Et si vous n’aviez plus jamais à vous soucier de recharger vos appareils? L’Université d’Ottawa vient de réaliser une avancée majeure dans le domaine des batteries bêtavoltaïques. Imaginez un monde où un stimulateur cardiaque fonctionne toute une vie, sans intervention nécessaire. Cette innovation pourrait révolutionner notre quotidien!
Pour la première fois, en collaboration avec les Laboratoires Nucléaires Canadiens (LNC), des chercheuses et chercheurs de l’Université d’Ottawa proposent trois nouveaux indicateurs clairs pour mesurer et comparer le rendement de ces batteries. L’objectif est de simplifier et d’accélérer la fabrication de batteries bêtavoltaïques ultra durables. Les LNC, qui étudient les batteries nucléaires depuis plus de 10 ans, occupent une place privilégiée dans le domaine puisqu’ils sont capables de traiter de grandes quantités de tritium radioactif.
Les batteries bêtavoltaïques peuvent générer de l’électricité pendant plus de 10 ans sans recharge et fonctionnent dans des conditions extrêmes, comme dans l’espace, les fonds marins ou l’Arctique. Les trois facteurs de mérite présentés – l’efficacité de capture (capacité du matériau à absorber l’énergie bêta), le gain (effet multiplicateur lors de la génération de courant; une particule bêta en génère plus qu’une charge du courant électrique) et l’efficacité du gain (capacité de l’appareil à récolter la charge générée) – permettent de comprendre les mécanismes physiques internes, de connaître les limites et d’offrir un cadre universel pour comparer équitablement toutes les technologies bêtavoltaïques.
« Grâce à l’efficacité de capture, le gain et l’efficacité du gain, on peut enfin comparer les cellules bêtavoltaïques avec simplicité et précision. Ces outils vont ouvrir la voie à de grandes avancées, et donc optimiser et pérenniser la transition énergétique », explique Mathieu de Lafontaine, professeur adjoint à la Faculté de génie et auteur principal de l’étude.


« Cette avancée permettra aux chercheuses et chercheurs de caractériser et d’optimiser les cellules bêtavoltaïques plus facilement »
Mathieu de Lafontaine
— Professeur adjoint à la Faculté de génie
Ce progrès positionne l’Université d’Ottawa à l’avant-garde de la recherche sur les batteries du futur. Cette nouvelle méthode de normalisation profitera tant à la communauté scientifique et industrielle qu’à l’ensemble de la société, pour une transition plus rapide vers des sources d’énergie durables, surtout dans des conditions extrêmes.
« Cette avancée permettra aux chercheuses et chercheurs de caractériser et d’optimiser les cellules bêtavoltaïques plus facilement. Les fabricants pourront également concevoir plus rapidement des batteries durables », ajoute le professeur de Lafontaine.
L’étude, intitulée Figures of Merit to Quantify Betavoltaic Device Performance, a été publiée dans la revue Cell Reports Physical Science.