (IRLD), participe donc pleinement à l’ambition de l’Université d’Ottawa de devenir un acteur influent de ce domaine émergent et l'IRLD se focalisera sur ces défis à relever, en particulier dans les secteurs de l’éducation, de la santé, du développement durable, de la technologie, de la prise de décisions et de l’éthique. 

Un carrefour unique en littératie des données

L’IRLD constitue un carrefour unique qui allie la recherche à l’enseignement, invitant des spécialistes universitaires de toutes les facultés à mener des recherches interdisciplinaires avant-gardistes et à élaborer des programmes de formation qui renforcent et promeuvent les compétences en littératie des données. 

L’idée de l’IRLD a vu le jour suite à la création conjointe du laboratoire de littératie des données en 2020 par Meredith Rocchi (Faculté des arts) et Simon Beaudry (Faculté des sciences sociales). Ayant pris conscienceque les compétences en matière de maîtrise des données étaient devenues de plus en plus importantes au fil de la pandémie de COVID-19, et constatant l’évolution des besoins relatifs aux données, les deux universitaires ont voulu aller au-delà de leurs disciplines respectives. 

« On peut avancer bien peu de certitudes quant à l’avenir, mais ce qui parait évident est que la quantité, la disponibilité et l’importance des données suivent une trajectoire croissante », constate Meredith Rocchi, professeure adjointe au Département de communication et première directrice de l’IRLD, que l’expérience en enseignement des méthodes quantitatives a motivé à améliorer la façon dont les gens développent leurs compétences en matière de données. 

« L’Institut constitue un premier pas important dans la reconnaissance du caractère pérenne des données, et nous devons préparer adéquatement les Canadiennes et Canadiens aux défis actuels et futurs qui y sont associés. »

Selon Simon Beaudry, directeur de la plateforme technologique INSPIRE et titulaire de la Chaire d’excellence en enseignement universitaire de l’Université d’Ottawa, qui supervisera la création d’un programme d’enseignement fondamental et interdisciplinaire à titre de directeur de la formation de l’IRLD, l’éducation est cruciale pour surmonter les défis liés aux données : « Dans notre monde submergé de données, nous sommes chaque jour confrontés à la désinformation, et l’un des meilleurs moyens de nous protéger est d’améliorer la littératie de tous par l’éducation et la recherche pratique. »  

Tête de profil regardant un écran de données.
Charles Deluvio

« J’espère que l’Institut attirera l’attention sur l’importance de communiquer les données de manière accessible aux publics de tous les horizons et de toutes les formations. »

Meredith Rocchi

— Directrice de l'Institut en littératie des données

Charles Deluvio

Un pont entre les facultés

Deux autres personnes sont à l’origine du projet, aux côtés de Meredith Rocchi et Simon Beaudry : Christopher Gravel, du Département d’épidémiologie de la Faculté de médecine, assumera le poste de directeur de la recherche de l’IRLD, tandis que Felicity Tayler, membre de l’équipe interdisciplinaire des données de la Bibliothèque, agira en tant que directrice de la sensibilisation. Le professeur Beaudry est d’avis que cette équipe interdisciplinaire de direction met en lumière la véritable force de l’IRLD, qui émane de ses membres : 50 spécialistes de sept facultés, qui apportent autant de points de vue sur la façon d’aborder les données et la littératie des données. 

« Je suis très enthousiaste à l’idée d’une telle possibilité de collaboration interdisciplinaire, qui est souvent plus facile à imaginer qu’à réaliser, se réjouit-il. Des lois sur les jeux vidéos à la cybersécurité, de la psychologie sociale à la santé publique, de l’IA à l’éthique, il y a une multitude de nouvelles avenues scientifiques à explorer dans les prochaines années; nous disposons désormais d’un carrefour pour réunir les spécialistes de l’Université d’Ottawa. »

« Aucun de nos membres n’est spécialiste dans tous les domaines, ajoute Meredith Rocchi, mais chacune et chacun fait un travail extraordinaire dans son domaine et apporte une expertise complémentaire. J’ai hâte de voir ces universitaires issus de toutes les disciplines travailler ensemble sur ces défis et atteindre des sommets qu’une personne seule ne pourrait atteindre. » 

La recherche pour réduire les inégalités en littératie des données                                                                                

L’un des principaux objectifs de l’IRLD est d’étudier l’incidence d’une faible littératie des données sur la désinformation et la prise de décisions, C’est aussi de comprendre les obstacles à la formation et à l’accès, afin de réduire l’écart croissant qui découle des disparités dans les compétences individuelles en matière de données. L’équipe de l’IRLD s’e penchera en particulier sur les personnes qui ont un accès limité à de la formation en littératie des données, et examinera l’efficacité des cours de littératie des données offerts aux étudiantes et aux étudiants qui ne connaissent pas les méthodes classiques de recherche. 

« À court terme, j’espère que l’Institut attirera l’attention sur l’importance de communiquer les données de manière accessible aux publics de tous les horizons et de toutes les formations, souligne la professeure Rocchi. À long terme, j’espère que nous verrons une différence notable dans la façon dont les gens interagissent avec les données de divers domaines, et dont ils les comprennent et les transmettent. »  

Silhouette d'une femme à travers une vitre-écran de données colorées
Raeng Publications

Porter l’IRLD vers de nouveaux sommets

« La vision et la mission de l’IRLD sont tout à fait en phase avec les secteurs stratégiques de recherche de l’Université visant à orienter la recherche vers l’avenir, explique Sylvain Charbonneau, vice-recteur à la recherche et à l’innovation. La recherche et la formation en littératie des données sont appelées à jouer un rôle essentiel dans l’adaptation de notre communauté de recherche à l’effet transformateur de l’IA et de l’apprentissage automatique sur notre écosystème axé sur la connaissance; et l’IRLD positionne l’Université Ottawa comme un acteur déterminant dans ce domaine. »

L’établissement de partenariats et de collaborations est intimement lié à l’objectif de l’IRLD de devenir un chef de file mondial en littératie des données. L’équipe de direction a déjà tissé des liens hors du campus, notamment avec des organismes publics comme Statistique Canada et Santé Canada; avec l’industrie du perfectionnement professionnel, en quête de formation efficace; avec les organisations médiatiques désirant comprendre comment les publics interagissent avec les données exposées dans l’actualité; et enfin, avec les organisations privées qui veulent comprendre comment les Canadiennes et Canadiens interagissent avec les données.

En plus de ses partenariats aux États-Unis, en France, au Royaume-Uni et en Israël, l’IRLD collabore avec les communautés autochtones au soutien des PCAP®, un ensemble de principes qui établit que les Premières Nations disposent de la propriété, du contrôle, de l’accès et de la possession de leurs données .

« J’aimerais que l’Institut offre un exemple de ce qu’est la recherche inclusive et collaborative qui fera la fierté de tous ses membres, espère le professeur Beaudry. Je pense que nous disposons de tous les ingrédients pour élever l’Université d’Ottawa au rang de véritable chef de file en matière de littératie des données au Canada et ailleurs dans le monde. »

Conférence inaugurale de l’IRLD

Iddo Gal, professeur émérite de l’Université de Haïfa (en Israël), est l’un des collaborateurs de l’IRLD à l’étranger ainsi qu’un expert de renommée mondiale dans le domaine de la formation en littératie des données. Lors de l’inauguration officielle de l’Institut, le 2 octobre 2023, le professeur Gal fera une présentation où il expliquera en quoi l’enseignement peut favoriser les compétences en littératie statistique et des données dans la population et chez les travailleuses et travailleurs de demain.  
 

Logo de l'Institute de recherche en littératie des données
chat loading...