L’approche bimodale : une flexibilité supplémentaire pour notre communauté étudiante

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COVID-19
portrait d'Alain st amant devant le bâtiment des biosciences
Cet automne, l’Université d’Ottawa a mis en place des mesures pour offrir des cours bimodaux, accordant ainsi une plus grande flexibilité aux étudiantes et étudiants pendant la pandémie. Le professeur Alain St-Amant nous explique comment il s’est adapté à ce nouveau format.

Pendant la pandémie de COVID-19, l’Université d’Ottawa n’a eu d’autre choix que d’ajouter des cordes à son arc afin de continuer d’offrir des cours à sa communauté étudiante. Suivant les directives de la Santé publique, l’Université a mis en place des cours bimodaux, communément appelés des « cours hybrides », qui ont permis au corps professoral d’enseigner simultanément en présentiel et en ligne.

L’approche bimodale est une combinaison de deux espaces d’enseignement distincts en temps réel (synchrone) : un espace physique, c’est-à-dire une salle de classe sur le campus où se trouvent un professeur ou une professeure et un nombre réduit d’étudiantes et d’étudiants, et un deuxième espace virtuel, à travers une plateforme de vidéoconférence (Zoom ou MS Teams) pour ceux et celles qui ont choisi de suivre le cours à distance.

« Quand les restrictions de santé publique se sont relâchées, c’était bien compris que je n’abandonnerais pas ceux qui voulaient suivre le cours en ligne », déclare le professeur Alain St-Amant de la Faculté des sciences. « Est-ce que c’est la même expérience d’apprentissage pour les deux groupes? Non, pas tout à fait. Mais les étudiants sont contents de pouvoir choisir. »

Pour le professeur St-Amant, faire preuve de souplesse tout en restant fidèle à lui-même et à son style d’enseignement a été la clé de son succès lorsqu’il a converti ses cours en format bimodal.

« Je suis un conférencier classique », dit-il. « Je continue donc à donner le cours de la manière dont je me sens à l’aise de le faire, tout en étant attentif aux besoins de mes deux groupes d’étudiants. Au début de la pandémie, on m’avait suggéré de préenregistrer mes présentations. Mais j’aime enseigner en direct, alors je le fais. Et j’enregistre mes séances parce que je suis réaliste, je sais que les étudiants peuvent avoir des problèmes de connexion ou qu’ils se branchent depuis un autre pays. Donc, adopter un format bimodal ne veut pas dire renoncer à notre méthode d’enseignement. Il était important de rester fidèle à soi-même, tout en gardant à l’esprit ses limites et les limites de ce format. »

La mise en œuvre des cours bimodaux

Le professeur St-Amant fait ses présentations à la fois pour les étudiantes et étudiants en présentiel, dans l’auditorium du pavillon Marion, et devant la caméra pour son auditoire sur Zoom. Chacun de ses cours compte plus de 900 apprenants et apprenantes, dont 420 en personne et plus de 500 en ligne.

« Suivre des cours universitaires de cette façon m’inquiétait vraiment au début », confie Anas Abushaikha, un étudiant de première année en sciences biomédicales. « Je croyais qu’on me négligerait ou qu’on ignorerait mes questions parce que j’assistais au cours virtuellement, derrière un petit écran. Je n’aurais pas pu me tromper davantage! Le programme bimodal, et en particulier de la façon dont le professeur St-Amant l’offre, est d’une importance capitale. J’ai particulièrement aimé son côté inclusif et comment il donnait la même place aux étudiantes et étudiants, qu’ils assistent au cours en personne ou de chez eux. »

Pour rendre son cours plus inclusif, le professeur St-Amant encourage sa cohorte en personne à se joindre au clavardage dans Zoom, si elle le souhaite. Cela contribue à faire le lien entre les deux groupes et à créer un sentiment de communauté.

« Le professeur St-Amant arrive à bien réunir les cohortes en personne et en ligne en répondant continuellement aux questions des deux groupes pendant les cours », ajoute Neeharika Boni Bangari, une autre étudiante de première année. « Pendant le cours, il publie également dans Wooclap des questions à choix multiples sur le contenu abordé. Pour y répondre, nous pouvons discuter avec nos camarades; c’est une bonne façon d’interagir avec la cohorte en ligne. »

Le professeur St-Amant aime bien suivre ce qui se dit dans le clavardage. Il s’est vite aperçu que ses étudiants et étudiantes y font part de leurs idées et répondent aux questions des autres. C’est une façon efficace de voir si ses apprenants et apprenantes comprennent vraiment la matière ou s’il doit intervenir pour approfondir un concept.

« Et je ne suis pas fou! Je sais qu’il y a du clavardage sur Discord qui se fait en même temps, et que ça peut leur servir de défouloir. Tout ce que je dis, c’est “mettez toutes vos blagues et vos niaiseries là – et je ne vais jamais aller regarder ça – et gardez le clavardage dans Zoom pour les discussions relatives au cours”. Et ça marche bien! »

Une nouvelle façon d’enseigner qui va sans doute perdurer

« Nous avons beaucoup appris de la pandémie », déclare Aline Germain-Rutherford, vice-provost aux affaires académiques. « Bien que nous prévoyions d’offrir la plupart de nos cours en personne à l’automne 2022, nous savons que la possibilité de suivre certains cours en ligne est très attrayante pour les étudiantes et les étudiants qui bénéficient de cette flexibilité supplémentaire. Il est donc important de trouver le bon équilibre entre l’accessibilité, l’agilité et le souhait de plusieurs de revenir sur le campus. »

Au trimestre d’automne 2021, nous avons offert 465 cours bimodaux (soit 9 % des cours offerts à l’Université). Le nouvel objectif est d’offrir 555 cours bimodaux (soit 11 % des cours offerts) au trimestre d’hiver 2022.

Pour y arriver, l’équipe technique du Service d’appui à l’enseignement et à l’apprentissage (SAEA) a utilisé plus de 100 000 pieds de câble, 9 000 connecteurs, 8 000 boites d’équipement et 12 000 vis pour présentoir.

Les classes dédiées aux cours bimodaux sont munies de microphones-cravates sans fil que les membres du corps professoral utilisent pour parler aux étudiants et étudiantes en classe et à distance. Ces micros disposent de piles rechargeables, ce qui permet de réduire les coûts d’utilisation ainsi que l’empreinte écologique de l’Université.

S’ajoutent à ces micros-cravates 52 microphones supplémentaires installés au plafond pour permettre l’interaction entre les étudiants et étudiantes en salle de classe et ceux et celles qui se trouvent à distance. L’objectif est d’installer un micro au plafond de toutes les salles bimodales avant la fin décembre.

Qu’est-ce que cela signifie pour l’avenir ?

Tout en continuant sa mission d’offrir des programmes de qualité en présentiel sur le campus, l’Université veut tirer profit de ce qu’elle a appris au cours des 18 derniers mois en intégrant de façon plus pérenne des cours en ligne et bimodaux, qui sont plus accessibles à certains groupes étudiants présents et futurs.

« C’est certainement un défi supplémentaire que nos professeures et professeurs ont dû relever ce trimestre, et nous les remercions pour leur travail acharné, leur capacité d’adaptation et leur créativité. Pour les membres du corps professoral intéressés, le SAEA offre d’excellentes ressources et est là pour aider à faciliter ce processus », ajoute Mme Germain-Rutherford.

Le Cabinet de la vice-provost aux affaires académiques mène également cette année d’importants travaux de recherche en partenariat avec l’Université Carleton, l’Université Brock et l’Université de Colombie Britanique (campus Okanagan). Ces travaux visent à mieux comprendre l’expérience d’enseignement du corps professoral et l’expérience d’apprentissage de la communauté étudiante dans les cours bimodaux des quatre universités, afin de définir les meilleures pratiques, ainsi que les moyens d’améliorer le soutien et la formation universitaires dans le domaine.