Responsabilité éthique en santé mondiale

Faculté de médecine
Bureau de l'internationalisation et de la santé mondiale
Faculté de médecine

Par David McFadden

Rédacteur scientifique, Université d'Ottawa

Maternité au Bénin
La Faculté de médecine amène l’Université d’Ottawa à devenir la première université canadienne à souscrire à la Déclaration Brocher, un nouvel ensemble de principes destinés à orienter les politiques régissant les activités de santé mondiale à court terme, qui, trop souvent, ne tiennent pas compte des besoins de la communauté hôte et causent parfois plus de tort que de bien.
Dre Manisha Kulkarni
Dre Manisha Kulkarni

La Faculté de médecine amène l’Université d’Ottawa à devenir la première université canadienne à souscrire à un nouvel ensemble de principes destinés à orienter les politiques régissant les activités de santé mondiale à court terme, qui, trop souvent, ne tiennent pas compte des besoins de la communauté hôte et causent parfois plus de tort que de bien.

La Déclaration Brocher énonce des concepts éthiques destinés à orienter les échanges éducatifs, les voyages aux fins de recherche et d’autres activités de santé mondiale, généralement menées par des équipes issues de pays riches qui se rendent dans des endroits considérés comme à revenu faible ou moyen. Ces principes trouvent leur application dans les notions de responsabilité, de sensibilité culturelle et de possibilité pour les hôtes de définir leurs besoins. Ils préconisent également le renforcement des capacités et la durabilité pour réduire les inégalités en matière de santé dans le monde.

La Dre Manisha Kulkarni, directrice intérimaire du Programme de santé mondiale au Bureau de l’internationalisation et de la santé mondiale de la Faculté de médecine, a indiqué que la Faculté avait signé la déclaration au cours des derniers jours. Ces principes éthiques guideront ses efforts d’éducation et de planification dans certaines régions définies.

« Ces principes cadrent bien avec l’orientation que nous voulons donner à nos partenariats en santé mondiale », affirme la Dre Kulkarni, professeure agrégée à l’École d’épidémiologie et de santé publique. « Nous n’allons pas à l’étranger pour aider. Nous nous associons pour travailler ensemble sur les défis et les problèmes identifiés par nos partenaires. »

Avec son appui, la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa s’est jointe à plus de 40 organismes, dont l’École de médecine de Yale et le Consortium des universités pour la santé mondiale, un réseau de plus de 170 établissements et groupes universitaires du monde entier.

« En soutenant ces principes éthiques, nous faisons valoir notre engagement de responsabilité sociale dans toutes nos activités de santé mondiale », déclare le Dr Bernard Jasmin, doyen de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa.

Le soutien de l’Université a été applaudi par Shailey Prasad, directeur du Center for Global Health and Social Responsibility de l’Université du Minnesota ayant participé à l’élaboration de la déclaration.

« Compte tenu de la réputation et de la stature de l’Université d’Ottawa, nous pensons que cela devrait inciter d’autres universités et entités au Canada à souscrire à la déclaration », a déclaré Shailey Prasad.

Obaraboye Olude, étudiante en deuxième année de maîtrise au programme de santé publique de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, estime que le cadre éthique de la Déclaration Brocher est nécessaire. Elle a observé les répercussions de l’utilisation des ressources alors qu’elle était étudiante en médecine au Nigeria, son pays natal.

Alors qu’elle effectuait des stages à l’hôpital d’un pays voisin, elle s’est souvenue qu’une équipe de santé venue de l’étranger avait expédié du matériel médical coûteux pour effectuer des interventions chirurgicales gratuites pendant plusieurs semaines. Mais lorsqu’ils ont pris l’avion pour rentrer chez eux, non seulement l’hôpital a été contraint d’acheter le matériel laissé sur place, mais l’équipe étrangère a négligé de montrer au personnel de la région comment l’utiliser.

« À première vue, tout semblait bien se passer, mais il y a eu des préjudices en fin de compte », dit Obaraboye Olude.

Selon la Dre Kulkarni, l’éthique de la Déclaration Brocher est étroitement conforme aux priorités stratégiques existantes de la Faculté de médecine en matière d’internationalisation et de santé mondiale. Son approbation s’appuie également sur l’élaboration de sa nouvelle stratégie de partenariat en santé mondiale, autorisée par la direction de la Faculté de médecine plus tôt cette année.

Dans le cadre de cette stratégie de partenariat, le programme de santé mondiale concentre ses efforts sur l’établissement de partenariats équitables et durables. « On misera sur la profondeur des engagements dans certaines régions définies, dit la Dre Kulkarni, plutôt que sur de brefs engagements dans plusieurs nations. »

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