Le bénévolat à travers les cultures : l’ouverture sur le monde de Nelani Colletti

Par Engagement communautaire

Développement de carrière et apprentissage expérientiel, uOttawa

Nelani Colletti
Pour Nelani Colletti, le bénévolat a toujours été bien plus qu’un moyen d’acquérir de l’expérience – il s’agit de créer un changement significatif, quelle que soit l’ampleur de ses retombées. Sa vision du service et de l’action porteuse s’est maintenue tout au long de son expérience à l’ambassade du Mexique, et elle n’a fait que se renforcer au fil de son parcours.

« En tant qu’étudiantes et étudiants, nous ne sommes pas en position de pouvoir pour modifier la législation. Cependant, il est possible de changer les choses par le bénévolat », explique Nelani. Elle a toujours eu à cœur d’aider les autres, et, grâce au bénévolat, elle a trouvé des moyens concrets de contribuer à la vie des gens qui l’entourent. « Je n’ai peut-être pas la capacité de stopper la flambée des prix des denrées alimentaires en Ontario, mais je peux faire du bénévolat à la soupe populaire du coin et au moins offrir aux personnes dans le besoin un accueil amical et un repas chaud une fois par semaine », ajoute-t-elle.

Nelani est sur le point d’obtenir son diplôme d’études internationales et langues modernes, et le bénévolat a façonné sa compréhension du monde. L’une de ses expériences les plus marquantes s’est déroulée dans le cadre de son cours de politique agroalimentaire (POL 4173), lorsqu’elle a travaillé avec l’ambassade du Mexique sur la préservation du maïs indigène.

« Au cours de nos recherches, notre morale nous a poussés à nous ranger du côté du Mexique. Nous pensions que le Canada profitait de leur relation », dit-elle. Son groupe a découvert un problème inattendu et important sur le plan culturel : la menace que font peser les cultures génétiquement modifiées (OGM) sur les espèces de maïs indigènes du Mexique. Nelani s’est penchée sur la question, réalisant qu’il ne s’agissait pas seulement d’un enjeu politique, mais aussi de préservation du patrimoine culturel. « Fait amusant : la cuisine mexicaine est la première à être protégée par l’UNESCO en tant que site du patrimoine culturel immatériel. Savez-vous ce qui menace ce site du patrimoine immatériel? La disparition de son maïs parce que le maïs transgénique s’infiltre dans ses cultures », mentionne-t-elle.

Cette question a trouvé un écho chez Nelani, qui a relevé le défi bien qu’elle ait été initialement déçue par la mission. « Nous avons fini par avoir le meilleur projet et le plus intéressant, en raison du créneau sur le maïs transgénique et le néo-impérialisme qui s’y rattache », se souvient-elle. Les recherches de son groupe ont non seulement mis en lumière les conséquences sur le plan culturel, mais aussi la responsabilité du Canada dans la protection de ce patrimoine.

Grâce à ses stages aux ambassades du Mexique et de Thaïlande, Nelani a affiné ses compétences en matière de recherche et de rédaction de rapports d’une manière beaucoup plus concrète qu’avec tout ce qu’elle aurait pu apprendre en classe. « En traduisant nos mots-clés en espagnol, nous avons trouvé des recherches sur le terrain à partir de sources mexicaines, au lieu des seules sources en anglais. Nous avons appris à faire preuve de créativité et à sortir des sentiers battus », explique-t-elle. Ces expériences ont repoussé ses limites et élargi son ouverture sur le monde.

Mais ce que Nelani a découvert en cours de route était plus personnel : elle s’est rendu compte que sa passion pour le service pouvait prendre de nombreuses formes. Malgré les liens profonds qu’elle a noués dans le cadre de ses missions de volontariat, Nelani envisage de suivre une voie très différente de celle de la diplomatie. « Je n’ai pas les mêmes 24 heures que mes pairs, parce que je dois faire face à des douleurs chroniques et à des problèmes de mobilité », confie-t-elle. Malgré les difficultés, Nelani a compris qu’elle doit trouver où elle peut avoir le plus d’impact – selon ses propres termes.

« Comme je suis une jeune personne en situation de handicap non apparent, les gens ne savent pas comment me répondre ou m’apporter le soutien dont j’ai besoin », dit-elle. Son handicap et l’impact qu’il a sur sa capacité à travailler pour une ambassade canadienne à l’étranger l’ont orientée vers l’aumônerie, une voie qui lui semble plus adaptée pour servir les autres à sa mesure.

L’expérience de Nelani dans les ambassades lui a également montré le pouvoir des échanges culturels et de l’hospitalité. « Les gens sont tellement accueillants dans les deux ambassades, et ils veulent vraiment que nous réussissions », se réjouit-elle en se rappelant que le personnel s’est assuré que son travail correspondait à ses objectifs de formation. C’est ce sens de la communauté et du respect mutuel qui a rendu ses stages si gratifiants. « Chaque fois que l’ambassadeur de Thaïlande me voit, il me demande ce que je souhaite retirer et comment son personnel et lui peuvent m’aider », ajoute-t-elle.

Le parcours de Nelani nous montre que le pouvoir du bénévolat ne réside pas seulement dans les tâches que l’on entreprend, mais aussi dans les liens que l’on tisse, l’épanouissement personnel que l’on connaît et la manière dont on découvre sa véritable vocation. Elle continue à explorer de nouvelles voies, et son travail bénévole lui a permis d’acquérir les compétences dont elle a besoin, et aussi la sagesse nécessaire pour savoir où elle peut vraiment changer la donne.La vision de Nelani pour créer du changement va au-delà des voies traditionnelles. Comme elle le dit :

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« La législation est la dernière chose à changer — si je veux voir les lois évoluer, je dois changer les cœurs et les esprits des gens. »

Nelani Colletti