La recherche sur l’identité de genre pour favoriser la guérison
À son arrivée en 2022 pour entreprendre sa maîtrise en sociologie, la Sud-Coréenne Chloe Seongeun Kim a découvert une communauté universitaire qui cultive l’apprentissage, la réflexion personnelle et la solidarité. « Le corps professoral a été d’un grand soutien, et les cours que j’ai suivis étaient extrêmement intéressants », dit-elle. En plus d’être très éclairants, ses cours sur la théorie féministe et l’intersectionnalité offraient un espace de réconfort où les étudiantes et étudiants pouvaient parler sans crainte de leur identité, de leurs émotions et de leur vécu.

« Le corps professoral a été d’un grand soutien, et les cours que j’ai suivis étaient extrêmement intéressants. »
Chloe Seongeun Kim
— Maîtrise en sociologie
Dans sa recherche, Chloe Seongeun Kim s’est intéressée au vécu des personnes trans et de diverses identités de genre à Ottawa. Étant elle-même une femme trans, elle apportait un regard très personnel à ses travaux. Le sujet de sa thèse portait d’ailleurs sur une question intime : comment savoir quelle est notre identité de genre?Au fil des entrevues qu’elle a menées, elle a découvert que l’identité est façonnée par le désir : celui de se faire reconnaître, d’avoir un nom et de s’affirmer. « Notre identité n’est pas statique, explique-t-elle. C’est la somme de ce que nous voulons faire, devenir et incarner. Et c’est seulement par l’expérimentation qu’on découvre ces désirs, qu’on trouve sa place dans le monde. »
Ses travaux comportent une part de recherche et une part d’action. « La recherche doit servir les intérêts des personnes qu’elle représente, observe-t-elle. C’est très malsain pour les jeunes trans et non binaires si on les empêche d’explorer leur identité. »
Et pour servir la communauté sur laquelle porte sa recherche, Chloe Seongeun Kim a aussi été intervenante en réduction des méfaits et bénévole pour un centre LGBTQ+ bien établi.
Pour elle, le moment marquant de ses études à l’Université d’Ottawa a été le travail très personnel de rédaction de sa thèse. « Il y avait en filigrane de ma recherche un processus d’introspection pour comprendre qui je suis et qui je veux devenir », confie-t-elle.
Elle espère continuer dans ce domaine, peut-être en travail social ou en recherche ancrée dans le vécu.
Stigmatisation médiatique, travail du sexe et communauté universitaire
Tyler Escott, qui termine sa maîtrise cette année et poursuit un doctorat en études féministes et de genre, a choisi de faire sa thèse sur la représentation du travail du sexe dans les médias. Sa recherche révèle que le fait de seulement représenter les travailleuses et travailleurs du sexe comme des victimes augmente la stigmatisation à leur endroit. À l’inverse, lorsque leur point de vue et leur libre arbitre sont mis en évidence, on voit apparaître dans le propos de la reconnaissance, de la dignité et du respect. « Lorsqu’on cesse de les traiter en victimes, la question de la stigmatisation est abordée directement, et leur travail est simplement présenté comme une autre forme de travail », note-t-il.
En dehors de sa recherche, Tyler Escott a mis un point d’honneur à participer à la vie universitaire. « Les meilleurs souvenirs que je garde de mon parcours étudiant sont les conférences, les lancements de livres et les événements étudiants, dit-il. Je recommande vivement de participer autant que possible à des activités sur le campus. »

« Les meilleurs souvenirs que je garde de mon parcours étudiant sont les conférences, les lancements de livres et les événements étudiants. »
Tyler Escott
— Maîtrise en sociologie
La communauté universitaire a joué un rôle essentiel pour lui. « Pendant ma maîtrise, j’ai rencontré des personnes merveilleuses et lié des amitiés qui subsisteront bien après la fin de mes études, affirme-t-il. Ce sentiment d’appartenance à la communauté contribue à soulager le stress dans les périodes plus difficiles. »
Il se souviendra toujours de sa visite des Archives et collections spéciales de la Bibliothèque, en particulier des Archives des femmes. « J’ai pu faire un formidable voyage dans l’histoire du féminisme », se rappelle-t-il.
Tyler Escott recevra son diplôme de maîtrise à la collation des grades 2025 et a déjà entamé un doctorat en études féministes et de genre. Il espère ensuite poursuivre une carrière universitaire en recherche et en enseignement.
Conseils aux nouvelles cohortes
Pour Chloe Seongeun Kim et Tyler Escott, les années passées à l’Université d’Ottawa ont été marquées par un profond questionnement, des relations enrichissantes et un regard neuf sur des questions d’actualité. Leurs parcours sont la preuve que la recherche peut être authentique, ancrée dans la réalité et étroitement liée aux communautés et aux causes qu’elle défend.
Leurs conseils aux nouvelles étudiantes et nouveaux étudiants : faites-vous confiance, posez-vous des questions, participez à la vie sur le campus et infusez un peu de vous et de ce qui vous tient à cœur dans votre recherche. De cette façon, ce que vous apprendrez restera à jamais gravé en vous.