Un nouveau rapport examine l’utilisation de l’IA en politique canadienne

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Image d'un design graphique avec plusieurs lignes robotiques
Plus l’accessibilité de l’apprentissage automatique et de l’intelligence artificielle augmente, plus les acteurs de la scène politique s’intéressent aux outils basés sur l’IA. Que ce soit pour créer du contenu synthétique, détecter de la désinformation, contrer le harcèlement ou prédire le résultat d’un scrutin, les technologies générées par l’IA jouent un rôle de plus en plus important dans le processus d’élection démocratique.

Un nouveau rapport du Labo Pol Comm Tech, intitulé « Les utilisations politiques de l’IA au Canada », examine des cas clés mettant en évidence l’utilisation de l’IA en politique canadienne, y compris des images synthétiques dans les documents de campagne, des « spokesbot » (des porte-parole générés par IA) dans les vidéos, des agents conversationnels qui répondent à des questions en lien avec les élections et un robot sur Twitter qui détecte les gazouillis toxiques pendant les élections canadiennes. Cette liste n’est pas exhaustive, car les utilisations de l’IA sont nombreuses derrière les portes closes des entreprises ou des cellules de crise des campagnes électorales, ou sont intentionnellement cachées pour les rendre plus difficiles à repérer. 

Les effets de l’IA sur les processus et les décisions politiques

Le rapport, préparé par Michelle Bartleman, doctorante en IA générative dans le monde du journalisme canadien, et Elizabeth Dubois, professeure agrégée en communication et titulaire de la Chaire de recherche de l’Université en politiques, communications et technologies, vise à susciter la discussion sur les façons d’intégrer l’IA aux différentes phases du cycle électoral. Il tente de mieux comprendre comment l’IA est appliquée aux processus politiques, comment la vie de la population canadienne est marquée par les outils basés sur l’IA et comment ces derniers influencent la prise de décisions politiques, laissant de côté les cas d’utilisation de l’IA par le gouvernement canadien pour réglementer et gouverner, qui sont déjà amplement étudiés dans différents contextes.

Comme le fait remarquer la professeure Dubois, les utilisations innovantes de l’IA dans les communications et les campagnes politiques soulignent le rôle que jouent les humains dans la création et l’utilisation de ces outils. « Nous sommes parfois tentés de considérer les IA comme des entités dotées d’agentivité. Bien que ces outils aient une certaine capacité de décision, ils sont conçus par des humains, construits par des humains et formés par des humains. Il s’ensuit qu’en tant qu’humains, nous pouvons également choisir la manière dont nous voulons utiliser ces outils, les garde-fous à mettre en place et la manière de rendre ces systèmes transparents et équitables. »

Le rapport s’appuie sur les contributions de cinq universitaires (Samantha Bradshaw, professeure adjointe, School of International Service, American University; Wendy Hui Kyong Chun, professeure, École de communication et Chaire de recherche Canada 150 sur les nouveaux médias, Université Simon Fraser; Suzie Dunn, professeure adjointe en droit, Schulich School of Law, Université Dalhousie; Fenwick McKelvey, professeur agrégé, Communication, Université Concordia; et Wendy H. Wong, professeure, Science politique et Chaire de recherche du principal, Université de la Colombie-Britannique), qui y ont mis en évidence les défis à venir et les prochaines étapes pour trouver des solutions éthiques à l’intégration de nouvelles technologies aux pratiques politiques.

Télécharger le rapport « Les utilisations politiques de l’IA au Canada ».

Auteure : Michelle Bartleman, M.Jour., doctorante (études des médias)                                     Département de communication, Faculté des arts