L’union fait la force : collaborer pour améliorer les méthodes d’analyse

Faculté des sciences
Partenariats
Biologie
Sciences
Recherche
Le professeur Francesco Marchetti (Santé Canada, professeur auxiliaire de biologie à l'Université de Carleton), la professeure Carole Yauk et le professeur Paul White (Santé Canada, professeur auxiliaire de biologie à l'Université d'Ottawa) posent pour une photo lors de la 13e Conférence internationale sur les mutagènes environnementaux
Les scientifiques ne font pas cavalier seul. Souvent, ils travaillent en collaboration avec d’autres chercheuses et chercheurs, ou avec des partenaires de l’industrie ou du gouvernement. Des organismes comme le Health and Environmental Sciences Institute (HESI) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) facilitent de telles collaborations multisectorielles et internationales.

La professeure Carole Yauk s’associe régulièrement à l’OCDE, au HESI et à Santé Canada pour ses recherches en génétique et en toxicologie. Selon elle, les collaborations intersectorielles et internationales sont fort porteuses pour l’amélioration des STIM. À travers le monde, partenaires du gouvernement et de l’industrie, universitaires et spécialistes de nombreux secteurs collaborent et prennent des décisions concertées pour résoudre les conflits en amont et accélérer l’adoption de nouveaux outils et de nouvelles découvertes.

Le cadre Adverse Outcome Pathway (AOP; ou parcours de résultats néfastes) conçu par l’OCDE est un important programme auquel la professeure Yauk contribue. Une AOP décrit de façon simplifiée la trajectoire complète d’une voie toxicologique, du contact entre un organisme et une substance toxique jusqu’aux effets causés. Le programme d’AOP répond aux problèmes liés aux méthodes d’analyse traditionnelles en toxicologie, qui reposent sur de longs et coûteux essais sur les animaux, en faisant la promotion de l’utilisation de modèles in vitro ou informatiques pour prédire la toxicité. Les AOP sont intégrées à l’AOP-Wiki, une base de données en libre accès pour le milieu de la recherche et de la réglementation; facile à mettre à jour, elle permet de cerner les lacunes en matière de connaissances et d’analyse. Le récent article « AOP report: Development of an adverse outcome pathway for oxidative DNA damage leading to mutations and chromosomal aberrations » de la professeure Yauk est en page couverture de la revue Environmental and Molecular Mutagenesis, qui s’ouvre avec un éditorial cosigné par elle et Jason O’Brien, rédacteur en chef, annonçant le lancement des publications de type « rapport d’AOP » dans la revue.

La professeure Yauk codirige également un projet avec l’Environmental Protection Agency américaine (Josh Harrill), l’Université de Birmingham (Mark Viant) et Santé Canada (Matthew Meier) pour élaborer un cadre de présentation de rapports en omique à l’OCDE. Les technologies de la science omique (génomique, protéomique, transcriptomique, etc.) servent à étudier les changements des biomolécules à l’intérieur des cellules. Le cadre de présentation de rapports en omique fournit un modèle réglementaire permettant de faire état de tous les aspects de la production et de l’analyse d’un ensemble de données omiques en toxicologie pour assurer la pleine compréhension de ces processus par les utilisateurs finaux. Il est important de souligner que ce projet contribue à la réduction des essais sur les animaux, puisque les tests omiques peuvent se faire in vitro et fournir en parallèle des renseignements sur un grand nombre de points.

Enfin, en collaboration avec Santé Canada (Francesco Marchetti), TwinStrand BioSciences (Seattle, États-Unis) et un groupe de travail multisectoriel du HESI (HESI comprend l'Institut national américain des sciences de la santé environnementale, la Food and Drug Administration américaine, l'Institut norvégien de la santé publique, Litron Laboratories, Charles River Laboratories, Roche et Pfizer), la professeure Yauk travaille à la mise au point et à la validation d’une nouvelle technologie de séquençage à erreurs corrigées pour l’évaluation réglementaire de la mutagénicité. Cette technologie attribue un code à barres unique à chaque brin des molécules d’ADN bicaténaire séquencées. Une analyse par ordinateur permet ensuite de cerner les erreurs introduites lors de la reproduction de ces brins pour le séquençage afin de les éliminer. Ces nouvelles technologies de séquençage à erreurs corrigées peuvent mesurer de faibles niveaux de mutation dans n’importe quel animal ou tissu et fournir rapidement des résultats précis. La professeure Yauk s’est vue décerner une subvention Burroughs Wellcome « Trust Innovations in Regulatory Science » pour ces travaux.

Pour en savoir plus :