L’étudiante Esti Azizi, médaillée d’or pour son point de vue original sur les condamnations injustifiées

Faculté de droit – Section de common law
Étudiants ou étudiantes
Prix et distinctions

Par Common Law

Communication, Faculté de droit

Student Esti Azizi awarded gold medal for her fresh take on wrongful convictions experiences
Quand elle a amorcé ses études juridiques, Esti Azizi s’intéressait au droit pénal, et plus particulièrement aux poursuites au criminel. « Ma hantise, c’était de contribuer à une condamnation injustifiée comme avocate », explique l’étudiante de troisième année. « Cette horrible éventualité n’était tout simplement pas envisageable à mes yeux. Voilà qui m’a incitée à étudier à fond les condamnations injustifiées et les moyens de prévenir de telles erreurs judiciaires. »

La future juriste a récemment remporté une médaille d’or décernée par la revue Wrongful Conviction Law Review, dans la catégorie des articles étudiants.

Son article, intitulé « Maintaining Innocence: The Prison Experiences of the Wrongfully Convicted », publié dans The Wrongful Conviction Law Review, vol. 2. no 1, p. 55-77, a été sélectionné par le comité éditorial de la revue juridique canadienne, composé d’universitaires spécialistes des condamnations injustifiées.

Le site WCLR héberge une revue internationale à comité de lecture sans but lucratif et offerte en libre accès, qui traite de condamnations injustifiées et d’erreurs judiciaires. Bien qu’elle se consacre à la base à des questions de droit, la publication accepte également les articles d’autres disciplines (comme la criminologie, la sociologie, la psychologie, la justice pénale, etc.).

À l’origine, Esti Azizi avait produit son article dans le cadre du cours sur les condamnations injustifiées donné par les professeurs Mark Green et Stephen Bindman.

Résumé :

Grâce à la recherche moderne, nous avons pu mettre en lumière les causes des condamnations injustifiées et leurs conséquences à long terme. Cela dit, la période entre la condamnation et la libération, celle de l’incarcération, donc, demeure peu étudiée. Nous effectuons ici l’analyse de l’expérience de l’incarcération sous deux angles : (1) la violence entre détenues et détenus, ainsi que dans les prisons, et (2) la santé mentale et l’isolement. Nous abordons également de manière générale l’expérience de toutes les personnes incarcérées, ainsi que le vécu derrière les barreaux de personnes innocentes condamnées à tort. Comme la recherche s’est à ce jour peu intéressée aux expériences des personnes injustement condamnées, notre analyse se fonde sur des entretiens et d’autres sources où des gens faussement condamnés ont parlé de leur séjour en prison. Même si ces sources sont limitées, nombre de témoignages de personnes condamnées à tort font écho aux propos de Thomas Sophonow (condamné injustement pour le meurtre d’un employé de 16 ans d’une beignerie) : « Ce qui se passe en prison n’est l’affaire de personne ».

« Les prisons et le traitement réservé aux personnes délinquantes ont toujours piqué ma curiosité. En me renseignant sur les condamnations injustifiées, j’ai remarqué qu’on s’intéressait surtout aux causes de telles condamnations et sur ce qui arrive après la libération. J’ai trouvé peu d’information sur le vécu des prisonnières et prisonniers condamnés à tort. Je crois bien que ce travail est issu de ma soif de comprendre les expériences carcérales des personnes victimes d’erreurs judiciaires et de savoir si (et en quoi) elles diffèrent de celles inhérentes à l’incarcération justifiée », précise Esti Azizi.

Lorsqu’il parle de Mme Azizi, le professeur Green décrit une étudiante toujours soucieuse de transmettre une opinion réfléchie en classe (virtuelle, en raison de la pandémie); il vante en outre l’orientation nouvelle (et très personnelle) de son mémoire et le fait qu’elle a entrepris ses propres recherches afin d’étayer sa thèse. 

« Quel bonheur de voir une étudiante si méritante remporter ce prix pour un travail qu’elle a amorcé dans notre classe », se réjouit Mark Green.

Esti Azizi est par ailleurs titulaire d’un baccalauréat spécialisé en psychologie avec une majeure en histoire de l’Université Western. Elle s’intéresse au droit pénal, au lien entre la santé mentale et le système de justice pénale, ainsi qu’à la mise en place de tribunaux spécialisés et de programmes de déjudiciarisation.  Elle sera stagiaire en droit au bureau du procureur de la Couronne de la région de York, et elle « compte bien contribuer à l’élaboration de nouvelles mesures de réhabilitation au sein du système de justice pénale ».

Dans ses temps libres, Esti Azizi aime se détendre devant une bonne émission de télé-réalité ou dans un café local.