Mon cheminement à distance

Faculté des sciences sociales
Nouvelles du terrain
Haïti

Par Ange

Étudiante, PAP

Une carte du monde
« Tout a commencé quand j’ai reçu l’annonce du stage international par courriel, de la Faculté des Sciences Sociales, où il faisait mention que toutes les activités académiques en présentiel à l’international ont été suspendues, pour faire place à une expérience à distance. »

Ange, PAP,
CECI, Haïti, Association Femmes Soleil d'Haiti (AFASDA), Agente d'information

Voulant changer un peu de mode d’apprentissage classique lié à mon baccalauréat spécialisé en administration publique, je n’ai pas hésité une seconde à me porter candidate pour m’embarquer à l’aventure. Après un long processus administratif (qui en valu franchement la peine!), j’ai été finalement sélectionnée à collaborer avec le CECI (Centre d’étude et de coopération internationale) en Haïti, en tant qu’agente en information.

Toutefois, mon angoisse ne cessait d’augmenter au plus profond de moi. En tant qu’agente en information, mon mandat était, entre autres, de soutenir la collecte d’informations sur l’ensemble des organisations partenaires de femmes dans les régions du Nord d’Haïti. Du coup, je me demandais, comment serait-il faisable d’aider à collecter des informations sur le terrain si je ne suis justement pas sur place? Comment allais-je maintenir une bonne communication avec les parties prenantes des projets? Comment vais-je être bien imbue de la réalité de la région si je n’y suis même pas, et que de surcroît, je n’aurais qu’à me fier à ce que je reçois comme information? Ceci n’est qu’une brèche de questions spécifiques qui m’ont sérieusement tiraillées au tout début, et qui tournent finalement autour de celle-ci: Que vais-je apprendre et apporter de nouveau au cours de mon mandat? Avant le début de mon mandat, il n’y avait donc que des questionnements à connotation péjorative. Que des «contre»

Mais petit à petit, grâce à des pertinentes séances de formations et d’informations, des réunions avec l’équipe de coordination de l’Université, de celle du CECI, et de l’équipe terrain en Haïti, je commençai à y voir nettement plus clair! D’une part, je retrouvais des réponses solides à mes inquiétudes, d’autre part, je voyais même des «pour» à cette expérience à distance.

Ainsi, si je continue avec mon exemple de ma tâche liée à la collecte des données sur l’ensemble des organisations de femmes, la fabuleuse équipe du CECI a jugé bon de me faire travailler conjointement avec une nouvelle recrue qui est déjà sur le terrain. Elle se chargera de collecter les données, et moi je les traiterai pour avoir une base de données exhaustive et fiable. Je coordonnerai avec elle également dans ces collectes, par exemple, par mes recherches, je l’aiderai à identifier des organisations de femmes avec qui elle pourra aller s’entretenir.

L’équipe du CECI est donc une équipe extrêmement dynamique, inclusive, respectable et respectée, et qui valorise chacun de ses membres, sans exception. Elle m’a donc accueillie chaleureusement, et grâce à cet accueil, je me suis tout de suite sentie dans mon univers, bien que je ne sois pas physiquement avec eux. Nous tenons également au moins deux réunions par semaine, sans compter des communications non ponctuelles sur un groupe WhatsApp pour mieux coordonner nos activités.

Par ailleurs, l’expérience à distance me donne l’impression de faire un peu de touche-à- tout, car je suis affectée dans des projets de plusieurs régions du pays, en donnant un appui qui se rattache à mes compétences. Ce dont je ne pense pas qui serait possible si j’étais sur le terrain, car mes déplacements à travers le pays auraient sûrement été difficiles, en raison de sa dangereuse situation socio-politique.

En conclusion, mes «légitimes» inquiétudes du début se sont vite estompées, ma résilience s’est renforcée, en cette crise pandémique difficile. Ainsi, en mode virtuel ou pas, tout est possible.