À la découverte de l’histoire

Par Justine

Agente en environnement et changements climatiques, Centre d'étude en coopération internationale

Faculté des sciences sociales
Nouvelles du terrain
Bénin
arbre devant maison dans le village de Ouidah au Bénin
Village de Ouidah au Bénin
«En effet, je suis d’avis que l’historique d’une région permet de mieux saisir la réalité de cette région».

Justine, Études des conflits et droits humains
Pays de stage terrain :  Bénin

ONG canadienne : Centre d’Étude et de Coopération Internationale (CECI)
ONG locale : Groupe d’Action pour la Justice et l’Égalité Sociale (GAJES)
Poste: Agente en environnement et changements climatiques, Centre d'étude en coopération internationale

L’arrivée dans un pays inconnu rime avec adaptation à une nouvelle réalité. Ma formation en étude des conflits et droits humains m’a sensibilisée à l’importance de s’attarder à l’histoire.  Ceci m’a beaucoup aidée à comprendre et m’intégrer dans ma nouvelle réalité au Bénin. En effet, je suis d’avis que l’historique d’une région permet de mieux saisir la réalité de cette région. Je me suis donc beaucoup intéressée à l’histoire du Bénin où j’effectue mon mandat en environnement et en changements climatiques.

 Le Bénin a autrefois fait partie de l’empire colonial français avant d’acquérir son indépendance vers 1960. L’une des villes du Bénin (Ouidah), a été l’un des principaux points de départ et de vente des esclaves en Afrique de l’Ouest (la photo ci-dessus est d’ailleurs tirée de cette ville historique). Ainsi, il me paraît important de ne pas perdre de vue que notre présence comme étranger (de mon côté comme étrangère « blanche » ou « Yovo » comme disent les Béninois dans leur langue locale) peut rappeler à certains ce passé dans lequel plusieurs de leurs ancêtres ont péri et  plus largement; le colonialisme.  Il me semble donc important d’être sensible à cela et ce contexte m’aide, selon mon interprétation, à mieux saisir ma réalité.  Par exemple, les échanges pour l’achat de biens se déroulent habituellement différemment selon si je suis seule ou accompagnée d’une personne d’origine béninoise ou plus largement, d’une personne d’ascendance africaine. Mon programme d’étude m’a aidé à comprendre que cela n’est pas nécessairement lié à une seule chose comme à ma couleur de peau, au fait d’être une femme ou encore à mon âge, mais peut-être plutôt à l’interrelation entre ces concepts et d’autres dynamiques.

Tel que mentionnée précédemment, l’histoire aide également à mieux saisir le contexte dans lequel se déroule mon stage. Alors que le Bénin a été une terre sur laquelle ont évolué plusieurs groupes ethniques, les religions évoluent aujourd’hui généralement dans l’harmonie (les conflits entre religions sont inhabituels selon ce que l’on m’a dit). Il n’est pas rare de voir un temple Vaudou à côté d’une Mosquée et de s’apercevoir qu’une église catholique se trouve également à proximité. C’est d’ailleurs une ouverture d’esprit à laquelle j’ai été exposée au sein de mon organisme d’accueil et qui m’a beaucoup impressionnée.

Bref, j’ai pu réinvestir certains apprentissages effectués dans le cadre de mon programme d’études en ce qui concerne l’importance de s’intéresser à l’histoire d’un pays, autant dans le cadre de mon stage que dans le cadre de ma vie quotidienne ici au Bénin. Cela m’a beaucoup aidé à m’adapter et continue de m’aider dans mes interactions avec les gens ainsi que dans la réalisation de mon mandat. Mon stage tirera à sa fin dans quelques semaines déjà, je suis reconnaissante pour les outils que j’avais en ma possession grâce à mes études.  Ils ont facilité mon parcours sur le terrain.  Pour moi, ce stage réitère l’importance de s’ouvrir à l’autre et de continuer à œuvrer pour un monde plus inclusif pour toutes les personnes qui y vivent.