Voix artistiques des femmes Iraniennes au Canada : Simin Keramati, Mahsa Alikhani et Jinoos Taghizadegh

Le département des arts visuels de l'Université d'Ottawa accueille Simin Keramati, Mahsa Alikhani et Jinoos Taghizadegh, trois artistes basés à Toronto qui travaillent sur des supports contemporains tels que la vidéo, la photographie, l'écriture de vie, la performance, le dessin et le multimédia. Chacun d'entre eux parlera (dans l'ordre indiqué) pendant 30 à 40 minutes de ses propres œuvres d'art, et une période de questions et réponses suivra. L'événement se déroulera en anglais, une traduction en farsi étant possible pour la période de questions et réponses.

Simin Keramati est une artiste irano-canadienne multidisciplinaire qui travaille dans les domaines de la photographie, du cinéma, des médias mixtes et de la peinture. Keramati fait référence à divers éléments de l'actualité et des médias sociaux, et parfois sa vie personnelle et son corps sont présents dans ses œuvres, qui abordent les thèmes de l'identité, de l'expérience diasporique, des droits des femmes et de l'égalité des sexes. Elle a obtenu une maîtrise en arts visuels à l'université d'art de Téhéran et a ensuite été nommée professeur à l'université Azad de Téhéran. Elle a reçu de nombreux prix, dont le Grand Prix de la Biennale internationale de Dhaka en 2003-2004. Elle a été présélectionnée pour le MOPCAP (Magic of Persia Contemporary Art Prize) en 2009. En 2012, après avoir lutté contre la dépression à la suite des manifestations de 2009 en Iran, Keramati a immigré à Toronto. Ses œuvres ont été exposées dans des galeries d'art et des musées internationaux, notamment au musée Aga Khan de Toronto, au musée RedCat aux États-Unis, au musée de la Sarre en Allemagne et à la Whitechapel Gallery de Londres. Récemment, Keramati a travaillé sur des thèmes littéraires, récupérant le rôle des femmes dans les histoires classiques. À cette occasion, Keramati évoquera la trajectoire de sa pratique avant et après son immigration au Canada, et présentera une sélection de ses projets, en se concentrant sur le plus récent et en fournissant des détails sur un travail en cours.

Mahsa Alikhani est diplômée de l'université Azad de Téhéran après avoir suivi des études d'art et d'architecture. Elle a présenté ses œuvres dans des expositions individuelles et collectives à Téhéran et dans diverses autres villes d'Europe et d'Amérique du Nord, notamment à Toronto. Alikhani parlera de ses pratiques avant et après son immigration au Canada en 2019, comme le grand projet d'installation intitulé Dream's Ashes, qui rendait hommage aux victimes du vol 752 abattu d'Ukraine Airlines, dont la plupart étaient des Irano-Canadiens. Alikhani parlera également de ses dix dernières années de photographie et d'installation, qui se sont concentrées sur les problèmes sociaux et culturels de l'Iran, en particulier ceux qui touchent les femmes. Dans ses tableaux photographiques mis en scène, elle combine des structures imaginaires et réelles, et intègre l'ironie à des éléments provocateurs de la vie contemporaine, de la culture et de l'histoire de l'art.

Jinoos Taghizadeh est une artiste Iranienne multidisciplinaire, une conteuse et une activiste qui possède une vaste expérience dans le domaine des arts visuels. Elle est titulaire d'une licence en sculpture de l'université de Téhéran, où elle a également étudié la littérature et le théâtre. Elle a exercé diverses fonctions dans le domaine des arts, notamment en tant que rédactrice en chef de la section " arts visuels " de plusieurs magazines d'art. Jinoos a exposé ses œuvres dans divers domaines artistiques, notamment la peinture, la sculpture, la gravure, la performance, la vidéo et l'écriture de scénarios. Elle a bénéficié de nombreuses bourses et résidences d'artistes, dont le Avolon and RHA Global Studio Award en Irlande et le WARP Contemporary Art Center en Belgique. Après le soulèvement politique de 2022-23 en Iran, son départ du pays était inévitable, et elle vit et travaille maintenant à Toronto.

*Il y a plus d'un an, la mort en garde à vue de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, déclenchait les manifestations "Femmes, vie, liberté" en faveur de l'égalité entre les hommes et les femmes. Il y a un mois, la journaliste iranienne et militante des droits de l'homme Narges Mohammadi recevait le prix Nobel de la paix alors qu'elle purgeait de multiples peines à caractère politique dans une prison de Téhéran. Cette manifestation témoigne de la solidarité avec les militants iraniens pour l'égalité des sexes et leurs sympathisants, tant en Iran que dans la diaspora, et exprime son soutien aux femmes, aux jeunes filles et aux non-conformistes de l'Afghanistan, ainsi qu'à tous les citoyens de Palestine et d'autres pays de la région dont les droits fondamentaux sont bafoués.