En septembre 2023, le Département a invité l’American Physical Society (APS) à lui rendre visite pour prendre le pouls de son climat, c’est-à-dire évaluer sa culture et lui recommander des mesures concrètes pour améliorer l’inclusion. Dirigé par les professeures Lora Ramunno (présidente) et Adina Luican-Mayer et les professeurs Béla Joós, Vincent Tabard-Cossa et Jacob Krich, le Comité sur l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI) en physique a mené cette initiative dans le cadre de l’engagement plus large de l’Université à promouvoir l’équité et l’inclusion sur l’ensemble du campus.
Depuis plus de dix ans, l’APS effectue des visites pour évaluer le climat dans les départements et les aider à améliorer leur milieu de travail. « Nous voulions nous pencher sur le climat qui règne dans notre département pour déceler les véritables problèmes et les étudier, explique le professeur Tabard-Cossa. Comme nous sommes des scientifiques, avant d’agir, nous avions besoin de données et d’une évaluation externe pour brosser un portrait clair. »
Après une autoévaluation détaillée comprenant des entrevues auprès de la population étudiante, du corps professoral et du personnel, le Département de physique a comparé ses résultats à ceux d’autres départements de physique canadiens. Cette étape l’a aidé à cerner les attentes et les améliorations prioritaires. L’APS a aussi mené un sondage confidentiel auprès des gens affiliés au Département, qui ont répondu à l’appel en grand nombre. Du 26 au 28 septembre 2023, l’équipe de l’APS, composée de bénévoles spécialistes de l’inclusion se passionnant pour la physique, a visité le Département pour consulter différents groupes, notamment des membres du corps professoral, de la population étudiante (premier cycle et cycles supérieurs) et des groupes en quête d’équité, des chercheuses et chercheurs postdoctoraux, et des associées et associés de recherche. Elle a aussi tenu des réunions de haut niveau avec le doyen de la Faculté des sciences, le vice-recteur à la recherche et à l’innovation et le vice-provost, Équité, diversité et excellence en matière d’inclusion.
L’APS a ensuite transmis un rapport complet contenant ses grandes recommandations. L’une des principales suggestions était de repenser les cours offerts pendant la première année au premier cycle. « Beaucoup d’étudiants et d’étudiantes ont l’impression que ces cours visent à les décourager », indique la professeure Ramunno. « L’APS a suggéré de les rendre plus accueillants pour leur ouvrir la porte plutôt que de leur mettre des bâtons dans les roues. » L’idée est de rendre les cours d’introduction des programmes plus accessibles et d’adopter de saines pratiques d’enseignement.
Dans ses commentaires, l’APS a reconnu les forces du Département et sa volonté d’apporter des changements : « Le Département peut être fier de son esprit de collégialité et de son ouverture [...] Les membres du corps professoral accordent beaucoup d’importance à cette démarche. Nous sentons leur désir de s’imprégner encore plus de cette collégialité et de l’incarner pour lever tout obstacle réel ou perçu à l’inclusion des groupes traditionnellement marginalisés. » Ce commentaire décrit bien les efforts continus et les aspirations du Département.
Une autre recommandation importante était d’améliorer l’accès aux ressources. L’APS a constaté qu’il existait beaucoup de ressources, mais qu’elles étaient souvent éparpillées et difficiles à trouver. « Si nous voulons bien soutenir nos membres, nos ressources doivent être facilement accessibles », affirme le professeur Tabard-Cossa.
Il a aussi été recommandé de mettre en place une politique souple sur les changements de nom et l’utilisation des pronoms. « Elle véhiculerait l’importance accordée à l’inclusion et notre réceptivité », ajoute la professeure Ramunno. En donnant suite à cette recommandation, le Département démontrerait son souci d’offrir un milieu accueillant à tout le monde.
Le développement du sentiment d’appartenance était aussi un autre point important. Étant donné que le Département se situe dans deux pavillons distincts, que ses domaines de recherche sont diversifiés et que deux langues s’y côtoient, des silos peuvent se former. Pour y remédier, l’APS recommande d’organiser davantage d’activités destinées à l’ensemble du Département pour encourager les interactions. Le barbecue des cycles supérieurs de septembre 2023 en est un bon exemple. Il a démontré les bienfaits des rassemblements informels sur le renforcement de la communauté.
Les recommandations ne nécessitaient pas que des changements; certaines consistaient à maintenir des pratiques en place, dont l’atelier sur la gestion d’incidents de violence sexuelle, co-organisé par la professeure Ramunno et le Bureau des droits de la personne dans le cadre du colloque du Département. En analysant de véritables études de cas, le public a discuté des réactions à différentes situations qui pourraient survenir en laboratoire ou en classe. « C’était beau de voir une salle remplie de membres de la communauté universitaire s’investir autant », raconte le professeur Krich. Le Département a convenu de tenir ces séances de formation chaque année, ce qui témoigne de sa volonté à s’attaquer à cette question importante. Dans le même ordre d’idées, il a récemment tenu une séance pour aider le corps professoral à épauler les étudiantes et étudiants aux prises avec des problèmes de santé mentale.
La visite de l’APS marque un moment décisif dans la démarche entreprise par le Département pour améliorer l’inclusion en donnant suite à ces recommandations. « Notre objectif est de faire de notre département un milieu en constante évolution, où chaque personne se sent valorisée et soutenue, » déclare la professeure Ramunno. La refonte des cours, l’amélioration de l’accès aux ressources et le développement du sentiment d’appartenance sont d’importants pas vers un avenir plus inclusif au Département de physique.
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