La professeure Emmanuelle Bernheim dresse un état des lieux sur les pratiques psychiatriques coercitives subies par les communautés Noires et Autochtones du Québec et de l’Ontario

Faculté de droit - Section de droit civil
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Par Communications

Faculté de droit, Section de droit civil

Emannuelle Bernheim set against backdrop of dark hospital corridor
Hospitalisation involontaire, isolement, contentions physiques, mécaniques et chimiques : le recours à des pratiques coercitives en psychiatrie est en augmentation au Canada. À l’heure où le caractère éthique de ces pratiques est remis en question, un nouveau projet de la professeure Emmanuelle Bernheim vise à mettre en lumière les données sur leur utilisation contre les communautés noires et autochtones.

La professeure Bernheim a reçu une subvention Savoir du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) pour un projet intitulé « Usages et expériences des pratiques psychiatriques coercitives dans les communautés noires et autochtones en Ontario et au Québec : premier état des lieux ». Les données sur le recours à des pratiques coercitives en psychiatrie ne sont pas rendues publiques au Canada, mais de récentes études révèlent que les personnes issues de groupes sociaux désavantagés sur le plan socioéconomique sont davantage exposés à de telles mesures. Des études internationales établissent également que les membres des communautés noires et autochtones sont plus susceptibles que les personnes blanches de subir ce genre de coercition. La professeure Bernheim cherche à brosser le portrait de l’utilisation de ces pratiques envers les communautés noires et autochtones de l’Ontario et du Québec, et ainsi à livrer la première étude canadienne sur le sujet.  

Ce faisant, le projet jettera un nouvel éclairage sur la discrimination systémique vécue par les populations racisées dans les services publics. Si les inégalités dans l’accès aux services de santé mentale vécues par ces groupes sont bien connues, l’utilisation de mesures psychiatriques coercitives – considérées par beaucoup comme une violation des droits fondamentaux de la personne – contre ces populations n’a pas encore été étudiée en contexte canadien. Le nouveau projet de la professeure Bernheim, en collaboration avec une équipe de dix chercheuses et chercheurs, constitue une étape importante de la compréhension des différentes dimensions de la discrimination systémique et de la coercition étatique. Les pratiques psychiatriques coercitives sont en effet à analyser en liens avec les pratiques dans les systèmes de justice criminelle et de protection de la jeunesse. 

Les subventions Savoir du CRSH visent à promouvoir et à appuyer l’excellence en recherche dans le domaine des sciences humaines afin d’approfondir, d’élargir et d’accroître les connaissances collectives sur l’être humain et la société et de guider la recherche de solutions à des problèmes sociétaux .

Toutes nos félicitations à la professeure Bernheim pour le lancement de cet important projet!