Diplômée #pionnière : Dre Noni MacDonald, infatigable éclaireuse

Par Sébastien Chevrier

Conseiller, Communications et marketing, Faculté de médecine

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Dre Noni MacDonald
Dre Noni MacDonald
Pédiatre, spécialiste des maladies infectieuses, vaccinologue, doyenne de faculté : les accomplissements de la Dre Noni MacDonald tout au long de sa brillante carrière reflètent sa personnalité multifacette et visionnaire. Sa récente induction au Temple de la renommée médicale canadienne offre l'occasion de revenir sur le parcours inspirant de cette pionnière canadienne, diplômée magna cum laude de la Faculté de médecine de l'Université d'Ottawa (MSc 1971, MD 1975) et Professeur a la faculté pendant 18 ans, qui a continuellement ouvert de nouvelles voies en médecine, tant au niveau national qu'international.

Dre Noni MacDonald s'est distinguée dès le début par son vif intérêt à résoudre les grands défis de la santé.

« En médecine, il ne suffit pas d'identifier les problèmes », dit elle. « Il faut oser prendre l'initiative d'apporter des solutions innovantes. »

Elle a marqué l'histoire en 1999 en devenant la première femme doyenne d'une Faculté de médecine au Canada, à l'Université Dalhousie, brisant le plafond de verre dans le domaine médical. Cet accomplissement a suivi son plaidoyer pour une "responsabilité sociale" des facultés de médecine afin de former les futurs médecins aux réalités de la diversité et des besoins au Canada, une vision avant-gardiste à l'époque qui est maintenant une norme d'accréditation. 

Dans les années 1980, elle a également été la première femme à être certifiée par le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada en maladies infectieuses pédiatriques, un tout nouveau domaine d'expertise à l'époque. Elle a fondé la Division des maladies infectieuses à l'Hôpital d'Ottawa, avec le CHEO et l'Université d'Ottawa en 1981.

« C'était au début de l'épidémie de VIH », se souvient la Dre MacDonald, notant que c'était « une période très difficile où les spécialistes des maladies infectieuses étaient rares ». Elle explique que les quelques spécialistes disponibles et d'autres ont dû intervenir pour prendre soin de ces patients ainsi que plaider en leur faveur. En travaillant avec des enfants atteints de mucoviscidose, ses avancées dans la compréhension et la gestion de ces maladies lui ont rapidement valu la reconnaissance. Grâce aux améliorations continues apportées aux traitements, lorsqu'elle a quitté Ottawa en 1999 il n'y a eu aucun décès pédiatrique lié à la mucoviscidose depuis 10 ans, un exploit remarquable à l'époque.

Dre MacDonald - publication
Dre MacDonald - crédit photo Canadian medical association

En tant que spécialiste des maladies infectieuses pédiatriques et rédactrice en chef du journal Paediatrics & Child Health pendant 20 ans, la Dre MacDonald est devenue passionnée par la vaccination dans les années 1980 et 1990, un sujet qui allait dominer les décennies suivantes de son travail.  Ses recherches pionnières sur la sécurité des vaccins, la réduction de la douleur pendant la vaccination et les facteurs qui peuvent aider à résoudre l'hésitation vaccinale font désormais autorité dans le domaine.

« Les plus grands défis de santé se trouvent souvent aux frontières, là où peu osent s'aventurer au début », dit la Dre MacDonald. « C'est à nous d'être les pionniers et d'explorer ces territoires inexplorés. »

Son rôle en tant qu'experte reconnue mondialement lui a récemment valu une place dans plusieurs comités et groupes de travail de l'Organisation mondiale de la Santé, y compris le Comité consultatif mondial sur la sécurité des vaccins et le Groupe stratégique consultatif d'experts sur la vaccination. Elle a également contribué à définir le Programme mondial de vaccination 2030 de l'OMS. Selon elle, c'est une processus sans fin de tenter d'augmenter l'acceptation des vaccins parmi la population, notamment à la suite de la pandémie de COVID-19 où le maintien de la confiance mondiale dans la vaccination est un enjeu crucial de santé publique.

La Dre MacDonald a publié plus de 500 articles évalués par des pairs et l'un de ses articles scientifiques a été cité plus de 5 000 fois, un accomplissement majeur reflétant sa contribution importante à la recherche sur l'hésitation vaccinale et les stratégies pour la surmonter. Elle a collaboré étroitement avec de nombreux chercheurs, universitaires et organisations de santé, au Canada et à travers le monde, pour faire avancer ce domaine essentiel. Les vaccins ont sauvé des millions de vies grâce aux efforts de sensibilisation soutenus par des experts comme elle.

C'est peut-être avec MicroResearch, l'organisation qu'elle a cofondée en 2008, que la Dre Noni MacDonald exprime le mieux son esprit pionnier et sa vision transformative de la recherche en santé. La mission de MicroResearch est de décoloniser et de démocratiser la recherche communautaire en formant et en finançant des équipes locales souvent sous-financées en Afrique et en Asie, afin qu'elles puissent trouver des solutions durables aux problèmes de santé publique au sein de leurs communautés.

Dre MacDonald

« La véritable innovation vient des communautés. C'est en écoutant et en impliquant les populations concernées que des solutions durables, culturellement adaptées et réalistes peuvent émerger. »

Dre Noni MacDonald

Cette approche innovante, qui rompt avec les modèles traditionnels d'aide au développement sanitaire, a déjà fait ses preuves à maintes reprises, comme avec la découverte de la principale source de décès lies à la sepsie néonatale dans les villages ruraux ougandais et ses solutions.

« Vous n'avez pas besoin d'être un super-héros pour faire de la recherche pertinente. Toute personne ayant la formation Microresearch peut le faire », explique la Dre MacDonald, citant un principe fondamental de la philosophie de MicroResearch. L'initiative, qui fonctionne grâce à de petites subventions communautaires, a maintenant un impact significatif dans de nombreux pays. Et pour soutenir cette expansion, MicroResearch est à la recherche de bénévoles désireux d'améliorer les conditions de santé des communautés, un petit projet à la fois, en devenant coachs et évaluateurs de MicroResearch.  

Au Canada même, MicroResearch gagne rapidement du terrain auprès d'organisations aussi diverses que les services de la police régionale de Durham, l'Autorité sanitaire de Fraser Valley et Santé Nouvelle-Écosse, tous désireux de trouver des solutions innovantes, contextuelles et durables à leurs problèmes locaux de santé publique.

Par exemple, à Terre-Neuve, une équipe composée de capitaines de navire, de pêcheurs, d'un gardes-côte et d'étudiants a choisi d'étudier la question difficile : comment les pêcheurs veulent-ils recevoir des soins de santé mentale ? Personne ne s'était auparavant penché sur la santé mentale de cette profession, qui présente un risque très élevé de mortalité liée au travail (plus élevé que pompier ou policier). Grâce à MicroResearch, cette question cruciale pour la communauté des pêcheurs a été soulevée et fait maintenant l'objet de recherches financées.

« L'équipe elle-même devra trouver des solutions nouvelles et différentes, correspondant à la culture, au contexte et aux ressources spécifiques des pêcheurs », explique la Dre MacDonald. Des pistes telles que la facilitation de l'accès aux rendez-vous lors des escales à terre ou la mise en place d'un système de téléconsultation confidentielle pour les longues traversées en mer sont envisagées. Cependant, conformément à la philosophie de MicroResearch, Dre MacDonald n'a aucune idée des réponses spécifiques que l'équipe proposera.

« Il appartient aux communautés locales elles-mêmes de définir les problèmes et d'identifier les solutions appropriées culturellement et au contexte, avec notre soutien », souligne-t-elle. C'est une approche résolument innovante pour démocratiser la recherche en santé.

En plus des innombrables honneurs qu'elle a reçus, y compris l'Ordre du Canada, Dre Noni MacDonald a inspiré des milliers de médecins avec son esprit avec son esprit d'avant-garde, son excellence clinique, d'enseignement et de recherche depuis plus de 40 ans.

« Les populations locales, que ce soit en Afrique subsaharienne ou au Canada, sont les mieux placées pour identifier les racines culturelles et contextuelles des problèmes de santé. », dit-elle. « C'est à nous d'être les catalyseurs pour libérer leur potentiel de recherche.  »

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