Cyndy Wylde
Cyndy Wylde
La professeure Cyndy Wylde, de la Faculté des sciences sociales, dirige une nouvelle chaire de recherche interne qui met l’accent sur la gouvernance autochtone et le travail social.

Sa recherche promeut l’autodétermination des peuples autochtones en soutenant leurs initiatives visant à concevoir et à gérer leurs propres services sociaux, programmes de justice et systèmes de protection de l’enfance. Fondé sur une approche participative et interdisciplinaire, ce programme remet en question la marginalisation systémique tout en renforçant les modèles de gouvernance dirigés par les Autochtones.


« L’autodétermination des peuples autochtones passe sans détour par la reconnaissance de nos savoirs, de nos pratiques et de nos voix », affirme-t-elle. « À travers cette chaire, je souhaite créer un espace de recherche et d’action qui sera ancré dans nos réalités, où les Autochtones pourront pleinement être parties prenantes des solutions qui les concernent ». 
 

Un élément central de son travail est l’intégration des systèmes de savoirs traditionnels, notamment le Miᴧo Pimatisi8iᴧ, ou « la bonne vie ». Dans la langue aᴧiciᴧapemo8iᴧ, l’expression Miᴧo Pimatisi8iᴧ fait référence à l’idée de mener une vie saine, épanouie et équilibrée, une philosophie partagée par plusieurs peuples autochtones en raison de son lien profond avec le territoire. Par exemple, la santé ne se limite pas aux aspects physique, émotionnel, psychologique et spirituel, mais inclut aussi l’environnement ainsi que les liens avec la famille, la communauté, l’identité culturelle et le territoire. Selon la philosophie aᴧiciᴧape, le Miᴧo Pimatisi8iᴧ repose sur le maintien de relations de réciprocité et de responsabilité avec tous les êtres vivants, explique la professeure.


Ce concept, parmi d’autres philosophies autochtones, découle d’une approche holistique du bien-être qui met l’accent sur l’équilibre, la réciprocité et l’interconnexion entre les individus, leurs communautés et le monde naturel. En appliquant ce cadre aux politiques publiques et aux services sociaux, la professeure Wylde cherche à transformer les approches institutionnelles en matière de justice, de protection de l’enfance et de services sociaux, et ce, d’une manière qui valorise les valeurs autochtones.


Cette chaire joue également un rôle clé dans la formation de la prochaine génération de chercheuses et chercheurs autochtones en offrant du mentorat et des opportunités de recherche qui établissent un lien entre l’investigation universitaire et les solutions fondées sur la communauté. Les conséquences sociétales de ce travail sont considérables, car ce dernier contribue à la réforme des politiques publiques touchant les Premières Nations, les Inuit et les Métis, tout en promouvant des approches culturellement ancrées en matière de justice et de services sociaux.  

Justice sociale et innovation politique : au cœur de son engagement

L’Université d’Ottawa est fière de soutenir la recherche qui contribue directement à la justice sociale, à la transformation des politiques publiques et à l’autonomisation des communautés. En attribuant cette chaire de recherche, l’Université réaffirme son engagement à promouvoir un savoir porteur de changements concrets dans la société. Les travaux de la professeure Wylde en matière d’autodétermination autochtone montrent comment la recherche universitaire peut influencer les discussions nationales et mondiales sur l’équité, la gouvernance et les réformes sociales. Cette initiative permet non seulement de faire progresser les connaissances scientifiques, mais aussi de tracer la voie vers une société plus juste.