Concours de Plaidoirie Pierre-Basile-Mignault : une finale qui en a mis plein la vue

Faculté de droit - Section de droit civil
Cérémonies et événements

Par Nicolas Monet

Spécialiste en communications numériques, Faculté de droit - Section de droit civil

Vincent Patoine (Université Laval) lors de la plaidoirie finale
Mélanie Provencher, photographe
La Faculté s’est transformée en tribunal d’appel le temps d’une fin de semaine, alors que se tenait la 46e édition du concours de plaidoirie Pierre-Basile Mignault vendredi et samedi.

Des équipes de la Section et de toutes les facultés de droit québécoises ont alors vu l’aboutissement de mois de recherche et de rédaction, plaidant finalement leurs mémoires.

«La finale a été réjouissante, ça a été un beau spectacle!», raconte le président du concours et professeur à la Section, André Bélanger. Les échanges entre les juges et les finalistes ont permis de «laisser l’intelligence des étudiants s’exprimer», ajoute-t-il.

Le tandem formé de Vincent Patoine et Maxime Gauthier de l’Université Laval a remporté la plaidoirie finale. De leur côté, les équipes de l’Université du Québec à Montréal ont remporté la coupe de la Bâtonnière du Québec, ayant accumulé le plus grand total de points pour leurs mémoires et les plaidoiries de la joute préliminaire.

Le banc de la ronde finale était composé des juges Nicholas Kasirer (Cour suprême), Jocelyne Gagné (juge en chef adjointe de la Cour fédérale) et Marie-Josée Bédard (Cour supérieure du Québec). Ceux-ci se sont dit impressionnés par la qualité générale du travail des étudiants, relate d’André Bélanger.

«Les étudiants ont très bien exploité le problème, précise-t-il. Ils ont fait preuve d'originalité, de perspicacité juridique, et ont été courageux dans la manière dont ils l’ont abordé.»

Les juges Marie-Josée Bédard (Cour supérieure du Québec) et Nicholas Kasirer (Cour suprême du Canada) sur le banc
Les juges Marie-Josée Bédard (Cour supérieure du Québec) et Nicholas Kasirer (Cour suprême du Canada) sur le banc. Mélanie Provencher, photographe.

Intelligence artificielle et accessibilité à la justice

Le concours portait cette année sur l’utilisation d’outils d’intelligence artificielle devant les tribunaux. Une question d’actualité brûlante alors que l'IA se développe à une vitesse folle.

L’arrivée de ce genre d’outil est inévitable, notamment pour des raisons d’accessibilité à la justice, estime André Bélanger. Les coûts exorbitants pour aller en procès sont prohibitifs et poussent une grande partie des justiciables à se représenter seuls. Des outils propulsés par l’intelligence artificielle viendront certainement prodiguer de l’information ou même des conseils juridiques à moindre coût – pour le meilleur et pour le pire – selon l’expert en droits des obligations. Il faut d’abord et avant tout éviter «tous les abus potentiels et les dérapages possibles», souligne-t-il.

Le concours Mignault permet aux étudiants de réaliser que ces questionnements juridiques ont des applications très concrètes, poursuit André Bélanger.

L’expérience est d’ailleurs très riche pour les étudiants, explique-t-il. Le travail de rédaction et de recherche est intense, mais «très stimulant sur le plan intellectuel», tandis que sur le plan humain, le grand stress permet aux étudiants de tisser entre eux des liens forts. «Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup d’étudiants qui vivent cette expérience-là et qui l’oublient rapidement, affirme-t-il. En général, ça marque.»

Le président tient également à souligner le travail des entraîneurs des équipes et du personnel administratif de la Section qui ont rendu l’évènement possible, nommément Ayoub Shahabi, Lucie Gravelle et Véronique Pharand.

L'équipe gagnante de l'UQAM et la doyenne de la Section de civil, Marie-Ève Sylvestre.
L'équipe gagnante de l'UQAM et la doyenne de la Section de civil, Marie-Ève Sylvestre. De gauche à droite: Océanne Lavalée, Sylvia Saïd, Léa Perrier, Dominique Pelletier, Olivier Bianchi, Alexis Leblanc-Dussault et Marie-Ève Sylvestre. Mélanie Provencher.

Les résultats détaillés du concours

Coupe de la Bâtonnière du Québec (cumul des points obtenus pour les mémoires et les plaidoiries de la joute préliminaire des deux tandems d’une université – 1000$) : Université du Québec à Montréal (UQAM)

Coupe de l'Association des professeures et professeurs de droit du Québec (Meilleur mémoire – 1000$) : Alexis Leblanc-Dussault, Olivier Bianki, Dominique Pelletier, Océane Lavallée, Sylvia Said et Léa Perrier (UQAM)

Coupe Soquij (2e meilleur mémoire – 500$) : Audrey-Ann Dubord, Vincent Patoine et Maxime Gauthier (uLaval)

Coupe Fasken (Vainqueurs de la finale – 500$) : Vincent Patoine et Maxime Gauthier (uLaval)

Prix discrétionnaire (meilleur tandem non finaliste – 300$) : Léa Brousseau-Bellavance et Roxanda Mirzac (McGill)

Coupe Langlois (Finalistes – 500$) : Renaud Gaillet et Henri Cant (McGill)

Coupe RSS (Meilleure plaidoirie– 500$) :  Vincent Patoine (ULaval)

Coupe de l'Association du Barreau canadien (division Québec) (2e meilleur plaidoirie – 350$) : Rémi Desparois (UdeS)

Coupe Lavery (3e meilleur plaidoirie – 350$) : Léa Brousseau-Bellavance (McGill)