Courtney Doagoo
Courtney Doagoo
Diplômée du Doctorat en droit (2017)

Faculté de droit
Université d'Ottawa



Biographie

Les défilés de mode somptueux semblent bien loin du milieu juridique considéré plus austère, mais Courtney Doagoo les a réunis dans le cadre sa thèse doctorale à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa.

Elle examine le recours du droit de la propriété intellectuelle et des normes sociales par les designers de mode. Il n’est pas question des Chanel, Louis Vuitton ou Gucci de ce monde, mais plutôt d’entrepreneurs indépendants de petite et moyenne taille établis à Montréal et Toronto.

« Comment un designer très inspiré va-t-il naviguer dans cet univers juridique sans avocat ? J’essaie de répondre à la question en adoptant une approche holistique », dit-elle.

Courtney examine la capacité de production des couturiers tout en tenant compte des limites de cette industrie hautement créative et des contraintes du marché.

La découverte du droit a commencé en 2006 pour cette Torontoise à son admission à la Section de droit civil de l’Université d’Ottawa. Une entente avec l’Université nationale de Singapour lui a permis d’y faire un stage où elle a suivi trois cours en droit de la propriété intellectuelle. Son intérêt dans le domaine a alors été aiguisé et après l’obtention de sa licence, elle a entrepris une maîtrise en droit de la propriété intellectuelle à la Benjamin N. Cardozo School of Law de New York.

« J’estimais que ce secteur juridique était relativement nouveau et que je pouvais y faire ma marque. »

Plus elle étudiait la question, plus elle était avide d’apprendre. L’obtention d’un doctorat devenait incontournable à ses yeux. Courtney s’est informée des modalités d’inscription auprès de quelques facultés de droit en prévision de l’année suivante, car la date limite pour présenter une demande était échue. Elle voulait cependant commencer au plus tôt et elle l’a signalé à Florence Downing, l’agente d’admission au Bureau des études supérieures de la Faculté de droit.

À sa grande surprise, Florence l’a rappelée peu de temps après pour lui dire que deux professeurs s’intéressaient à son projet de recherche et étaient prêts à superviser sa thèse dès l’automne.

« Quelles étaient les chances que Florence décroche le combiné la journée de mon appel et me dise : “Attends ! Voyons si nous pouvons te donner une chance.” L’Université d’Ottawa encourage ces occasions. »

Courtney a pour directrice de thèse la professeure Teresa Scassa, dont les projets de recherche focalisent notamment sur le droit de l’information, la vie privée et les marques de commerce. C’est elle qui l’a incitée à se concentrer sur le milieu de la mode compte tenu de ses expériences professionnelles passées.

« Elle a été d’un grand soutien, m’encourageant sans cesse. Vous vous questionnez constamment pendant vos études doctorales et la professeure Scassa a toujours su me motiver. Elle m’a permis de me dépasser. C’est un petit bijou. »

Les efforts de Courtney lui ont valu la première place au Concours annuel de proposition de séminaires 2013. Elle a conçu un cours tout à fait unique intitulé Arts et droit de la propriété intellectuelle qu’elle a donné en 2013 et 2014 à la Faculté de droit.

Une fois sa thèse défendue avec succès, elle a l’intention de la remanier pour en faire un livre accessible au grand public.

« Lorsque j’ai commencé, je ne pensais jamais que mon projet deviendrait cette œuvre multidimensionnelle et interdisciplinaire. »

Courtney estime que ses recherches ont le potentiel de nous informer, non seulement sur l’industrie de la mode à Montréal ou Toronto, mais sur des secteurs innovants qui comptent sur les normes collectives pour prospérer au lieu du droit de la propriété intellectuelle.