Comment anticiper et mieux se préparer aux inondations

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Inondations dans un village
Sous l’effet des changements climatiques, les inondations deviennent de plus en plus fréquentes et dévastatrices. Le professeur Ousmane Seidou, chercheur au Département de génie civil de la Faculté de génie, prédit l’évolution de la situation d’ici cinq à dix ans au Canada et dans le monde.

Au début de sa carrière en recherche, le professeur Ousmane Seidou était loin de se douter qu’il deviendrait un expert de premier plan dans les domaines de la modélisation hydrologique, des changements climatiques et de la gestion des ressources en eau. En effet, il se consacrait alors aux mathématiques, à la statistique et à la programmation informatique. « Comme les changements climatiques et les inondations sont les problèmes les plus étudiés dans ce domaine, j’ai tout naturellement commencé à m’y intéresser », confie-t-il. Depuis, il a participé à d’importants travaux internationaux sur les inondations au Canada, aux États-Unis, au Maroc, en Éthiopie, au Sénégal, au Ghana et au Niger. 

« Au fil du temps, les inondations deviennent de plus en plus fréquentes et dévastatrices partout dans le monde », observe le chercheur. Cette tendance s’explique par de nombreux facteurs. D’abord, à cause du réchauffement climatique qui fait lentement fondre le pergélisol dans l’Arctique, on peut s’attendre à voir monter le niveau de l’eau au Canada. Ensuite, l’urbanisation et la déforestation ont transformé le paysage au cours des 50 dernières années, avec pour conséquence l’augmentation de la surface de ruissellement des eaux.  

De plus, la valeur croissante des infrastructures et des biens immobiliers dans les plaines inondables fera proportionnellement augmenter les pertes en cas de catastrophe.  

Le professeur  Seidou s’intéresse particulièrement à la surveillance des signes annonciateurs d’inondations. À l’aide de données scientifiques et de l’ingénierie logicielle, il crée des modèles en vue de délimiter les zones à risque, de prédire les inondations et d’atténuer leurs conséquences.  

La surveillance des risques d’inondation permet également d’informer les populations afin qu’elles s’y préparent. « Ainsi, les gens peuvent prendre les mesures qui s’imposent, comme une évacuation d’urgence ou l’empilement de sacs de sable », explique le professeur. 

Sommes-nous prêts à faire face aux crues printanières?

Quand on lui demande si nous sommes bien préparés aux crues printanières, le professeur Seidou répond : « L’amplitude des crues est variable. Elle peut être importante ou catastrophique. Chaque ville doit donc se préparer en fonction d’un niveau de gravité moyen. »  

Selon Statistique Canada, les régions les plus à risque au Québec sont celles du Pontiac et de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, qui comptent respectivement 29 % et 25 % de foyers en zone inondable. Le professeur  Seidou précise toutefois que « l’ensemble du pays est concerné ». 

Pour mieux se préparer aux inondations causées par les changements climatiques, il faut cerner les zones les plus vulnérables et y mettre en place des procédures de sécurité.  

Cela dit, le professeur  Seidou estime que le Canada est mieux préparé que d’autres pays aux inondations, parce qu’il y consacre des fonds. « Grâce à la qualité de notre système de surveillance et de nos capacités prévisionnelles, nous sommes en mesure de prendre les mesures nécessaires avant qu’une inondation survienne. »  

Professeur Seidou

«  Grâce à la qualité de notre système de surveillance et de nos capacités prévisionnelles, nous sommes en mesure de prendre les mesures nécessaires avant qu’une inondation survienne »

Professeur Ousmane Seidou

— Directeur du laboratoire d'hydraulique et professeur associé

Le professeur  Ousmane  Seidou est un expert de premier plan dans les domaines de la modélisation hydrologique, des changements climatiques et de la gestion des ressources en eau. Avant son arrivée à l’Université d’Ottawa, en 2007, il a obtenu un diplôme de premier cycle en génie civil à l’École Mohammadia d’ingénieurs à Rabat, au Maroc, et il a travaillé comme ingénieur civil à Niamey, au Niger. Par la suite, il a obtenu un diplôme d’études supérieures en informatique appliquée, puis une maîtrise et un doctorat en gestion des ressources en eau à l’École Polytechnique, à Montréal.