Conférence des nouveaux professeurs : Perspectives et innovations en matière de recherche
Conférence des nouveaux professeurs : Perspectives et innovations en matière de recherche
30 avr. 2025 — 9 h à 10 h 30
Rejoignez-nous pour une conférence captivante mettant en lumière des recherches de pointe menées par de nouveaux membres du corps professoral. Qu'il s'agisse de la création de matériaux innovants, de l'exploration des origines de la vie ou de l'étude des changements environnementaux – des sommets jusqu'à nos assiettes – ces présentations offrent un regard fascinant sur les avancées scientifiques d'aujourd'hui.
Que vous soyez curieux des éléments constitutifs de la vie, de l'avenir de la technologie ou de la santé de notre planète, vous trouverez ici de quoi éveiller votre intérêt. Tous sont les bienvenus !

Description
Célébrer les recherches les plus récentes de trois nouveaux membres du corps professoral. Voici nos conférenciers pour cette édition :
- Hang Chi, Professeur adjoint, Département de physique
- Joseph Moran, Professeur, Département de chimie et sciences biomoléculaires
- Kyra St Pierre, Professeure adjointe, Département de sciences de la Terre et de l’environnement

Hang Chi
Professeur adjoint, Département de physique
Nouveaux chalcogénures et interfaces magnétiques
Résumé
Les recherches récentes en matière condensée s’intéressent de plus en plus au rôle de la géométrie et de la topologie dans les propriétés des matériaux. Mes travaux explorent l’intersection entre la topologie et le magnétisme, en particulier aux interfaces où interagissent différentes propriétés quantiques, ouvrant la voie au développement de technologies de mémoire, de portes logiques et d’information de nouvelle génération, à la fois innovantes et écoénergétiques.
Plus précisément, mes recherches introduisent l’utilisation de l’épitaxie par faisceau moléculaire pour la croissance du chalcogénure de métal de transition magnétique Cr₂Te₃, une plateforme émergente pour l’étude des phénomènes de phase de Berry induits par l’interaction spin-orbite. Nous avons découvert une inversion de signe unique de l’effet Hall anormal, modulée par la température et la contrainte, que nous attribuons à une courbure de Berry non triviale.
En intégrant Cr₂Te₃ à des isolants topologiques, nous obtenons des interfaces modulables pouvant être conçues pour de nouvelles architectures de dispositifs topologiques. Parallèlement, nos études sur les bicouches diélectriques/supraconductrices révèlent un transport de supercourant non réciproque et démontrent un fort effet de diode supraconductrice, même en l'absence de champ magnétique appliqué. Ces hétérostructures permettent un calcul à très faible consommation énergétique, en réduisant les pertes grâce à des supercourants sans dissipation, ce qui représente une solution prometteuse pour les centres de données à forte demande énergétique.
Dans l’ensemble, la richesse en découvertes des surfaces et interfaces magnétiques offre un fort potentiel pour faire progresser les domaines de la spintronique topologique et supraconductrice, tout en élargissant les frontières de la recherche sur les matériaux quantiques.
Biographie
Le professeur Chi est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les dispositifs et les circuits électroniques quantiques à l’Université d’Ottawa. Il est professeur adjoint au Département de physique, avec une affectation conjointe à École de science informatique et de génie électrique. Après avoir obtenu un baccalauréat en physique de l’Université de Pékin en 2009, il a complété un doctorat en physique à l’Université du Michigan, à Ann Arbor, en 2014. Il a ensuite effectué des recherches postdoctorales au Brookhaven National Laboratory et au MIT, avant de se joindre à l’Université d’Ottawa en 2023. Le laboratoire Chi étudie (i) les interfaces topologiques magnétiques pour des dispositifs de mémoire et de logique novateurs, et (ii) les dispositifs et circuits supraconducteurs par effet de proximité en vue de traitements quantiques de l’information. Pour sonder des surfaces et interfaces extraordinaires, le laboratoire combine de manière synergique des simulations ab initio, la croissance cristalline, le dépôt de couches minces, la fabrication de dispositifs, les mesures de transport magnéto-thermo-électrique, ainsi que l’utilisation de sondes à neutrons, muons et à effet tunnel sur des installations de recherche majeures.

Joseph Moran
Professeur, Département de chimie et sciences biomoléculaires
L’origine métabolique de la vie
Résumé
Recréer l’origine de la vie en laboratoire permettrait de mieux comprendre la biologie en profondeur. Les chercheurs de mon laboratoire tentent de découvrir quelles conditions pourraient permettre à des réactions chimiques simples de s’assembler pour former des réseaux ressemblant au métabolisme. Le métabolisme désigne l’ensemble des processus par lesquels les êtres vivants se construisent à partir de leur environnement, exploitent l’énergie et se dégradent. Comprendre cela est essentiel pour comprendre la vie elle-même. Pour y parvenir, nous avons découvert que certains éléments, en particulier les métaux de transition comme le fer, ainsi que de forts champs électriques, jouent un rôle crucial. Ces éléments aident à organiser les réactions chimiques de manière à imiter la façon dont la vie aurait pu émerger.
Biographie
Le professeur Moran est né et a grandi dans la région de Montréal. Après avoir obtenu un baccalauréat en chimie en 2004, puis un doctorat en chimie organique de synthèse en 2009, tous deux à l’Université d’Ottawa, il a poursuivi des études postdoctorales à l’Université du Texas à Austin, soutenu par le CRSNG à chaque étape. En 2012, il s’est installé en France pour rejoindre l’Institut de science et d’ingénierie supramoléculaires (ISIS) de l’Université de Strasbourg en tant que professeur adjoint, puis a été promu directement professeur titulaire en 2018. Il a récemment été recruté de nouveau à l’Université d’Ottawa à titre de titulaire d’une chaire de recherche du Canada de niveau 1. Il a remporté de nombreux prix nationaux et internationaux, et ses travaux ont été présentés dans des revues de vulgarisation scientifique ainsi que dans des ouvrages destinés au grand public.

Kyra St Pierre
Professeure adjointe, Département des sciences de la Terre et de l'environnement
Du sommet à la table : Approches biogéochimiques pour comprendre les changements environnementaux et soutenir la gouvernance et la prise de décision
Résumé
La santé et le bien-être des écosystèmes sont intimement liés à l’eau : sa quantité, son origine, ce qu’elle transporte et qui y a accès, humain ou non. Les rivières, ruisseaux et lacs intègrent les changements qui surviennent dans les bassins versants qu’ils drainent, exportant ultimement matière, énergie et organismes vers l’océan côtier. Reconnaissant que les cycles du carbone, des nutriments et des contaminants sont profondément interconnectés, nous adoptons une approche holistique pour étudier les changements environnementaux, en appliquant des techniques issues de la géochimie, de l’écologie aquatique et de l’hydrologie à l’échelle des bassins versants et des écosystèmes en aval. Cette démarche nous permet de comprendre les moteurs et les implications des changements climatiques et anthropiques sur la santé et les services des écosystèmes aquatiques, depuis les eaux d’amont jusqu’à l’océan côtier, dans le but de soutenir la gouvernance locale et la prise de décision à tous les niveaux.
Biographie
La professeure St Pierre a obtenu un baccalauréat en sciences de l’environnement à l’Université d’Ottawa en 2012, avant de poursuivre un doctorat en sciences biologiques à l’Université de l’Alberta. Ses recherches doctorales utilisaient une approche intégrée à l’échelle du bassin versant pour comprendre les effets de la fonte glaciaire sur la biogéochimie et l’écologie aquatique de l’Extrême-Arctique canadien. Par la suite, elle a réalisé des stages postdoctoraux à l’Institut des océans et de la pêche de l’Université de la Colombie-Britannique, financés par l’Institut Hakai et le programme Banting, où elle a appliqué des techniques biogéochimiques pour tracer les apports d’eau douce en carbone et en nutriments vers l’océan Pacifique côtier. En juillet 2023, elle est revenue au Département des sciences de la Terre et de l’environnement de l’Université d’Ottawa en tant que professeure adjointe et a fondé le laboratoire de biogéochimie Terre-Mer (L2O). Les recherches menées au L2O visent à mieux comprendre les liens entre la terre et la mer, tout en restant ancrées dans les priorités locales et en appuyant la gouvernance et la gestion des bassins versants en rapide transformation.