La stagiaire postdoctorale Olha Chernovol s’intéresse à la lutte contre la corruption en Ukraine depuis l’invasion russe

Faculté de droit - Section de droit civil
Programme d’études supérieures et postdoctorales
Projets de recherche

Par Nicolas Monet

Spécialiste en communications numériques, Faculté de droit - Section de droit civil

Olha Chernovol with map and flag of Ukraine and scales of justice
Depuis que la Russie a pris les armes contre l’Ukraine en février 2022, les questions concernant les conséquences de l’application de la loi martiale sur les institutions ukrainiennes se multiplient.

Olha Chernovol – chercheuse boursière de niveau postdoctoral arrivée à l’Université d’Ottawa à l’été 2022 après que sa vie et sa carrière en Ukraine ont été chamboulées par l’invasion de la Russie – a entrepris d’analyser, grâce aux fonds octroyés par le réseau Scholars at Risk, la corruption dans la nouvelle réalité de son pays. 

Les travaux menés par la chercheuse boursière portent sur les mécanismes anticorruption utilisés en Ukraine. Le régime anticorruption actuel, dont la mise en place date de 2014, est plus vulnérable depuis l’invasion russe. Bon nombre d’observatrices et observateurs s’interrogent sur la capacité des autorités ukrainiennes à maintenir leurs activités de surveillance dans un contexte où les risques de corruption et de blanchiment d’argent pouvant découler de l’imposition de la loi martiale sont élevés. Olha Chernovol étudiera ces nouvelles menaces, mais également les risques de corruption qui existaient avant la guerre, à l’époque de la mise en œuvre du système actuel de lutte contre la corruption. Elle espère que l’information recueillie sur l’expérience ukrainienne servira de guide aux décisionnaires d’ici qui tentent de déterminer la façon optimale d’améliorer le système anticorruption canadien. 

Spécialiste de l’histoire du droit, Olha Chernovol a récemment étudié les obligations civiles de la population et les politiques anticorruption. En 2022, elle a quitté Kyiv pour se rendre à Ottawa afin de travailler aux côtés de la professeure Jennifer Quaid à titre de stagiaire postdoctorale grâce à un fonds d’urgence destiné à la communauté de recherche ukrainienne, créé par le Conseil de recherches en sciences humaines.  Aujourd’hui, grâce à l’appui du Centre de recherche et d’enseignement sur les droits de la personne (CREDP) de l’Université d’Ottawa, la chercheuse a obtenu des fonds du réseau Scholars at Risk dans le cadre d’un programme spécial de bourse de recherche dont la mission est d’aider les établissements nord-américains membres à accueillir les chercheuses et chercheurs universitaires dont la vie est menacée et qui ont dû quitter l’Ukraine. 

Cette bourse de recherche SAR-Ukraine, combinée au soutien offert par l’Université d’Ottawa grâce au programme Scholars at Risk – lequel est administré par le CREDP –, lui donnera les moyens financiers de poursuivre ses travaux de recherche à l’Université d’Ottawa pendant deux ans. Elle travaillera donc depuis le CREDP, où elle profitera d’un vaste réseau constitué de membres du corps professoral, de la communauté de recherche et de la population étudiante œuvrant dans différentes disciplines. Par ailleurs, sa connaissance approfondie des composantes juridique et institutionnelle des politiques anticorruption enrichira le travail substantiel réalisé par Jennifer Quaid sur la responsabilité criminelle des organisations et de la responsabilité des entreprises. 

La Faculté de droit de l’Université d’Ottawa est ravie de savoir qu’Olha Chernovol fera partie de sa communauté pendant encore deux ans et elle est impatiente de suivre la progression de son travail!