La professeure Debruche célébrait cette année ses vingt ans au sein de notre Faculté. Spécialiste du droit privé comparé, de l’histoire du droit, de la common law et de la méthodologie juridique comparée, elle laisse derrière elle une œuvre impressionnante, témoignant d’une érudition remarquable et d’un sens rigoureux de l’analyse.
Rares sont ceux et celles qui auront maîtrisé avec autant de finesse et d’intelligence les subtilités du droit comparé. La Faculté a eu le privilège de compter parmi ses membres une chercheuse d’une telle envergure, dont la rigueur et l’acuité intellectuelles forçaient l’esprit critique et incitaient à la réflexion.
« Plusieurs ont trouvé en elle une mentore, une personne fiable, attentive et de bon conseil. D’autres ont pu apprécier sa passion pour les livres et les films de fantaisie, ou encore son humour mordant et son sens de la formule unique et des plus élégants », souligne la doyenne par intérim de la Section de droit civil, Sophie Thériault. « Elle nous manquera énormément. »
De nombreux membres du corps professoral ont tenu à lui rendre hommage.
« Anne-Françoise était une collègue extraordinaire et même rock 'n' roll, si j’osais. Très impliquée pour la Section, elle était pétillante et dotée d’un esprit juridique vif. Adepte du bon mot, son sens de l’humour à la fois piquant et subtil nous manquera », évoque le professeur Thomas Burelli. « Elle était une mentore très appréciée par ses étudiants. Elle restera une source d’inspiration, et ses conseils nous accompagneront encore longtemps. »
Le professeur Charles-Maxime Panaccio, collègue, voisin de bureau et ami de la professeure Debruche, souligne pour sa part la richesse de sa personnalité et de ses intérêts : « Nous sommes tous uniques, mais elle était uniquement unique. Sous des apparences rangées, elle aimait bien manger et boire, Hawaï, Rio de Janeiro, les îles grecques, la comédie, l’opéra, les mangas, la science-fiction, Platon, les chats, David Bowie, et j’en oublie. Elle était élégante et originale, tolérante mais férocement indépendante d’esprit. Intellectuellement, son approche au droit comparé a offert un juste mélange d’ouverture et de respect des traditions. Elle croyait fermement que la mort n’est pas la fin, et dans les circonstances je vais acquiescer. »
Une professeure brillante et profondément humaine
Anne-Françoise Debruche a inspiré plusieurs générations d’étudiantes et d’étudiants par la générosité et la conviction avec lesquelles elle partageait ses connaissances.
« La professeure Debruche incarnait une rare alliance d’intelligence, de culture et de style. J’ai eu la chance d’échanger avec elle en dehors des cours : son regard affûté, son élégance naturelle et la finesse de ses observations m’ont laissé une impression durable », se rappelle Delphine Vauclair, étudiante à la Section de droit civil.
« Je garde précieusement un courriel qu’elle m’avait adressé », ajoute-t-elle. « Il est aussi éclairant qu’un texte doctrinal. »
Originaire de Belgique, son parcours l’a menée à Moncton, puis à Ottawa. Elle lègue une œuvre de recherche d’une richesse inestimable, qui continuera de nourrir la réflexion juridique pendant de nombreuses années. Ses travaux lui ont d’ailleurs valu le prestigieux Prix Canada de l’Académie internationale de droit comparé en 2006.
« Anne-Françoise Debruche était une professeure qui, en plus de ses brillantes publications, a été une mentore exceptionnelle pour de nombreuses générations d’étudiants. D’une grande humanité, elle offrait généreusement son temps et avait toujours à cœur de faire progresser ceux qu’elle accompagnait », remarque Gabriel Cadieux, étudiant et doctorant de professeure Debruche.
Sa bienveillance, sa vivacité d’esprit et son humour subtil resteront gravés dans les mémoires de la Faculté. La Section de droit civil offre ses plus sincères condoléances aux membres de sa famille.