Percer les mystères des formations de fer rubanées

Faculté des sciences
Sciences de la Terre et de l’environnement
Vue du complexe Marion et STEM depuis le canal Rideau
Les formations de fer rubanées sont des roches riches en fer apparues très tôt dans l’histoire de la Terre, il y a plus de 2,7 milliards d’années.

On a longtemps cru qu’elles s’étaient formées sur le plancher océanique ancien, tout près de bouches hydrothermales appelées « fumeurs noirs ». C’est que sur le plancher océanique moderne, on retrouve fréquemment autour de ces bouches hydrothermales une boue couleur rouille, riche en métal, jugée analogue aux formations de fer rubanées anciennes. Ce lien a donné lieu à l’hypothèse voulant que les formations de fer rubanées constituent un bon indice de formation de minerai, puisque des systèmes hydrothermiques anciens semblables auraient produit les gisements minéraux aujourd’hui préservés sur terre dont on extrait le cuivre, le zinc, le plomb et l’or.

David Diekrup
David Diekrup, récent titulaire d’un doctorat

Nouveau titulaire d’un doctorat du Département des sciences de la Terre et de l’environnement, David Diekrup a examiné de fines sections de formations de fer rubanées au microscope optique et électronique pour reconstituer et comprendre la formation des minéraux dans la roche. En liant ses observations à la composition chimique et isotopique des minéraux, il a prouvé qu’en réalité, ces roches riches en fer ne s’étaient pas formées près des bouches hydrothermales. Aidé de son directeur de thèse, le professeur Mark Hannington, il a modélisé le dépôt de formations de fer rubanées en haute mer, loin des bouches hydrothermales, suggérant que ces gisements étaient probablement le fruit d’une activité bactérienne ancienne. Les microbes sont intimement liés au cycle biogéochimique des métaux; leur activité peut provoquer la mobilisation ou l’immobilisation des métaux, selon le mécanisme impliqué et le microenvironnement. Ces découvertes ont des retombées importantes pour la compréhension des océans anciens et de l’apparition des formations de fer rubanées sur la planète.

David Diekrup attribue son succès à la communauté géoscientifique d’Ottawa-Carleton et au soutien de ses collègues, du corps professoral, du personnel technique et de l’administration. Son implication dans des activités parascolaires, notamment à la coprésidence de la section étudiante de la Society of Economic Geologists, qui organise des conférences et des excursions, compte parmi les expériences les plus gratifiantes de son parcours aux études supérieures.

Actuellement associé de recherche du professeur Hannington, David Diekrup est coordonnateur du Programme de formation orientée vers la nouveauté, la collaboration et l’expérience en recherche en géodynamique et géoressources marines (iMAGE), une initiative financée par le CRSNG visant à rassembler la communauté étudiante en sciences de la Terre au Canada et à la mettre en contact avec des partenaires potentiels du secteur privé.

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