La Dre Mamta Gautam devient la première lauréate du nouveau prix national de l’AFMC

Faculté de médecine
Salle de presse

Par David McFadden

Rédacteur scientifique, Université d'Ottawa

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Accordant une grande priorité au bien-être des médecins, la Dre Gautam a été la directrice fondatrice du Programme de promotion de la santé de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, le premier programme de bien-être des médecins dans un centre universitaire au monde.

La Dre Mamta Gautam, de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, est la première lauréate du Prix du bien-être de l’AFMC, une nouvelle reconnaissance nationale décernée à une personne au Canada qui a fait preuve de dévouement pour la promotion et l'avancement du bien-être des médecins, des étudiants en médecine, et autres.

« Je suis vraiment très touchée et honorée. La promotion du bien-être des médecins est un domaine qui me passionne depuis plus de 30 ans », a déclaré la Dre Gautam, psychiatre à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, qui a acquis une réputation internationale en tant que pionnière et championne de la santé des médecins. « Le fait que l’AFMC crée un prix pour reconnaître les contributions dans ce domaine confère une plus grande crédibilité à l’importance de ce sujet. ».

Elle espère que la nouvelle reconnaissance de l’Association des facultés de médecine du Canada (AFMC)north_eastexternal link contribuera à la création d’une culture médicale plus saine et permettra de mieux soutenir les stagiaires dans leur carrière.

L’accent mis sur la santé des médecins n’aurait pu survenir à un moment plus propice. Les taux d’épuisement professionnel et de stress chez les médecins, déjà élevés avant la pandémie de COVID-19, ont été fortement exacerbés pendant cette crise qui a bouleversé le monde.

L’immense pression à laquelle sont confrontés de nombreux médecins peut se manifester de diverses façons, allant de l’abus de substances à l’augmentation des erreurs de traitement, en passant par l’anxiété et les idées suicidaires. La Dre Gautam affirme qu’elle n’a jamais constaté un tel « défi soutenu » auparavant dans le domaine.

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Dre Mamta Gautam

« Tout au long de cette pandémie, dit-elle, les médecins ont dû faire face à l’incertitude en période de crise et de grands besoins. Ils ont dû faire face à des demandes croissantes de la part des patients alors qu’il y avait une pénurie de personnel, à de nombreuses pertes avec le chagrin qui en découle, à l’usure de compassion qui fait que nous sommes épuisés par l’absorption du traumatisme des autres et que nous ne sommes pas en mesure de refaire le plein d’énergie, et à la détresse morale qu’entraîne le fait de savoir que les gens ont besoin de soins, mais que nous ne sommes pas en mesure de les leur fournir en raison de contraintes du système qui échappent à notre contrôle. »

« Les médecins travaillent d’arrache-pied depuis les trois dernières années, s’investissant sans relâche, mais ils en paient le prix. Nous sommes surmenés, nous œuvrons au sein d’un système de santé qui ne dispose pas des infrastructures, des ressources et des investissements nécessaires pour assurer notre bien-être. »

L’épuisement professionnel des médecins est un syndrome distinct lié au travail, qui se caractérise par un épuisement émotionnel, une dépersonnalisation ou un sentiment de détachement et de cynisme à l’égard des gens et du travail, ainsi qu’une diminution du sentiment d’accomplissement personnel. Ce phénomène était déjà à la hausse avant la pandémie, avec des taux d’épuisement de 40 à 50 % chez les médecins. La pandémie a presque doublé ces taux.

L’épuisement professionnel n’a pas seulement un impact sur l’individu et sa famille, il a également un impact sur les patients puisqu’il affecte la capacité du médecin à fournir des soins.

Selon la Dre Gautam, cela a été lié à un risque accru d’erreurs médicales et d’événements graves liés à la sécurité, à une diminution de la satisfaction des patients et à une détérioration des résultats pour le patient, notamment avec un accroissement des infections associées aux soins de santé, des réadmissions à l’hôpital et de la mortalité. L’épuisement professionnel a également un impact économique négatif en raison de la diminution du rendement dans la prestation des soins de santé, de la réduction du nombre d’heures de travail et des coûts associés au roulement des cliniciens, ajoute-t-elle.

Ce nouveau prix de l’AFMC, qui récompense les personnes qui se distinguent en médecine universitaire, ne pouvait pas être remis à une experte plus méritante que la Dre Gautam. Elle a été la directrice fondatrice du Programme de promotion de la santé de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, le premier programme de bien-être des médecins dans un centre universitaire au monde. Ce programme a servi de modèle au Centre pour la santé et le mieux-être des médecins de l’Association médicale canadienne, où elle a agi à titre de médecin-conseil.

Depuis plus de 30 ans, elle est une pionnière dans le domaine, qui a fait l’objet de nombreuses publications, et elle est une conférencière prisée sur des sujets liés à la santé et au leadership des médecins.

Elle est présidente du groupe de travail sur l’épuisement professionnel de l’OMA et membre invitée du groupe de travail sur la joie et le bien-être du Consortium national pour la formation médicale en santé autochtone (CNFMSA). Elle a aussi servi à titre de conseillère en matière de bien-être pour le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada.

Elle s’est associée à des collègues internationaux pour créer des programmes efficaces visant à améliorer le bien-être des médecins. Elle a notamment collaboré avec des collègues australiens à la création de programmes destinés à former les médecins au traitement de leurs collègues, elle a contribué à la création d’un programme de prévention de l’épuisement professionnel en Norvège et elle consulte largement au Canada et aux États-Unis pour concevoir et développer des programmes de bien-être et de mieux-être en milieu hospitalier.

Quant à ce qu’il faudra faire pour que les systèmes de soins de santé accordent une plus grande priorité à la santé des médecins, la Dre Gautam estime que « pour trouver des solutions au niveau du système, il faudra développer des partenariats et une coordination entre tous les intervenants clés : gouvernement, organismes de réglementation médicale, écoles de médecine, programmes de formation des résidents, organisations de soins de santé, dirigeants, médecins, résidents et étudiants en médecine ».

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