Les électrolytes : un outil de diagnostic pour la détection précoce des troubles alimentaires

Média
Salle de presse
Faculté de médecine

Par Paul Logothetis

Media Relations Agent, Media Relations, External Relations

Ruban de mesure souple et pilule
Meilleurs soins en vue pour près d’un million de personnes au Canada : une nouvelle étude révèle que l’analyse des anomalies électrolytiques permet de devancer d’au moins un an le diagnostic d’un trouble alimentaire

Des patients et patientes pourraient recevoir un traitement pour leur trouble alimentaire plus tôt grâce à une équipe de recherche de l’Université d’Ottawa et de l’Hôpital d’Ottawa, qui est parvenue, en suivant les niveaux des électrolytes, à découvrir la présence de la maladie un an avant le diagnostic.

Les résultats de recherche du Dr Gregory Hundemer et de son équipe ont montré que les gens qui présentent une anomalie électrolytique sont deux fois plus susceptibles de recevoir un diagnostic de trouble alimentaire ultérieurement. Quand l’anomalie est majeure, cette probabilité est cinq fois plus grande.

L’étude cas-témoin, publiée sur le site JAMA Network Open, comprend une analyse de données de santé recensées de 2008 à 2020 se rapportant à des patients et patientes de l’Ontario de 13 ans et plus. Cette découverte pourrait permettre d’offrir un traitement préventif à environ un million de personnes au Canada qui sont atteintes d’un trouble alimentaire. Ces troubles, comme l’anorexie ou la boulimie, minent leur qualité de vie et entraînent souvent la mort.

Gregory Hundemer

« Les troubles alimentaires augmentent le risque de complications et de décès. Mais un dépistage, un diagnostic et un traitement précoces peuvent améliorer le pronostic à long terme. »

Le Dr Gregory Hundemer

— Professeur adjoint à l’École d’épidémiologie et de santé publique de la Faculté de médecine

« Souvent, les comportements associés aux troubles alimentaires apparaissent bien avant qu’un diagnostic soit posé, et ce, pour toutes sortes de raisons. Le déni, le manque de conscience de soi, la stigmatisation sociale et la honte de recevoir un tel diagnostic sont autant de facteurs qui peuvent empêcher une personne d’avoir une discussion ouverte avec un professionnel ou une professionnelle de la santé et qui retardent donc l’établissement d’un diagnostic », explique le Dr Hundemer, professeur adjoint à l’École d’épidémiologie et de santé publique de la Faculté de médecine. « Cette étude montre que les anomalies électrolytiques pourraient servir de signal d’alarme permettant de repérer les personnes les plus à risque, qui pourraient bénéficier d’un dépistage rapide et approfondi visant à diagnostiquer un trouble alimentaire. »

Les électrolytes sont des minéraux – comme le potassium, le sodium, le magnésium et le phosphate – et peuvent être associés à un déséquilibre acido-basique. Présents dans le corps, ces minéraux sont essentiels, car ils contribuent à la régulation des réactions chimiques du corps et assurent, entre autres, le maintien d’un équilibre entre les liquides qui se trouvent à l’intérieur et à l’extérieur des cellules. Habituellement, les anomalies électrolytiques surviennent bien avant que le trouble alimentaire soit diagnostiqué. C’est ce qui a mené le Dr Hundemer à se concentrer sur ces niveaux dans le cadre d’un processus de dépistage chez les personnes concernées.

« Les troubles alimentaires perturbent grandement la qualité de vie des gens et augmentent substantiellement le risque de complications et de décès. Mais un dépistage, un diagnostic et un traitement précoces peuvent améliorer le pronostic à long terme », soutient le Dr Hundemer, qui est également néphrologue à l’Hôpital d’Ottawa.

L’étude « Analysis of Electrolyte Abnormalities in Adolescents and Adults and Subsequent Diagnosis of an Eating Disorder » de Gregory L. Hundemer et coll. a été publiée sur le site JAMA Network Open le 8 novembre 2022. DOI : 10.1001/jamanetworkopen.2022.40809

Demandes des médias :
Paul Logothetis
Agent de relations medias

[email protected]