Économie post-COVID : comment le Canada peut-il tenir la barre – avec l’aide de l’Université d’Ottawa?

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collage de portraits de Monique Leroux et Stéphane Brutus
Au sortir de la pandémie de COVID-19, bien des gens se demandent comment le Canada peut faire de sa relance un tremplin vers une économie plus résiliente, plus verte et plus équitable. 

C’était le sujet du Débat du chancelier qui avait lieu le 1er décembre dernier. Animé par le chancelier de l’Université d’Ottawa, Calin Rovinescu, l’événement mettait en vedette Stéphane Brutus, doyen de l’École de gestion Telfer, ainsi que Monique Leroux comme invitée d’honneur. Cette dernière, intronisée au Temple de la renommée de l’entreprise canadienne, a été présidente et chef de la direction du Mouvement Desjardins. Elle préside maintenant le Conseil sur la stratégie industrielle, un groupe de gens d’affaires chargés de dresser un portrait national des répercussions de la COVID-19 sur les principaux secteurs de notre économie. 

La discussion a tourné autour de divers sujets, notamment la hausse des taux d’inflation au Canada, les mesures que peut prendre le secteur privé pour remédier aux inégalités sociales, et les possibilités associées aux nouvelles technologies. En voici un aperçu. 

Pleins feux sur les industries : les grandes forces du Canada 

Les panélistes ont commencé par discuter de ce que Monique Leroux et les autres membres du Conseil sur la stratégie industrielle ont recommandé au gouvernement fédéral durant la pandémie. Ce qui est ressorti des conversations du Conseil à l’échelle nationale, c’est que le Canada a besoin d’une stratégie industrielle à long terme bien définie, à l’instar d’autres pays. 

La clé d’une telle stratégie est la collaboration public-privé, mais aussi, selon Calin Rovinescu, l’idée que nous pouvons faire émerger des chefs de file capables de prendre leur juste place sur la scène mondiale. En consultation avec des chefs d’entreprise, des universitaires et des communautés des quatre coins du pays, Monique Leroux et le Conseil sur la stratégie industrielle ont défini trois éventuels secteurs de leadership canadien.  

Le premier touche les ressources naturelles, et le développement ou l’évolution des activités à la lumière des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). « Les facteurs ESG sont des plus importants. Ils servent à créer, pour les entreprises et les gouvernements, un plan à long terme dans une optique de prospérité », a expliqué Monique Leroux. « Or, la prospérité ne se limite pas à la création de richesses. Elle englobe aussi l’environnement, les gens et l’impact d’organisations particulières sur la communauté et diverses parties prenantes. » 

La deuxième force du Canada, c’est la possibilité de proposer à une main-d’œuvre très instruite des formations et des outils numériques tout en soutenant l’économie.  

Enfin, Monique Leroux a souligné les capacités du pays en matière de fabrication de pointe, surtout dans les domaines de l’aérospatiale, de l’automobile, des sciences de la vie et des sciences humaines. « Nous pouvons nous hisser en tête de peloton dans ces secteurs, mais il nous manque parfois la masse critique nécessaire pour soutenir la concurrence mondiale. Comment aider les entreprises à rayonner à l’international, promouvoir la croissance économique au Canada et offrir d’excellents emplois à la relève? », a-t-elle demandé.  

Les possibilités pour l’Université d’Ottawa 

Tant Calin Rovinescu que Monique Leroux ont mentionné tout particulièrement l’éventuel rôle des établissements postsecondaires dans la relance économique du Canada.  

« Il est extrêmement important pour nos étudiantes et étudiants d’avoir un esprit entrepreneurial, que ce soit au sein d’une petite entreprise ou d’une grande société », a précisé Calin Rovinescu. « Agir avec courage, ne pas avoir peur du risque, et savoir faire face à l’échec : voilà ce que ça signifie. » 

Stéphane Brutus en a profité pour mentionner la grande place qu’accorde l’École de gestion Telfer à l’entrepreneuriat

L’entrepreneuriat est d’ailleurs une priorité partout à l’Université d’Ottawa, où des initiatives comme le Centre en génie entrepreneurial de la conception (CGEC) et divers programmes d’accélération stimulent l’innovation et la recherche de solutions créatives.  

Monique Leroux a aussi parlé des façons dont l’Université peut encourager la réflexion pluridisciplinaire et bâtir des écosystèmes favorables à la création et la direction d’entreprise. « Les universités doivent éviter de cloisonner leurs populations étudiantes. La collaboration interfacultaire amènera naturellement les étudiantes et étudiants à comprendre les liens entre l’informatique, le marketing, la finance et d’autres domaines d’études. »  

On ne peut plus aborder les problèmes selon une approche « verticale », d’après Mme Leroux. Les futurs leaders, au privé comme au public, doivent valoriser différents secteurs d’expertise et travailler avec des gens de divers horizons. On peut promouvoir cette vision intégrative dans les universités grâce à des partenariats avec le secteur privé qui font connaître aux étudiantes et étudiants les réalités de leur domaine. 

Somme toute, les discussions étaient teintées d’optimisme et d’espoir. « D’un point de vue politique, géoéconomique et démocratique, le Canada dispose de nombreux atouts », a conclu Monique Leroux. « Des ressources naturelles aux programmes sociaux en passant par l’éducation, nous avons les moyens de viser haut et d’assurer à tous et à toutes un avenir prospère. »