L’essai de phase 1, mené de 2022 à 2024 à l’Université McMaster de Hamilton, évaluait l’innocuité et l’immunogénicité du nouveau vaccin auprès d’un groupe de 36 adultes en bonne santé.
L’étude a été publiée récemment dans la revue Nature Communications.
Les résultats préliminaires obtenus dans le cadre d’essais cliniques de phase 1 chez l’humain sont prometteurs pour ce vaccin, qui n’est pas administré par injection intramusculaire, mais plutôt inhalé directement dans les poumons sous forme nébulisée.
Le vaccin par inhalation a fourni trois niveaux de défense immunitaire aux muqueuses des voies respiratoires, qui sont souvent très mal protégées contre le virus, même après un vaccin à ARNm ou une infection à la COVID-19.
« Même s’ils ont considérablement réduit le nombre de décès et d’hospitalisations, les vaccins actuels contre la COVID-19 n’offrent généralement pas de protection contre les infections postvaccinales », explique Fiona Smaill, professeure émérite au Département de pathologie et de médecine moléculaire de l’Université McMaster. « Selon nos études, cela s’explique en partie par le fait que ces vaccins n’arrivent pas à conférer une bonne immunité muqueuse aux voies respiratoires inférieures, contrairement à notre vaccin. L’essai clinique a montré de manière convaincante que les vaccins par inhalation pourraient devenir un outil essentiel dans la prévention des éclosions et des pandémies à l’avenir. »
Cette nouvelle publication sert de validation indépendante et d’évaluation par les pairs aux découvertes de l’équipe de recherche, et a déjà mené à l’approbation des essais de phase 2 actuellement en cours.
L’équipe de recherche a aussi pu déterminer la dose optimale du vaccin qui, tout comme son innocuité et son efficacité, continuera d’être évaluée au cours des essais cliniques de phase 2 en cours.
Ce mode de vaccination par inhalation, déjà mis au point par l’Université McMaster il y a plusieurs dizaines d’années pour combattre la tuberculose, est devenu l’initiative phare du PCP2 en recherche translationnelle et change notre façon de nous protéger contre la COVID-19.
Le PCP2 réunit des sommités de la recherche et des infrastructures de premier plan de l’Université d’Ottawa, de l’IRHO et de l’Université McMaster. Il a donc été possible de passer rapidement de la découverte aux essais cliniques en tirant parti des atouts propres à chaque établissement dans les domaines de l’immunologie, de la recherche translationnelle et de la biofabrication.
Matthew Miller, codirecteur scientifique du PCP2, et John Bell, de l’Institut de recherche de L’Hôpital d’Ottawa, affirment que le succès du programme de vaccins par inhalation montre à quel point la collaboration interdisciplinaire et intersectorielle, lorsqu’associée à un investissement continu dans les infrastructures de recherche, peut catalyser la mise au point de nouvelles solutions déterminantes en matière de santé.
« Du concept au devis de l’étude en passant par la biofabrication et les essais cliniques, tout a été réalisé sur place et, par l’intermédiaire du PCP2, nous avons l’intention de reprendre ce même processus pour faire avancer la recherche sur les nouveaux médicaments et diagnostics jusqu’à ce qu’ils soient prêts pour les essais cliniques et les étapes subséquentes », ajoute-t-il.
Brian Lichty, directeur du Robert E. Fitzhenry Vector Laboratory de l’Université McMaster, ajoute que ces essais cliniques ont été rendus possibles grâce au soutien récent apporté à la recherche en sciences de la vie et à la biofabrication au Canada.
« Grâce au financement récent accordé par les gouvernements fédéral et ontarien pour la construction d’une nouvelle installation de biofabrication améliorée à McMaster, notre capacité à mener toutes sortes d’essais cliniques va considérablement augmenter dans un avenir rapproché », explique-t-il.
Article précédemment publié par l’Université McMaster.